AV LECTEVR DE BON VOVLOIR




SALUT.


bera en faire fon profit,laquelle ebofe eflant venue jufqucs aux oreilles du Roy, quiauoitveu ôc grandement loüé ladite efpreuue,il me com
manda en faire vn Liure pour eilre imprimé, afin que la façon fuil intel
ligible à tous,pour la décoration de fon Royaume. Auquel commandementie n’ay voulu faillir. I’efperc que les hommes vertueux, bons ôc pacifiques,qui fçauent confiderer tkprifer lebien,trouueront mon in
tention Ôc inuention bonne. Mais voirement queîquVn me voyant: commencer à defcrired’Architeélure en celle façon, dira que ie refem
ble celuy qui avnebelle fia tué d or ou d’argent, ôc pour 1 amitié qu’il porte à la Republique, il luydonnetouteenttere,commeiefaisatous> Ôcri eufl eflé que plufieurs Seigneurs,& hommes doéles,mes amis,m’ont tant preffé de mettre tout en lumière, ainfi que ie voyois chacun fe vou
loir ayder de celle Inuention, pour le grandprofit ôc commodité qu’ilsy trouuent, ôc s’enaydant, errer en plufieurs choies, par faute de la bien entendre. Pour fatisfaire donc à tous, comme aÿmant le profit d’vn chacun, ie me fuis accordéfaire imprimer le prefent Liure entier & par
fait , qui déclaré bien Ôc au long la façon de ladite Architeélure : De
forte que tous ceux qui font profeffion de ladite Architecture, comme auflîtous ouuriers, & autres qui voudront faire bailiments,en tireront profit ineitimable , auec grande commodité dont ie feray fort ayfe.
AMY LECTEVR, Apres auoirparplufieursiour^ penfé vnc infinité de belles Inuentions d’Archite^ dure, tant pour fatisfaire à la Majeflé du Roy, que complaire aü vouloir Ôc commandement de plu
fieurs Princes & Seigneurs, fouuentesfois ie fuis demeuré tout ccy, & prefque en arriéré,apres auoir
fait mes deifeins. Pour autant que ie voyois leurs excellences , defirer grands ôc excellents édifices (comme il efl tres-raifonnable) pour leur grandeur &muititude de gen
tils hommes ôc feruiteurs. Auifi que ie confiderois la neceffité ôc peine qui eil aujourd huy , ôc fera déformais , pour trouuer fi grands arbres
qu’ilfaut pour faire poutres, fablieres,pannes, cheurons, ôc autres telles pièces requife s pour les logis defdits Princes & Seigneurs ; davantage queiepreuoyois grande défaillance, non feulementdefditsgrandsarbres ,mais auffi des moins, tels qu il faudroit pour faire lescouuertures de fi grands logis. Qui m’a fait penfer de longue main comme Pony pourroit remedier, pour fatisfaire auxentreprîtes de leurs Majeflez,· ôç s’il feroitpoffible en telle neceffité trouuer quelque inuention de fepoquoir ayder de toutes petites pièces, ôc fe paffer de fi grands arbres que Pon à de coullume mettre en œuure. Surquoy ilm’aduint vniourdei* toucher quelque motà la Majeflé du Roy eflant à table. Mais quoy?les
auditeurs ôc aififlans pour n’auoir ouy parler de fi nouuclles chofes Ôc fi. grande inuention, tout a vn coup me recullerent de mon dire : comme Îi j’cuife voulu faire entendre au Roy quelques menteries. Voyant donc faire vn jugement fi foudain de ce qui n cflokencoresentendu, & que la Majeflé du Roy pour lorsnedifoitmot, ie deliberay neplusrien met
tre en auant de tels propos, commandant de procéder aux bafliments comme Pon auoit accouflumé. Quelques temps apres la RoyneMere delibera faire couurir vnjeudePalmailleà fonchafleau de Monceaux, pour donner plaifir ôc contentement au Roy. Et voyant qu’on luy erç demandoit fi grande iomme d’argent, cela me fit reparler de celle im uention, &fuc ladite Dame feule caufe que ic la voulus efprouuer, défi
lant grandement pour lors, luy faire tres-humble feruice. Donci’enfis Pefpreuueau chafleau de la Muette, ainfi que plufieursontvcu&en au
tres diuers lieux félon la façon que i’eferis en ce prefent Liure. Laquelle dprcuuefetrouuafibelle,&:deii grande vtilité,que lors chacun deli