poitrine, se fronce naturellement à la taille serrée par une ceinture, et tombe en beaux plis réguliers sur le sol où elle se brise légèrement.
La pluie a lavé depuis longtemps les parties hautes du groupe ; ça et là aussi apparaissent des taches de moisissure ; mais les traces de couleur sont suffisantes pour qu’on puisse affirmer que la statue était polychromée. Le manteau de la Vierge était rouge avec un en
vers bleu, et la ceinture toute dorée. Lebrasetl’épaule gauche de l’enfant, ainsi que l’avantbras droit, ont été coupés ; les parties saillantes de la Vierge, le nez, la main tenant le lis, le bout du pied dépassant le socle,
ont été brisés ; mais, malgré tout, l’ensemble est d’une bonne conservation.
Une Vierge ainsi conçue ne rappelle en rien les fameuses madones bourguignonnes, si
gnalées par Gourajod, dont l’ap
parition coïncide avec le déclin de l’atelier dijonnais, qui ser
virent pendant les deux derniers tiers du xv° siècle à décorer le seuil des hôpitaux, les maisons des riches bourgeois, et aux
quelles la Bourgogne ou la
Franche-Comté ajoute chaque année quelque nouveau spécimen. Il n’y a rien de commun entre la Vierge de Lyon et ces vierges lourdes, trapues,
uniformément engoncées dans un manteau drapé en travers qui paralyse leurs mouvements et paraît les accabler de son poids, dont l’enfant, aux traits vieillots, aux cheveux frisottants, se détourne de sa mère pour faire lace au public et présenter de ses mains courtes et grasses un phylactère plus ou moins déroulé sur lequel sont écrites des paroles de l’Écriture,
VIERGE BOURGUIGNONNE DU XVe SIÈCLE.
Musée du Louvre.