œuvres d’artistes en contact permanent avec le peuple, familiers avec ses types les plus vulgaires, pour lesquels la sculpture devint bien vite




une industrie, ainsi qu’en témoignent les




types caractéristiques conservés aux musées du Louvre, de Cluny, de Dijon, et, dans cette dernière ville, au trumeau de la porte de l’église Notre-Dame \




La Vierge de Lyon est d’une tout autre inspiration. Par le hanchement du corps, le maniérisme des draperies, la facture générale, elle appartient à la noble série des Vierges-mères du xiv° siècle, et, si l’on observe que chez elle le hanche




ment est très accentué et le maniérisme accusé, que les plis du manteau sont mul


1. On connaît aujourd’hui une trentaine environ de ces statues. Dans un substantiel article de la Réunion des Sociétés des Beaux-Arts des départements, année 1906 (Statues île l école dijonnaise de la cathédrale de Besancon), M. l’abbé Brune a cherché à les classer, et il a distingué trois groupes principaux qui présentent les carac
tères suivants : l“r groupe, type ramassé, manteau épais comme du cuir, genre des Vierges du Louvre, de Cluny et de Besançon; 2* groupe, manteau également très ample, formant deux séries de plis conjugués et de volutes,
multipliés d’une manière invraisemblable, genre de la Vierge du retable de Rouvres ; 3° groupe, visage de l’En
fant d’une laideur repoussante. — Cette classification peut être acceptée jusqu’à nouvel ordre ; mais, en vérité, dans
toutes ces Vierges, il y a des caractères généraux et permanents qui sont les mêmes ;
les grandes sont souvent le développement des petites ou les petites la réduction des grandes, comme cela se voit pour les Vierges
de Cluny et de Besançon, ou encore pour la Vierge de Dôle et celle de la rue Porteaux-Lions (Louvre). (V. Brune, le Musée de Dole et les statues dijonnaises de Froidefontaine, dans Réunion des Sociétés des Beaux-Arts des départements, 1908). De toutes ces Vierges, peu mériteraient une étude approfondie ; une seule en somme est remarquable, celle de Saint-Jean de Losne, « digne d’un musée », disait Courajod (op. cil., p. 384), « d’une ampleur admirable, majestueuse et intime à la fois », déclare M. André Michel (Histoire de l’Art, t. III, ch. 1, p. 413).
VIERGE BU CIMETIÈRE DE TOUILLON
(XIVe SIÈCLE).