envoyé ù Vienne, de remettre à la poste un paquet à votre adresse, où il y avait les plans des batailles de Focshany et de Rimnik. avec les remarques du prince de Cobourg.
Depuis, je disais à tout le monde que j’avais mérité vos bontés, et je priais m-r de Ifotshoubey de me rappeler à votre souvenir.
Jamais un homme n’a été plus malheureux dans ses entreprises que moi. Plein de ce zèle qui m’a valu votre recom
mandation, je poursuis ma carrière, et je n’éprouve que des revers. Je fis la première campagne de Finlande. Accueilli par le prince d’Anhalt à son retour d’Oczacow, je me déterminai à le suivre. Je vis fuire les Turcs, et prendre les forteresses sans coup férir. Ayant perdu mon frère, tué par les Suédois dans la bataille navale du 13 Août, je fus trouver mon père, résolu de 11e plus retourner à une armée où les rangs ne mettent pas à l’abri de l’insulte et où pour parvenir, il faut cacher qu’on est un homme d’honneur. Je vins à Pétersbourg atteindre le prince d’Anhalt, et je le perdis aussitôt. La ma
nière distinguée dont il me traitait donna au prince de Nassau le désir de m’avoir avec lui. Il me donna un, bataillon de grenadiers à commander. Dans les affaires du 22 et du 28 Juin, je fis mon devoir; je me lus et je n’eus rien, quoique fortement recommandé. Rebuté un peu par les mauvais succès, je priai le prince de Nassau de me faire avoir la place de gentilhomme de la chambre, au lieu de la croix qu’il voulait deman
der: car mon intention a toujours été, non de la porter, mais de la mériter. L’Impératrice ordonna aussitôt de faire l’oukaze pour mon avancement; il devait être signé le 8 de Septembre, ce qui ayant été remis au 22, reste jusqu’ à present dans le portefeuille de m-r le comte de Bezborodko. Dans cet inter
valle, le prince de Nassau jeta sur moi les yeux et voulut,
par l’appât d’une récompense à laquelle il m’avait donné le droit de prétendre, me faire épouser sa fille naturelle: car, malheureusement, j’ai de la fortune, étant devenu fils unique.
Indigné d’un procédé aussi infâme et furieux d’être joué de la sorte, je quittai alors Pétersbourg, renonçant à toutes les