Cliché Manuel.
tique dans la Princesse Georges, où elle eut de l’action et de l’émotion. Elle y a bien dit, entre autres, le fa
meux : « cherchez» que 1 a Princesse jette au nez du mari trop curieux, et brutalement
interrogatif.
Desclée y triomphait. Je ne pré
tends pas que Mademoiselle Gladys
Maxhance (quel drôle de nom!) l’ait dit comme Desclée. — Dame, Desclée n est plus là, on ne l’a pas encore remplacée...
« cherchez! » — nous n’en demandons pas tant. Elle a fait de 1 effet, c est 1 essentiel. Je veux bien, toutefois, que Dumas y soit pour quelque chose, car la scène est heureuse. — L’autre à Mademoiselle Rosni, une gentille amoureuse, coquette, soubrette, fine et gaie. Elle a seize ans, à peine, une bonne humeur pre
nante, une figure souriante, et un délicieux charme de jeunesse. La voix est mutine, l accent gamin, c’est une miniature de Réjane... quand elle avait seize ans ! Trois premiers accessits,
1 un à Mademoiselle Vielle, bonne élève, assez sûre, un peu nasale, pas désagréable, avec des yeux vivants, second accessit de l’année dernière, qui monte d un cran... Qui va piano va sano..., elle a dit une scène de Pépa... Hum! Pépa, une médiocre comédie de Meilhac, est-ce que ça s’impose ? — L’autre à Mademoiselle Fava, je l’ai si
gnalée plus haut; le troisième à Mademoiselle Grimbert, une in
génue comique, boulotte, aux yeux vifs, à l’allure mutine, qui a, comme l’on dit en argot, du « chien » et de « l’abatage »...
Dites à un Anglais de traduire ces mots-là, pour voir ?
Deux seconds accessits, dit de «consolation», ont été attribués à Mademoiselle Barthe, qui a ré
pété, — édition plus pâle, avec impression moins prise, —la scène de la Princesse Georges, déjà jouée par sa camarade, Mademoiselle Gladys Maxhance; et à Mademoiselle Faber, une assez jolie per
sonne, blonde comme les blés d’Alsace, point déplaisante en Mégère apprivoisée. Enfin, pour être complet, ramassons sur le pavé où elles échouèrent, Made
moiselle Chesnel, qui parle trop vite et qu’on n’entend qu’au « jugé » ; Mademoiselle de Raisy, moins heureuse en comédie qu’en tragédie... Pourquoi ?... Mesde
moiselles Fleury, Farna, Herland, pleines de zèle, qui attendent sans impatience, que le reste leur arrive par surcroît.
Voilà le compte rendu sérieusement fait de ce concours, à l’oc
Cliché Manuel.Mlle GLADYS -MAXHANCE
2e Prix de comédie
Mlle SYLVIE
1er Prix de comédie
casion duquel il ne faut pas se déso
ler, en levant les bras au
ciel comme le font cer
tains de mes confrères qui ont envie de crier : Jérusalem! Jéru
salem!! Il
n’est ni meilleur, ni pire, que ceux qui ont précédé, et ressemble probable
ment à ceux qui suivront.
Le Conservatoire n’est à
tout prendre destiné qu’à fournir la graine, c’est le théâtre qui est le terrain de culture, où celle-ci doit lever ou sécher, c’est l’avenir qui nous dira si la graine était féconde.
Pour être complet, il nous reste à parler des concours d’opéra, d’opéra-comique et de chant.
Le concours d opéra a été plutôt favorable du côté féminin. Nous y relevons deux premiers prix : Mademoiselle Féart, une belle Valentine, qui a dit, avec sentiment dramatique, les scènes du troisième acte des Huguenots, avec Marcel. C’est une can
tatrice qui, chose rare, cherche à jouer, se souvenant que, dans un opéra, il y a une action. Ce sera un bon soprano
dramatique de grand opéra. Elle est jeune, jolie, elle a le « feu sacré »... Alors, pour réussir, que lui faut-il ? rien qu’un peu de chance, et cela viendra sans
doute? — Mademoiselle Dernougeot, qui a eu un très hono
rable concours dans la scène dû grand prêtre, au deuxième acte de Salammbô, et qui, elle aussi, ale sentiment dramatique. Toutes deux sont engagées à l Opéra. Elles débuteront dans Don Juan. Mademoiselle Féart sera Dona Anna, Mademoiselle Demougeot, Dona Elvire. — Un second prix a été donné à Mademoiselle Gril, qui
a pleuré les larmes de Chimène avec grand charme. — Trois pre
miers accessits, à Mademoiselle Agnès Borgo, qui a fait preuve de qualités dans son interpréta
tion du rôle d’Aïda ; Mesdemoi
selles Lassara, très agréable dans Alice, de Robert le Diable, et Vix, qui a chanté un morceau d’Iphi
génie, mais dont le concours a été plus incertain.
Du côté masculin, M. Gilly, un baryton bien timbré, a décro
ché son premier prix avec le Nélusko de l’Africaine, et, du même coup, son engagement à l’Opéra, où va le rejoindre son camarade, le ténor Granier, second prix, plus consciencieux que
Mlle ROSNI
2e Prix de comédie
Cliché Manuel.
tique dans la Princesse Georges, où elle eut de l’action et de l’émotion. Elle y a bien dit, entre autres, le fa
meux : « cherchez» que 1 a Princesse jette au nez du mari trop curieux, et brutalement
interrogatif.
