qui flanquaient l’entrée semblaient se développer sur tout le monument, l’envelopper, ne laissant de visible que les visages gra
cieux qui couraient, en frise, le long de la construction.
Pierre Roche a eu depuis à symboliser l’art théâtral dans une décoration destinée au théâtre de Tulle. Là encore il fut ingénieux, éclairant le masque comique à l’aide de saillies et de larges méplats, tandis que le masque tragique se voile d’ombre et s’accentue de cavités profondes.
Mais, ne voilà-t-il pas que Pierre Roche s’est avisé de regarder nos navires. Il a constaté naturellement qu’ils étaient laids. En même temps il s’est souvenu que l’illustre Puget avait passé la plus grande partie de son exis
tence à parer les galères du
roi, et bravement il s’est mis à chercher une ornementation logique pour les navires mo
dernes, en tenant compte, bien entendu, des nécessités de forme qui s’imposent au
jourd’hui. Il a imaginé une série de plaques élégantes pour l’avant et l’arrière, tandis que le balcon de poupe s’or
nerait de cariatides, motivées par des grotesques des deux sexes, du plus amusant et, cependant, monumental effet.
Incidemment nous avons fait allusion aux aquarelles estampées auxquelles Pierre
Roche, à la fois parrain et inventeur, a donné le nom de gypsographies. Comme procédé, rien
n’est plus simple: un papier mouillé comprimé dans le creux d’un moule en plâtre où l’encre
colorée est déposée. L’artiste
a eu soin de ménager ses pleins et ses creux de façon à diriger la coulée du liquide, et le hasard, qui, ainsi que le temps, est un grand artiste, fait le reste. Ce qui sort alors, ce sont d’exquis petits basreliefs où la délicatesse sta
tuaire s’allie à la sensitivité de la couleur. Personne qui ne connaisse les créations de Pierre Roche et n’ait admiré les Loïe Fuller, les libellules, les paysages, les marines surtout, obtenues avec ce pro
cédé naïf dont son goût délicat lui permet de jouer en virtuose.
Mais à peine Pierre Roche avait-il obtenu ces séduisants résultats, que son esprit inventif l’orientait sur d’autres matières, et c’est
alors que sortirent de ses mains les parchemins églo
misés,ces compositions richessomptueuses, féeriques, ob
tenues par l’intercalation entre deux feuilles de mica ou de parchemin de paillons de diverses couleurs. Les raffinés connaissent les couver
tures des Cantilènes de Jean Moréas et de la Cathédrale de
Huysmans obtenues par ce procédé. Ici l’effet est vraiment surprenant et confine au mystère d’un vitrail.
Un homme aussi curieux detoutes lesmanifestationsesthétiques ne pouvait rester en dehors du mouvement de rénovation de
APHRODITE D’OR (TERRE LUSTRÉE)
PIERRE ROCHE LA POURSUITE PRISE EN GRÈS CÉRAMIQUE