Photo Boyer.
LA GRANDE ROSE (M-lle Delvair)
CLAUDIE
(M-lle Leconte)
LE PÈRE RÉMY SYLVAIN
(M. P. Mounet) (M. Dessonnes) Acte III
MÈRE FAUVEAU (M-me Th. Kolb)
FAUVEAU
(M. Laugier)
Comédie-Française a fait des fouilles dans le répertoire dramatique du grand romancier, et son choix s’est porté sur Claudie, dont la
reprise a donné quelque intérêt. Claudie est une des pièces les plus curieuses et les plus osées — pour son époque s’entend, car depuis... — qu’ait écrites Madame Sand. La première représentation remonte au 11 jan
vier 1851. La pièce fut jouée au théâtre de la Porte-Saint- Martin. Pour celle-ci, comme pour Francois le Champi, l’au
teur, un peu inexpérimentée, fut aidée et conseillée par le comédien Bocage, ainsi, d’ailleurs, qu’elle s’est plu à le recon
naître elle-même. Il faut lire la préface qui précède la pièce publiée pour apprécier la gratitude et la modestie de George Sand, qui, toute sa vie, fut ignorante de vanité et d’ingratitude.
Grâce à une admirable interprétation, — celle-ci réunissait les noms de Bocage, de Fechter (le créateur d’Armand Duval
dans la Dame aux Camélias,) de Barré, et de Lia Félix, la sœur de la grande Rachel, — le succès de Claudie fut au moins honorable, bien que la donnée de l’action eût causé une
certaine stupéfaction. Aujourd’hui, elle a paru très simple au public de la Comédie-Française, parce que, depuis un demisiècle, on nous a habitués à bien d’autres hardiesses, et que la situation de Claudie a été souvent reprise et présentée sous des formes nouvelles. Les Idées de Madame Aubray et Denise, d’Alexandre Dumas, entre autres, ont le même postulat que le drame de George Sand.
Ce postulat, un peu oublié, rappelons-le ici, pour la plus grande compréhension des illustrations qui accompagnent cet article : donc, c’est le jour de « la fête de la Gerbaude », à la ferme de dame Rose, la Grand’Rose, comme l’on dit en terre de Berry, et la plus belle gerbe, enrubannée, doit être offerte au plus vieux des moissonneurs. Chacun lui fera ensuite son présent, avant le repas traditionnel. Le plus vieux des moisson
neurs, c’est un octogénaire, le père Rémy, qui a fait la moisson avec sa petite-fille Claudie, et va retourner, avec elle, à son vil
lage. Claudie, qui a vingt ans, est charmante, et Sylvain, le fils des époux Fauveau, fermiers de la Grand’Rose, un beau gas de vingt-cinq ans, tout plein brave, s’en est si bien épris, que volontiers, il en ferait sa femme, n’était que Claudie, froide et impéné
LA GRANDE ROSE (M-lle Delvair)
CLAUDIE
(M-lle Leconte)
LE PÈRE RÉMY SYLVAIN
(M. P. Mounet) (M. Dessonnes) Acte III
MÈRE FAUVEAU (M-me Th. Kolb)
FAUVEAU
(M. Laugier)
La Quinzaine Théâtrale
CLAUDIE à la Comédie-Française Pour célébrer le centenaire de George Sand, la
Comédie-Française a fait des fouilles dans le répertoire dramatique du grand romancier, et son choix s’est porté sur Claudie, dont la
reprise a donné quelque intérêt. Claudie est une des pièces les plus curieuses et les plus osées — pour son époque s’entend, car depuis... — qu’ait écrites Madame Sand. La première représentation remonte au 11 jan
vier 1851. La pièce fut jouée au théâtre de la Porte-Saint- Martin. Pour celle-ci, comme pour Francois le Champi, l’au
teur, un peu inexpérimentée, fut aidée et conseillée par le comédien Bocage, ainsi, d’ailleurs, qu’elle s’est plu à le recon
naître elle-même. Il faut lire la préface qui précède la pièce publiée pour apprécier la gratitude et la modestie de George Sand, qui, toute sa vie, fut ignorante de vanité et d’ingratitude.
Grâce à une admirable interprétation, — celle-ci réunissait les noms de Bocage, de Fechter (le créateur d’Armand Duval
dans la Dame aux Camélias,) de Barré, et de Lia Félix, la sœur de la grande Rachel, — le succès de Claudie fut au moins honorable, bien que la donnée de l’action eût causé une
certaine stupéfaction. Aujourd’hui, elle a paru très simple au public de la Comédie-Française, parce que, depuis un demisiècle, on nous a habitués à bien d’autres hardiesses, et que la situation de Claudie a été souvent reprise et présentée sous des formes nouvelles. Les Idées de Madame Aubray et Denise, d’Alexandre Dumas, entre autres, ont le même postulat que le drame de George Sand.
Ce postulat, un peu oublié, rappelons-le ici, pour la plus grande compréhension des illustrations qui accompagnent cet article : donc, c’est le jour de « la fête de la Gerbaude », à la ferme de dame Rose, la Grand’Rose, comme l’on dit en terre de Berry, et la plus belle gerbe, enrubannée, doit être offerte au plus vieux des moissonneurs. Chacun lui fera ensuite son présent, avant le repas traditionnel. Le plus vieux des moisson
neurs, c’est un octogénaire, le père Rémy, qui a fait la moisson avec sa petite-fille Claudie, et va retourner, avec elle, à son vil
lage. Claudie, qui a vingt ans, est charmante, et Sylvain, le fils des époux Fauveau, fermiers de la Grand’Rose, un beau gas de vingt-cinq ans, tout plein brave, s’en est si bien épris, que volontiers, il en ferait sa femme, n’était que Claudie, froide et impéné