Cliché Cautin & Berger.la princesse mitzy (Mlle Eve Lavallière)
e savant historien Mommsen reçut, un jour, une visite singu
lière. Un auteur dramatique, fort connu à Berlin pour le caractère léger de ses pièces, était venu lui proposer une collaboration en vue de la prochaine saison théâtra e. Mommsen eut un haut-lecorps d’indignation :
« Est-ce une plaisanterie, Monsieur?
— Rien de plus sérieux, répondit l’autre.......J’ai tou
jours considéré que l’histoire et l’opéra-bouffe étaient frère et sœur ! »
Jamais cette vérité — aujourd’hui incontestable — n’aura reçu de plus éclatante démonstration que celle de nos bons et chers amis Robert de Fiers et Armand de Caillavet. Ne le dissi
mulons pas davantage. On connaît mal ces deux fins lettrés, si on ne voit en eux que de simples auteurs dra
matiques. Eux ? Allons donc! Ils sont avant tout des histo
riens — et qui plus est, des redresseurs d’histoire !
On l’avait bien vu déjà par leurs Travaux d Her
cule où, sous couleur d’a-
Cliché Boyer. GABRIELLE DE VERGY FRIDOLIN
(Mme Anna Tariol) (Mlle Dorgère) VARIÉTÉS. — LE SIRE DE VERGY. — Acte II
muser les Parisiens qui s’y plurent follement, ils avaient repris, point par point, la légende d’Alcide et montré que le demi-dieu épique, cette soi-disant Terreur de l Antique Grèce, n’était en réalité qu’un déterminé hâ
bleur et, comme on dit à Montmartre, un joli poseur de lapins. Tous les esprits sérieux avaient déjà pressenti à ce moment le brillant avenir qui s’ouvrait devant les deux jeunes historiens. Qui, cependant en «les voyant si jeunes », comme dit la romance, eût pu les croire capables d’établir dé
finitivement et pour la postérité l’histoire du véritable sire de Coucy !
Car, s’il y a eu un sire de Coucy dont s’est occupée la légende, celte sœur adulté
rine de l’histoire — vous savez que ces enfants-là sont les plus beaux, ■—s’il y a eu un sire de Coucy dont les amours et les hauts faits ont mérité de venir jusqu’à nous, il y en a eu aussi une quin
zaine d’autres entre lesquels n’ont jamais su choisir les historiens.
La chose était pourtant
THÉATRE DES VARIÉTÉS
L
e savant historien Mommsen reçut, un jour, une visite singu
lière. Un auteur dramatique, fort connu à Berlin pour le caractère léger de ses pièces, était venu lui proposer une collaboration en vue de la prochaine saison théâtra e. Mommsen eut un haut-lecorps d’indignation :
« Est-ce une plaisanterie, Monsieur?
— Rien de plus sérieux, répondit l’autre.......J’ai tou
jours considéré que l’histoire et l’opéra-bouffe étaient frère et sœur ! »
Jamais cette vérité — aujourd’hui incontestable — n’aura reçu de plus éclatante démonstration que celle de nos bons et chers amis Robert de Fiers et Armand de Caillavet. Ne le dissi
mulons pas davantage. On connaît mal ces deux fins lettrés, si on ne voit en eux que de simples auteurs dra
matiques. Eux ? Allons donc! Ils sont avant tout des histo
riens — et qui plus est, des redresseurs d’histoire !
On l’avait bien vu déjà par leurs Travaux d Her
cule où, sous couleur d’a-
Cliché Boyer. GABRIELLE DE VERGY FRIDOLIN
(Mme Anna Tariol) (Mlle Dorgère) VARIÉTÉS. — LE SIRE DE VERGY. — Acte II
muser les Parisiens qui s’y plurent follement, ils avaient repris, point par point, la légende d’Alcide et montré que le demi-dieu épique, cette soi-disant Terreur de l Antique Grèce, n’était en réalité qu’un déterminé hâ
bleur et, comme on dit à Montmartre, un joli poseur de lapins. Tous les esprits sérieux avaient déjà pressenti à ce moment le brillant avenir qui s’ouvrait devant les deux jeunes historiens. Qui, cependant en «les voyant si jeunes », comme dit la romance, eût pu les croire capables d’établir dé
finitivement et pour la postérité l’histoire du véritable sire de Coucy !
Car, s’il y a eu un sire de Coucy dont s’est occupée la légende, celte sœur adulté
rine de l’histoire — vous savez que ces enfants-là sont les plus beaux, ■—s’il y a eu un sire de Coucy dont les amours et les hauts faits ont mérité de venir jusqu’à nous, il y en a eu aussi une quin
zaine d’autres entre lesquels n’ont jamais su choisir les historiens.
La chose était pourtant