trcs-bonnesÔcfalubreseauës, entre pluiîeurs, ainiî que vous le pourrez voir auxAutheurscy-deifus alléguez,&autres.Mais pour
reuenir au propos delaiifé,ic dy qu’il conuient prendre garde, que rien ne croiiFea l’entour du lieu ou vous voulez bailir, qui foit corruptible, puant, ôc peililent. Quand la terre ôc l’eauë ont quel
que vice en elles, cela fepeut corriger par induftrie : mais quand l’air eil vicié & corrompu,il eil difficile par art humain de le me
liorer, Doncl’air eil vne des choies que nous deuons le plusconiiderer л car s’il eil pur ôc net, nous le Tentons eilre meraeilleufement profitable: au contraire s’il eftinfeëté, ne fetrouue rien qui foit plus dangereux. Il le faut doncquas bien choiür, veu qu’il cil tant requis pour la fanté, nourriture ôc conferuation de tou
tes créatures. C’eil chofe véritable que les hommes qui viuent
en air ferain ôefalubre, font de beaucoup meilleur ciprit], que ceux qui croupiifent fousvn gros air n’eilant efuenté, ôebien
Autres confier atios pour la cognoiffance
d im pays & lieu fahtbre.
Le confeil tles Médecins &
Philofopbes e- flre profitables à ceux qui yenlent bailir.
peu agité. Il faudroit auifi recognoiilre,iileshommesquifont au reifortôc lieu ou l’on veut bailir ôc demeurer , fouiliennent lon
gueur de vie, quelles font leurs couleurs, leurs meurs,leurs mala
dies, ôc autres accidents du corps. Pareillement quelles herbes profitent au pays, tant pour les hommes quepour les belles, Ôcir lefoye des moutons ôc brebis y eil faimcar véritablement de telles
choies Ôcfemblables,onvientàIacognoiÎfancedela temperature ouintemperature,faîubrité ouinfalubrité delà région,affietteou terroir, ou l’on veut édifier. Quand vous aurez confideré ce que deifus, ôc entendu le rapport desSages, des Philofophes,ôc Mé
decins,qui cognoiifent la nature des lieux de l’air, ôc des eauës, ainfi qu’Hippocrates en a fait vn liure, lors vous penferez a cher
cher vn Architecte tel que ie le vous le deferiray cy-apres,afindq bien ordonner Ôc conduire voftre baffiment.
Qu’on doit choißr un expert Architecte, & de quelles fciences il doit eßre accompagné, & que fa liberté doit eßre exempte de toute
contrainte & fubjeciion d’efprit. CHAPITRE III.
Briefue rccolleBlondes precedents Chapitres.
Dequelles feieces Gr difciplines doit eßre accompagné le
bon GT expert jLrchitetie.
V Architecte n auoir que faire des Loix <7
fcience du lu* rifcor.fulte.
Office des mai(1res maçons & autres officiers iure
APRES auoir aduerty ceux qui veulent édifier, quelles chofes ils doiuent coniîderer Ôc preuoir deuantque mettre la main en œuure, ôc auifi âpres leur auoir faiét recognoiilre la iîtuation ôc ailiette du lieu ou ils doiuent baftir, afin
qu’ils fefçachent garder des chofes incommo
des Ôc s’ayder des bonnes ôc commodes: confe*·
quemment ie les veux icy aduertir qu ils doivent choifir vn fage, doéte, ôc expert Architecte, qui ne foit du
tout ignorant de la Philofophie, des Mathématiques , ny auifi
des Hiiloires, pour rendre r a ifon de ce qu il faiët, Ôc cognoiilre lescaufes,ôcprogrez d’vne chacune chofe appartenant à l’Architeëture л Ôc auifi qui entende la portraiéture, pour faire voir ôc donner à entendre à vn chacun, par figures ôc deifeins,lesœuures qu’il aura à faire. Semblablement qui cognoiife la peripeëtiue, tant pour faire fes portraiéts, que pour fçauoir donner la clar
té aux édifices, félon les régions ôenaturel de chacune paraed’i- ceux. Aucuns ont dit qu’il doit auifi entendre la Medecine, mais ie netrouue point que cela luy foitfort requis, comme nous I’auons difeourü en ГЕрііІге adreifée aux Leéteurs л mais bien pluiloit qu’il cognoiife aucunes réglés de Philofophie naturelle, pour fça
uoir difcernerlanaturedeslieüx, lesparties du monde, b qualité deseauës, les regions,aifiettesôcproprietezdes vents,la bonté des
bois, des fables, ôc le naturel des pierres, afin deles faire tirer en temps propre,ôc cognoiilre celles qui font bonnesä faire la chaux, ôc la ші11ел0с comme ilfautmettreletoutencëuure. Il y en a auifi qui difent eilre neceifaire que l’Architeële foit Iurifconiulte, ou
iî vousvoulez,qu’ilfçacheles Loix,à caufequ’iladuient fouucnt qu’en bailiifantfëpeuuent mouuoir procez : mais cela à mon ju
gement ne luy eil requis, quelque chofe qu’en efcriue Vitruue л car il fuffit qu’il entende les Ordonnances ôc Couilumes des lieux pour faire fon rapport au luge,qui puis en ordonne félon les Loix, au profit de ceux à qui il appartient. Auifi telle charge eil plus pro
pre aux maiftres maçons ôc officier s ( comme font les maiilresdes œuure s ôc maiilres jurez des Roys ôc Seigneurs ) qu’à l’Architeële, qui a autre profeifion ôc beaucoup plus grande ôc hono
rable: jaçoit qu’il en peut auifi parler quand ilÿeil appelle. Lediël Vitruue veut d’abondant, que l’Architeële foit grand Rhetori