LE NOUVEAU RIDEAU DE LA COMEDIE-FRANÇAISE, PEINT PAR M. DESPOUY
Cliché Moreau frères.
Voici le soleil qui sévit, avec quelques relais, mais enfin il se manifesteassezpourque les théâtres songent àfermer leurs portes. Ils exhalent, les uns après les autres, leurs derniers soupirs, et, dans quelques jours, il n’y aura plus guère que les deux gros subventionnés, l’Opéra et la Comédie-Française, qui continueront à offrir asile aux étrangers et aux provinciaux, en ballade estivale à Paris, puisqu’il est convenu, par la mode, qu’à
partir du Ier juillet jusqu’à la mi-septembre, un Parisien ne se risque pas dans un théâtre.
Les théâtres auront successivement clos leur saison, les uns — ce sont les plus rares — avec le succès qui leur servira dé pièce de réouverture, les autres avec des reprises plus ou moins boiteuses, ce que vulgairement on appelle, en argot, des « queues de saison ».
Nous allons donc, pour liquider l’année théâtrale 1902-
1903, dire quelques mots rapides des dernières reprises faites, voire des deux ou trois nouveautés maigres de ces temps derniers.
— Au Palais-Royal, on a empruntéà Cluny un vaudeville amu
sant, P/rtis/r d amour..., qui date de 1899. Cluny emprunte assez souvent au répertoire du Palais-Royal pour que celui-ci, à son tour, emprunte au répertoire de Cluny. C’est échange de bons procédés. Plaisir d amour... a réussi sur la rive droite, comme jadis il avait réussi sur la rive gauche, mais il a paru moins à sa place, et n’a fourni qu’une carrière relativement modeste, malgré une excellente interprétation, en tête de laquelle il faut citer Galipaux, Lamy, Hurteaux, sans oublier Victor-Henry, qui a repris ici le rôle de Borcheston, que jadis il avait créé là-bas.
— Aux Folies-Dramatiques, on a repris le Voyage en Suisse, une vieille pochade de Blum et Toché, elle arrive en droite
ligne des Variétés, et reste prétexte à clownerie. Les Orner remplacent les Hanlon-Lee, qui jadis eurent tant de succès,— en 1878, je crois ; — mais s’ils sont aussi agiles que leurs devan
Cliché Moreau frères.
La Quinzaine Théâtrale
Voici le soleil qui sévit, avec quelques relais, mais enfin il se manifesteassezpourque les théâtres songent àfermer leurs portes. Ils exhalent, les uns après les autres, leurs derniers soupirs, et, dans quelques jours, il n’y aura plus guère que les deux gros subventionnés, l’Opéra et la Comédie-Française, qui continueront à offrir asile aux étrangers et aux provinciaux, en ballade estivale à Paris, puisqu’il est convenu, par la mode, qu’à
partir du Ier juillet jusqu’à la mi-septembre, un Parisien ne se risque pas dans un théâtre.
Les théâtres auront successivement clos leur saison, les uns — ce sont les plus rares — avec le succès qui leur servira dé pièce de réouverture, les autres avec des reprises plus ou moins boiteuses, ce que vulgairement on appelle, en argot, des « queues de saison ».
Nous allons donc, pour liquider l’année théâtrale 1902-
1903, dire quelques mots rapides des dernières reprises faites, voire des deux ou trois nouveautés maigres de ces temps derniers.
— Au Palais-Royal, on a empruntéà Cluny un vaudeville amu
sant, P/rtis/r d amour..., qui date de 1899. Cluny emprunte assez souvent au répertoire du Palais-Royal pour que celui-ci, à son tour, emprunte au répertoire de Cluny. C’est échange de bons procédés. Plaisir d amour... a réussi sur la rive droite, comme jadis il avait réussi sur la rive gauche, mais il a paru moins à sa place, et n’a fourni qu’une carrière relativement modeste, malgré une excellente interprétation, en tête de laquelle il faut citer Galipaux, Lamy, Hurteaux, sans oublier Victor-Henry, qui a repris ici le rôle de Borcheston, que jadis il avait créé là-bas.
— Aux Folies-Dramatiques, on a repris le Voyage en Suisse, une vieille pochade de Blum et Toché, elle arrive en droite
ligne des Variétés, et reste prétexte à clownerie. Les Orner remplacent les Hanlon-Lee, qui jadis eurent tant de succès,— en 1878, je crois ; — mais s’ils sont aussi agiles que leurs devan