chez avec des cordons & des rubans d’or & de foye , mais fi induftrieufement difpofez d’efpace
en efpace félon leur grandeur, que cette fymetrie & cét arrangement augmentoienc de beaucoup la beauté de la décoration.
Après que nous eufmes fait un tour dans læ Galerie , & que nous eufmes confideré tout enfemble ce grand amas de richeffes, Je vous avoûë, dît Pymandrc en regardant les tableaux qui eftoient devant nous, que c’eft icy où je me trou
ve embaraflé. Je comprends bien la vérité de ce qu’on a dit autrefois, qu’encore quil n’y ait qu’un art de peindre, où Zcuxis, Aglaophon& Appel
le fembloient avoir atteint la perfection ; néan - moins la manière de l’un n’eftoit point celle de l’au
tre. Car quoy-que toutes ces peintures me femblent parfaitement belles, je voy pourtant qu’el
les font bien différentes les unes des autres : je n’aypas affez de connoiffance, ni allez de lumière
pour difeerner ce qu’il y a de plus excellent, ni pour découvrir les defauts qui s’y peuvent rencontrer: je ne connois point ces qualitez extraordinaires qui mettent tant de différence entre les Pein
tres , ni ces divers goufts qui font que les ouvra - ges des uns font beaucoup plus eftimez que ceux des autres : chaque tableau me femble accompli j, & fans fçavoir de quelle main il eft, je n’y trouve rien qui ne me plaife. Ce n’eft pas que s’il m’en falloir choifir quelques-uns parmi ce grand nom
bre, il n’y en ait qui me paroilfroient plus agréa
Cicer. I. j. de Orat.