MARCELLE
(Mlle Bellanger)
CLAUDIA


(Mme Amelot)


PIÈCE NOUVELLE EN TROIS ACTES, DE M M. VICTOR DE COTTENS ET PAUL GAVAULT, MUSIQUE DE SCENE DE M. PERPIGNAN
Fin de rêve ! J’aurais bien envie de vous dire que c’est celle qu’on fait en sortant de la nouvelle salle de théâtre du Casino d’Engbien..., si ce rêve-là avait un rapport quelconque avec la pièce d’une modernité si remarquable que nous ont donnée MM. de Cottens et Gavault. Mais il est certain que c’est plutôt une féerie qu’on attendrait quand on pénètre dans cette originale enceinte. Figurez-vous une longue et large grotte de blancs rochers aux blocs pittoresques, aux stalactites hardies, tapissée de plantes grimpantes de couleurs variées, égayée de fleurs naturelles parmi lesquelles étincellent les petits globes jaunes de l’électricité. Au plafond, en trois ou quatre endroits, les rochers s écartent et
laissent place à des jours par où filtre la lumière naturelle, c està-dire celle d’un foyer électrique blanc, qui, seul, répand sur les spectateurs sa lumière bleuâtre, alors que, la toile levée, tous les globes s’éteignent.
Quant à la scène, c’est encore une surprise et faite pour piquer vivement la curiosité comme pour charmer les yeux. En appa
rence, il n’y a point de rideau : c’est une vaste glace, zébrée de glycines et de festons de feuillages, mais qui reflète la salle entière. En réalité cette glace est une verrière en deux parties qui peuvent se superposer comme la fermeture d’un magasin.
Les trois coups frappés, un rideau noir se partage par derrière et déjà laisse voir la scène comme dans un rêve, puis le panneau
inférieur de la verrière glisse sur le panneau supérieur, et tous deux, remontant, laissent la scène totalement encadrée de fleurs.
On voit que ce spectacle seul n’est pas banal, et que le goût artistique du directeur qui a imaginé tout ceci mérite qu’on Je signale. Ce qu’il faut louer aussi, c’est le dessein qu’il mani
feste de faire servir cette si curieuse salle à toutes les productions de l’art dramatique et musical. Prcnons-en une au choix.
C’est une comédie âpre et douloureuse avec un brin de satire que cette Fin de Rêve, si désenchantée jusque dans sa gaieté fac
tice, si vide de caractères, et si vraie justement par là et par son inachèvement même, — comme une tranche de vie. On nous met si souvent en scène de fameux « lutteurs pour la vie », qu’il y faut bien aussi, pour rester dans le vrai, le contraste de ceux qui ne luttent pas, qui se laissent aller.
C’est un pauvre homme que le Claude Verdal si justement créé par MM. de Cottens et Gavault, et qui a bien de la chance encore, avec son caractère inconsistant et médiocre, de trouver un ami comme Maurice Dubar et une compagne comme Mar
celle. II n’est pas indigne de toute sympathie, parce qu’il a « quelque chose là », et des velléités de révolte; mais il n’a que des velléités, et on le quitte à la fin de la pièce sans la moindre confiance dans son avenir et en gardant surtout pour celle qui l’aime d’un amour si dévoué toute la compassion qu’éveille ce spectacle.
Claude Verdal est un jeune musicien, qui s’est réfugié dans
MERITON
(M. Baudoin)
Décor de MM. Brandi et Rabuteau.
MAURICE DUBAR (M. A. Dubose)
Acte Ier
DE BELHOIRIE (M. Garat)
CLAUDE VERDALNOÉMI


(Mme Louise Dauville)


Fin de Rêve
CASINO D’ENGHIEN