4. Се 9 Avril 1827.
Nertchinsk.
Nous venons de passer de bien tristes fêtes de Pâques chère et bonne Maman, sans nouvelles de vous ni d’aucun des membres de la fa
mille; pour comble de peines je n’ai point vu Serge le premier jour des fêtes, mon entrevue avec lui n’ayant eu lieu que le lendemain.
La santé de mon pauvre ami est bien languissante; il est nerveux et faible à l’excès. Espérons, chère Maman, du retour du printemps, ses forces lui reviendront avec la belle saison; espérons, car la confiance en Dieu est le dernier sentiment qui abandonne l’homme. Votre long silence commence à m’inquiéter, ne vous lassez pas de nous écrire, chère Maman, sur dix lettres il m’en parviendra toujours trois; et c’est une si
grande consolation pour nous que d’avoir de vos nouvelles. Je voudrais surtout avoir des détails sur Sophie, comment va sa santé, celle de mon cher frère Répnine. Dès que mon mari me voit une mine un peu triste
il s’imagine que j’ai reçu des nouvelles affligeantes; qu’il me tarde de lui en donner de bonnes de son excellente soeur. Ecrivez-moi bien ré
gulièrement, chère Maman, songez à tout le bien que la vue seule de votre écriture nous cause. Chargez-vous de mes tendres hommages pour mon frère Nicolas ainsi que pour sa femme; je la remercie un million
de fois des livres qu’elle me promet. Je les attends avec impatience; il parait que le Gouverneur Général n’est pas de retour à Irkoutsk.—
Adieu ma bien chère Maman. Serge vous baise les mains, il embrasse
bien tendrement son frère Répnine qu’il ne cesse de remercier et de bénir des preuves réelles qu’il lui a données de son amitié pour lui.
Votre obéissante fille
Marie Wolkonsky.
Aimez Nicolina comme vous aimez Serge, c’est tout ce que je vous demande.
(Переводъ.) 9 апрѣдя 1827
Нерчинскъ.
Мы грустно провели праздникъ Пасхи, милая и добрая матушка, безъ извѣстій отъ васъ и отъ кого-либо изъ членовъ семьи; въ довершеніе горя я не видѣла Сергѣя въ первый день праздниковъ,— мое свиданье съ нимъ состоялось только на другой день.
Здоровье моего бѣднаго друга очень слабо; онъ нервенъ и безси