Desclée y triomphait. Je ne pré
tends pas que Mademoiselle Gladys
Maxhance (quel drôle de nom!) l’ait dit comme Desclée. — Dame, Desclée n est plus là, on ne l’a pas encore remplacée...
« cherchez! » — nous n’en demandons pas tant. Elle a fait de 1 effet, c est 1 essentiel. Je veux bien, toutefois, que Dumas y soit pour quelque chose, car la scène est heureuse. — L’autre à Mademoiselle Rosni, une gentille amoureuse, coquette, soubrette, fine et gaie. Elle a seize ans, à peine, une bonne humeur pre
nante, une figure souriante, et un délicieux charme de jeunesse. La voix est mutine, l accent gamin, c’est une miniature de Réjane... quand elle avait seize ans ! Trois premiers accessits,
1 un à Mademoiselle Vielle, bonne élève, assez sûre, un peu nasale, pas désagréable, avec des yeux vivants, second accessit de l’année dernière, qui monte d un cran... Qui va piano va sano..., elle a dit une scène de Pépa... Hum! Pépa, une médiocre comédie de Meilhac, est-ce que ça s’impose ? — L’autre à Mademoiselle Fava, je l’ai si
gnalée plus haut; le troisième à Mademoiselle Grimbert, une in
génue comique, boulotte, aux yeux vifs, à l’allure mutine, qui a, comme l’on dit en argot, du « chien » et de « l’abatage »...
Dites à un Anglais de traduire ces mots-là, pour voir ?
Deux seconds accessits, dit de «consolation», ont été attribués à Mademoiselle Barthe, qui a ré
pété, — édition plus pâle, avec impression moins prise, —la scène de la Princesse Georges, déjà jouée par sa camarade, Mademoiselle Gladys Maxhance; et à Mademoiselle Faber, une assez jolie per
sonne, blonde comme les blés d’Alsace, point déplaisante en Mégère apprivoisée. Enfin, pour être complet, ramassons sur le pavé où elles échouèrent, Made
moiselle Chesnel, qui parle trop vite et qu’on n’entend qu’au « jugé » ; Mademoiselle de Raisy, moins heureuse en comédie qu’en tragédie... Pourquoi ?... Mesde
moiselles Fleury, Farna, Herland, pleines de zèle, qui attendent sans impatience, que le reste leur arrive par surcroît.
Voilà le compte rendu sérieusement fait de ce concours, à l’oc
Cliché Manuel.Mlle GLADYS -MAXHANCE
2e Prix de comédie
Mlle SYLVIE
1er Prix de comédie
casion duquel il ne faut pas se déso
ler, en levant les bras au
ciel comme le font cer
tains de mes confrères qui ont envie de crier : Jérusalem! Jéru
salem!! Il
n’est ni meilleur, ni pire, que ceux qui ont précédé, et ressemble probable
ment à ceux qui suivront.
Le Conservatoire n’est à
tout prendre destiné qu’à fournir la graine, c’est le théâtre qui est le terrain de culture, où celle-ci doit lever ou sécher, c’est l’avenir qui nous dira si la graine était féconde.
Pour être complet, il nous reste à parler des concours d’opéra, d’opéra-comique et de chant.
Le concours d opéra a été plutôt favorable du côté féminin. Nous y relevons deux premiers prix : Mademoiselle Féart, une belle Valentine, qui a dit, avec sentiment dramatique, les scènes du troisième acte des Huguenots, avec Marcel. C’est une can
tatrice qui, chose rare, cherche à jouer, se souvenant que, dans un opéra, il y a une action. Ce sera un bon soprano
dramatique de grand opéra. Elle est jeune, jolie, elle a le « feu sacré »... Alors, pour réussir, que lui faut-il ? rien qu’un peu de chance, et cela viendra sans
doute? — Mademoiselle Dernougeot, qui a eu un très hono
rable concours dans la scène dû grand prêtre, au deuxième acte de Salammbô, et qui, elle aussi, ale sentiment dramatique. Toutes deux sont engagées à l Opéra. Elles débuteront dans Don Juan. Mademoiselle Féart sera Dona Anna, Mademoiselle Demougeot, Dona Elvire. — Un second prix a été donné à Mademoiselle Gril, qui
a pleuré les larmes de Chimène avec grand charme. — Trois pre
miers accessits, à Mademoiselle Agnès Borgo, qui a fait preuve de qualités dans son interpréta
tion du rôle d’Aïda ; Mesdemoi
selles Lassara, très agréable dans Alice, de Robert le Diable, et Vix, qui a chanté un morceau d’Iphi
génie, mais dont le concours a été plus incertain.
Du côté masculin, M. Gilly, un baryton bien timbré, a décro
ché son premier prix avec le Nélusko de l’Africaine, et, du même coup, son engagement à l’Opéra, où va le rejoindre son camarade, le ténor Granier, second prix, plus consciencieux que
Mlle ROSNI
2e Prix de comédie
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Cliché Manuel.