JUgEMENT en général fur les dix Auteurs dont il ejl fait mention dans ce parallèle dé Architecture.
Pour mieux préparer le Leéleur à l’examen particulier des defieins que nous rapportons dans cet Ouvrage, nous donnerons ici d’après M. de Lhambray , une idée générale des talens 8c de la capacité de chacun des maîtres dont on verra les produirions dans les exemples fuivans.
Le premier de tous, fans contredit, eft le célébré André Palladio, de Vicence, auquel nous avons l’obligation d’un très - beau recueil de plans 8c profils de toutes fortes de bâtimens antiques, deflinés d’une ma
niéré excellente 8c mefurés avec une telle exactitude, qu’il n’y relie rien à défirer. Outre cela, il a eu des occafions très-avantageufes à Venife 8c dans tout le pays Vicentin, d’où il tiroit fon origine, de lailfer des monumens qui prouvent que non - feulement il a été difciple de ces grands maîtres de l’antiquité, mais qu’il a été aulfi leur émule 8c leur compétiteur.
Celui qui fuit de plus près, eft encore un Vicentin, nommé Vincent ScatnoypL 3 bien plus grand parleur, comme il paroît par fon Livre, mais beaucoup moindre ouvrier, & moins délicat dans fes delfeins que fon il
lullre compatriote; c’eft ce qu’il eft aifé de voir parles profils qu’il nous a lailfés des cinq Ordres d’Architecture, dont la maniéré eft un peu feche, outre qu’il eft fort mefquin dans fes ornemens, 8c de mauvais goût. Mal
gré ces défauts il eft fort régulier dans fes proportions 8c le plus digne d’entrer en parallèle avec Palladio.
Sébajlien Serlio, 8c Jacques Barrofio, furnommé Vignole3 occupent la fécondé clafîe. Quoiqu’ils ayent fuivi tous deux des chemins contraires 8c des maniérés fort différentes, nous ne. laiflerons pas de les placer vis-à-
vis l’un de l’autre : on feroit même aflèz embarraffé de décider lequel des deux a rendu un plus grand fervice au Public par fes ouvrages. On pourfoit dire cependant qu’il femble que le premier a travaillé pour les maîtres de l’art, leîquels n’ont befoin que de voir en gros l’idée des chofes, fans s’embarralfer du détail de leurs proportions, 8c que le fécond s’eft feule
L’ancien Commentateur de Vitruve} Daniel Barbaro, Patriarche d’Aquilée , fera ici placé au milieu de tous les maîtres pour y préfider, comme l’interprète du reftaurateur de l’Architeélure antique. Pierre Cataneo, fon adjoint, n’a pas à beaucoup près un mérite égal à celui de ce doéle Pré
Leon - Baptijle Alberti eft le plus ancien des Auteurs modernes, peutêtre eft-il aulfi le plus fçavant en l’art de bâtir, à en juger par l’excellent ouvrage que nous avons de lui, dans lequel il enfeigne à fond tout ce qu’un Architeéle eft obligé de fçavoir. Il eft feulement fâcheux qu’il ait
Pour mieux préparer le Leéleur à l’examen particulier des defieins que nous rapportons dans cet Ouvrage, nous donnerons ici d’après M. de Lhambray , une idée générale des talens 8c de la capacité de chacun des maîtres dont on verra les produirions dans les exemples fuivans.
Le premier de tous, fans contredit, eft le célébré André Palladio, de Vicence, auquel nous avons l’obligation d’un très - beau recueil de plans 8c profils de toutes fortes de bâtimens antiques, deflinés d’une ma
niéré excellente 8c mefurés avec une telle exactitude, qu’il n’y relie rien à défirer. Outre cela, il a eu des occafions très-avantageufes à Venife 8c dans tout le pays Vicentin, d’où il tiroit fon origine, de lailfer des monumens qui prouvent que non - feulement il a été difciple de ces grands maîtres de l’antiquité, mais qu’il a été aulfi leur émule 8c leur compétiteur.
Celui qui fuit de plus près, eft encore un Vicentin, nommé Vincent ScatnoypL 3 bien plus grand parleur, comme il paroît par fon Livre, mais beaucoup moindre ouvrier, & moins délicat dans fes delfeins que fon il
lullre compatriote; c’eft ce qu’il eft aifé de voir parles profils qu’il nous a lailfés des cinq Ordres d’Architecture, dont la maniéré eft un peu feche, outre qu’il eft fort mefquin dans fes ornemens, 8c de mauvais goût. Mal
gré ces défauts il eft fort régulier dans fes proportions 8c le plus digne d’entrer en parallèle avec Palladio.
Sébajlien Serlio, 8c Jacques Barrofio, furnommé Vignole3 occupent la fécondé clafîe. Quoiqu’ils ayent fuivi tous deux des chemins contraires 8c des maniérés fort différentes, nous ne. laiflerons pas de les placer vis-à-
vis l’un de l’autre : on feroit même aflèz embarraffé de décider lequel des deux a rendu un plus grand fervice au Public par fes ouvrages. On pourfoit dire cependant qu’il femble que le premier a travaillé pour les maîtres de l’art, leîquels n’ont befoin que de voir en gros l’idée des chofes, fans s’embarralfer du détail de leurs proportions, 8c que le fécond s’eft feule
ment propofé d’inftruire des jeunes gens,& de leur donner des régies fûres 8c de bons delfeins. Enfin il feroit à fouhaiter que le Livre de Serlio fût delfiné comme celui de Vignole» 8c que celui-ci eût fait des études 8c des recherches aufîi excellentes que celles de Serlio.
L’ancien Commentateur de Vitruve} Daniel Barbaro, Patriarche d’Aquilée , fera ici placé au milieu de tous les maîtres pour y préfider, comme l’interprète du reftaurateur de l’Architeélure antique. Pierre Cataneo, fon adjoint, n’a pas à beaucoup près un mérite égal à celui de ce doéle Pré
lat ; aufîi ne fe trouve-t-il ici en comparaifon avec lui que pour conferver une certaine uniformité dans le parallèle que nous faifons des Auteurs.
Leon - Baptijle Alberti eft le plus ancien des Auteurs modernes, peutêtre eft-il aulfi le plus fçavant en l’art de bâtir, à en juger par l’excellent ouvrage que nous avons de lui, dans lequel il enfeigne à fond tout ce qu’un Architeéle eft obligé de fçavoir. Il eft feulement fâcheux qu’il ait