Mlle VIX
1er Accessit d’opéra
Cliché du Guy.
Mlle GONZALEZ
2e Prix d’opéra-comique
Cheber, qui adit le récit de Guan
humara, dans les Burgraves.
Le concours de comédie a été plus brillant,non pas du côté mas
culin, où il est tout à fait misé
rable, mais du côté féminin, où je trouve trois sujets intéres
sants, et une bonne moyenne générale. Nous
y arriverons tout à l’heure. Liqui
dons d’abord ces messieurs. — Le
Jury,commel’on dit, a fait le sac
cage sévère, mais juste. Comme à l’institution Petdeloup, il a, d’un trait de plume bien senti, rayé tous les prix. Le cas est rare et mérite qu’on le signale. Trois premiers accessits lui ont paru suffisants... et à moi aussi ; ceux-ci ont été décernés à M M. Jullien, Boyer et Liser. Des trois, M. Jullien est celui que
je préfère. Il a du métier, de la finesse, de la composition. Il a joué habilement le rôle de Jean Giraud, dans la Question d argent, d’Alex. Dumas, une pièce in
grate, où l’auteur a jeté l’esprit et le talent à foison, sans jamais récolter le succès. M. Boyer a joué la scène de Tartufe avec Elmire, en élève soucieux d’i­
miter son maître. Derrière Boyer on voyait se projeter l’ombre de Silvain, avec phonographe à l’appui. M. Liser, lui, est un grime au facies large; copieu
sement bedonnant à vingt ans, comme un financier de profession, il est sans éclat, mais correct. Quatre seconds accessits ont suivi les trois premiers et ont été à M. Schoeller, un Valentin édulcoré, dans Il ne faut jurer de rien ;


c’est un comédien doux qui semble fait


pour jouer devant un paravent camaïeu; M. Marcy, un Armand Duval déme


suré,pas à « l’é­


chelle» ; M. Coizeau, qui a té
moigné de quel
que chaleur et dequelque émo
tion dans une scène du Fils naturel, où il jouait le rôle de Jacques. Enfin, à M. Kolb, le fils deThérèseKolb,
la comédienne de la Comédie- Française, qui a dit la scène du sonnet dans le Misanthrope, où
sa voix un peu grave a jeté au vent, avec émo
tion, la chanson du bon roi Henri :


Si le Roi m’avait


[donné Paris, sa grand’
[ville!.. .
Le compartiment des femmes est mieux meu
blé. J’y trouve une ingénuité charmante, Ma
demoiselle Syl
vie qui avait eu un second accessit l’année der
nière, et qui, d’un bond, a décroché cette année, son premierprix,sans conteste. Elle a joué et détaillé à la perfection, la jolie scène de Lu


cienne, dans les Idées de Madame Aubray, un chef-d’œuvre de Dumas, qui devrait depuis longtemps avoir pris place au répertoire de la Co


médie-Française. Mademoiselle Sylvie a un joli visage, une voix aimable, et de réelles qualités servies par une intelli
gence dramatique et une nature de finesse délicate. — De là, je vais au premier accessit décerné à Mademoiselle Fava, qui ne me paraît pas avoir été récom
pensée selon son mérite, et cela est la conséquence d’un usage qui est de ne
pas vous monter au premier rang, dès la première année. Il me semble qu’on aurait pu déroger, sans injustice, et donner un premier prix dès tout de suite. Mademoiselle Fava est une comé
dienne de tempérament, qui a joué avec beaucoup d’aisance et d’esprit, le rôle d’Albertine du Père prodigue (encore ce Dumas, l’accapareur !), elle en a fait saillir les effets avec une adresse et une « désinvolture » d’un étonnant réalisme. Sa voix est d’un bon timbre, sa diction est naturelle. Il me paraît bien qu’elle est, avec Mademoiselle Sylvie, un des
espoirs de ce concours. —


Après cette di


gression qui est une concession que je me suis faite à moimême, jereviens sur mes pas pour achever le compte rendu
du palmarès en son ordre : donc, en comédie, deux se


conds prix, l’un à Mademoiselle Gladys Maxhance, drama


Cliché Luzzatto.
Mlle BERYSA
2e Prix d opéra-comique
Cliché Manuel.
Mlle LASSARA
1er Accessit d’opéra
Mlle AGNÈS BORGO
1er Accessit d’opéra
Cliché du Guy.
Cliché Pierre Petit.