tentatives de réforme. La magnifique participation de Sèvres à l’Exposition, analysée il y a quelques mois dans cette revue par M. Ch. Saunier, montrait déjà autre chose que des espérances. Aujourd’hui, des modèles de céra
mique de table créés par des artistes justement renommés vont nous montrer à quelle hauteur l’art vient de s’élever presque subitement dans ce domaine. D’autres modèles, de fabrication courante, produits récemment par l’industrie, témoigneront ensuite des progrès qui commencent à s’accomplir au bénéfice des couches même modestes du public.
On peut, sans recourir à un raisonnement trop spécieux, établir le rôle moral qu’exerce tout objet usuel à côté de son rôle pratique. Nous parlions tout à l’heure de la physionomie des services de table.
Tout objet usuel, tout détail du mobilier ou de l’habitation a ainsi sa physionomie, et c’est pour cela qu’il existe des logis sympathiques et d’autres qui sont déplaisants, revêches,
inhospitaliers. En examinant les trois services de la Manufacture de Rœrstrand (Stockholm) on éprouve une impression de confort, de repos; cette impression est due aux formes amples, faites de lignes sobres et fortes, sans fioritures, sans ornement inutile. Dans le service Cyclamens, une décoration harmo
nieusement liée aux contours souligne en quel
que sorte la forme classique de l’assiette et, du même coup, sa destination. Cette assiette est purement et simplement une assiette sans
symbolisme ;!?c’est à cela qu’elle doit son aspect agréable. Ce n’est déjà plus tout à fait le cas dans le service Iris, où, afin d’atteindre à plus de souplesse et de grâce, le décor contrarie vo
lontairement le profil des pièces, traçant par exemple un carré aux angles arrondis sur les bords d’une assiette ronde; l’ensemble a par
suite moins d’unité Mais l’harmonie du décor demeure agréable, grâce à l’élégance des lignes et au charme du coloris. Dans les différentes
G. DE FEURE (MODÈLE DE L’ART NOUVEAU BING)
(MODÈLES DE L’ART NOUVEAU BING)
G. DE FEURE