sa Bibliothèque française 1, se borne à répéter les indications fournies par la Conqueste de la Toison d or. On serait tenté de l’identifier avec le Jean de Mauregard qui était, en 1568-1569, l’un des fermiers du vin en gros, à Paris 2, car cette situation expliquerait la fortune qui lui permit d’entreprendre, à ses frais, une publication luxueuse. Il s’intitule «Parisien»,
mais il était peut-être originaire de l’un des villages de Seine-et-Oise ou de Seine-et-Marne qui portent le nom de Mauregard.
Sur Jacques Gohory, au contraire, les renseignements abondent, et il a même fait l’objet d’une notice spéciale, due à M. Hamy 3. Issu d’une famille italienne établie en Touraine, Jacques Gohory naquit vers 1520 ; son père, Pierre de Gohory, sieur de la Tour, habitait Paris où il était « procureur en la Cour du Parlement ». Comme deux de ses frères et deux de ses beaux-frères, il fut de robe et devint avocat au Parlement de Paris.
Cette profession sédentaire ne suffit d’abord point à son activité, car il alla plusieurs fois à l’étranger comme attaché à diverses ambassades : en Flandre, puis en Angleterre (1546-1549) et à Rome (1554-1556). Mais il se dégoûta de cette vie mondaine et agitée, et, revenu à Paris, il se consacra entièrement aux belles-lettres et aux sciences ; il traduisit en français de nombreux ouvrages latins, italiens, espagnols 4; il composa des rédactions historiques, des vers français et latins ; il publia des travaux relatifs aux sciences naturelles et médicales ; et il créa, vers 1571, dans le faubourg Saint-Marceau, un jardin botanique, le Lycium, proto
type du Jardin des Plantes 5. Ce fut pour lui permettre de continuer cette entreprise onéreuse que ses amis, en 1573, lui firent attribuer une rente de 500 livres fondée par l’illustre Pierre Ramus. Il n’en profita que durant peu d’années, car il mourut le 15 mars 1576. C’est donc au milieu de sa
1. Bibliothèque française, édition Rigoley de Juvigny. Paris, in-4”, vol. 1, 1772, p. 536.
2. Registre des délibérations du Bureau de la ville de Paris, vol. VI, publ. par M. Paul Guérin. Paris, 1892, in-4\ p. 95.
3. E.-T. Hamy, Un précurseur de Guy de la Brosse : Jacques Gohory et le Lycium philosophal de Saint-Marceau-lès-Paris 11571-1576), dans les Nouvelles archives du Muséum, 4· série, 1899. (Tirage à part de 26 pages.) — On pourra consulter aussi : P. Marcel, Un vulgarisateur, Jean Martin. Paris, 1899, in-12, p. 80 et suiv.; M. L. Polain, Catalogue de la Bibliothèque du musée Thomas Oobrée, vol. II. Nantes, 1903, in-8°, n* 333, p. 189.
4. Son premier ouvrage est une traduction du premier livre des Histoires de Tite Live (1544).
5. Par tous ces détails, Jacques Gohory est à rapprocher de son contemporain Nicolas Houel, savant, littérateur et inventeur de la tenture d’Artémise. Cf. Jules Guiffrey, Nicolas Houel, apothi
caire parisien du XV/· siècle, dans les Mémoires de la Société de l Histoire de Paris et de l’ile de France, vol. XXV, 1898.