de plus précieux & de plus beau. Quelques-uns ne le font pas donné la peine de regarder feule
ment la Nature; ils fe font contentez de fuivre ceux qui l’avoient examinée avant eux. D’autres encore par un gouft tout particulier ont fuivi leur caprice, & n’ont pris pour modèles que leurs imaginations. C’eft ce qui fait cette diverfîté de
manière, & cette grande différence que l’on peut voir ici dans les tableaux de tous ces Maiftres, Vous pouvez remarquer dans ceux de Raphaël
des Peintres de fon école, le beau choix qu’ils ont fait de toutes les parties qui compofent un excellent ouvrage. Vous le voyez encore dans ces grands
Peintres Lombards, qui véritablement fc font plus attachez à ce qui regarde la couleur, qu’à ce qui eft du delfein, & à ce qu’on appelle le Coflume.
Quant à ceux qui fe font arreftez à copier la Nature telle qu’ils l’ont trouvée, vous pouvez obferver dans les peintures de Michel-Ange de Caravage de quelle forte il l’a reprefentée. Vous ver
rez encore la différence qu’il y a entre ceux qui l’ont imité, & les autres Peintres qui fe font lailfé emporter à leur propre génie.
Comme mon intention a toujours efté de vous parler des plus excellens Peintres préférablement aux autres, je ne me fuis point attaché à vous nommer éxa&ement tous ceux qui ont travaillé en Italie & ailleurs, bien que le grand nombre de tableaux qu’ils ont faits rende le nom de quelques-uns allez connu, Ce n’eft pas que je ne l’ayc