blés que les autres $ & peut-eftre aufïi pourrois-jc me tromper dans le choix que j’en ferois.
Quand vous ne prendriez pas, luy répondis je, ceux des Maiftrcs les plus fameux, & où il y a
plus d’art & de fcience, vous n’en pourriez choifir qui ne fulTent de bonne main. Car ce neferoie rien dire, en vous affinant qu’ils font tous origi - naux ; mais c’eft quelque chofe de confidérable de vous faire connoiftre qu’ils font des plus célé
brés Peintres qui ayent efté, & les plus beaux qu’ils ayent faits. Que peut-on fouhaiter davantage que de voir dans un mefme lieu des tableaux de Ra -
phaël, de Jule Romain, de Perin del Vague, de Leonard, du Georgeon,duCorege,du Titien, de
Paul Véronefe, du Tintoret, des Caraches, duCaravage, & de leurs Eleves, puifque tous ces grands hommes ont formé les principales écoles dont nous avons parlé ? Vous pouvez juger des différen
tes manières de tous ces Maiftres. Car ils ne fe font pas tous affujétis à imiter ceux qui leur ont mis le pinceau à la main. Apres s’eftre inftruits dans
leurs écoles, & y avoir appris les principes de l’arr, ils fe font élevez d’eux - mefmes dans les connoiffances qu’ils ont aquifes. Ils fe font rangez fous la maiftrefle commune de tous, qui eft la Nature, & ont appris d’elle ce que l’on voit dans leurs ou
vrages de plus beau & de plus parfait. Il eR vray qu’ils n’ont pas également profité de fes enfeigne
mens. Il y en a qui ont pris d’elle tout ce qu’ils y ont veûi d’autres ont lceû choifir ce quelle a