rencontré sous bois une femme charmante, que l’on dit veuve, que l’on appelle Madame Flamand, et qui, par des allures un peu libres,des toilettes trop élégantes, une existence joyeuse,
un petit hôtel-garçonnière qu’il se propose (rien n’est encore décidé) d’acheter à son propriétaire. Celui-ci, Foucard, jeune noceur de cinquante ans, surnommé dans la haute noce « le petit Foucard » et encore « le petit Fou », va partir pourl’Amérique, à la suite d’une écuyère dont il est épris. 11 veut se débarrasser de son hôtel et le vendre avec les meubles, les tentures,
la vaisselle. Que fera Pierre ? Rien du tout, s’il est « irrésolu ». Mais alors, il n’y aurait plus de pièce.
M. Desclavelles et Mademoiselle Jeanne Desclavelles arrivent. Embarras de Pierre. Il se laisse dire par le père qu’il épousera sa fille. Jeanne est loin d’être poussée vers Pierre par un amour irrésistible. Bien au contraire. Elle lui pré
férerait de beaucoup Chabreloche. Ce garçon intelligent, actif, spirituel, et surtout « homme de volonté », lui plaît : les femmes aiment les hommes de volonté. Elle ne lui «envoie pas dire » son goût. Elle le lui dit elle-même, dans une scène qui est exquise. Chabreloche tombe des nues. Il en a vu de
Cliché du Photo-Studio. pierre de fontvannes (M. Henry Mayer) YVONNE flamand Mme de fontvannes (Mme Pierson) (Mlle Piérat)
CHABRELOCHE (M. Garry)
COMÉDIE-FRANÇAISE. — Acte II
dures, Chabreloche. Héritier d’une petite fortune, il l’a perdue au jeu. Il a gagné sa vie comme il a pu, s’étant juré de redeve
nir riche. Il a été ouvreur de portières, ramasseur de bouts de cigares, cycliste. Il est maintenant secrétaire de « l’Irrésolu », chargé de prendre en son lieu et place toutes ses résolutions. Pour le moment, va-t-il lui prendre sa fiancée? Il n hésite pas, lui. Il accepte la main tendue.
Cependant le hasard — la vente d’un terrain contigu à leurs propriétés — amène la jolie Madame Flamand chez Pierre. On cause, on jabote. Pierre s’emballe. «On sera amis? On se verra? — Et pourquoi pas? — Je viens précisément d’acheter un petit hôtel... etc., etc. »
Et Pierre se décide à acheter l’hôtel ; et il ne se mariera point; et Madamede Fontvannes estdésolée. M. Desclavelles est loin, lui aussi, d’être content. Chabreloche se présente. « Vous n’avez pas le sou, pas de profession ! — Je serai député. — Où ? — A votre place. — Vous êtes radical, socialiste, athée, et je suis royaliste. — J’étais tout ce que vous dites avant d’être candidat, mais maintenant... — N’importe, vous n’aurez pas ma fille. — Si ! — Non ! »
Le rideau baisse sur un acte rempli, varié, gai, tout à fait amusant.
Naturellement, nous retrouvons Pierre dans le petit hôtel
de la rue de la Faisanderie. Il y reçoit de temps en temps la
semble justifier tous les commérages et encourager toutes les entreprises. Pierre ne désespère pas de la conduire un jour dans
un petit hôtel-garçonnière qu’il se propose (rien n’est encore décidé) d’acheter à son propriétaire. Celui-ci, Foucard, jeune noceur de cinquante ans, surnommé dans la haute noce « le petit Foucard » et encore « le petit Fou », va partir pourl’Amérique, à la suite d’une écuyère dont il est épris. 11 veut se débarrasser de son hôtel et le vendre avec les meubles, les tentures,
la vaisselle. Que fera Pierre ? Rien du tout, s’il est « irrésolu ». Mais alors, il n’y aurait plus de pièce.
M. Desclavelles et Mademoiselle Jeanne Desclavelles arrivent. Embarras de Pierre. Il se laisse dire par le père qu’il épousera sa fille. Jeanne est loin d’être poussée vers Pierre par un amour irrésistible. Bien au contraire. Elle lui pré
férerait de beaucoup Chabreloche. Ce garçon intelligent, actif, spirituel, et surtout « homme de volonté », lui plaît : les femmes aiment les hommes de volonté. Elle ne lui «envoie pas dire » son goût. Elle le lui dit elle-même, dans une scène qui est exquise. Chabreloche tombe des nues. Il en a vu de
Cliché du Photo-Studio. pierre de fontvannes (M. Henry Mayer) YVONNE flamand Mme de fontvannes (Mme Pierson) (Mlle Piérat)
CHABRELOCHE (M. Garry)
COMÉDIE-FRANÇAISE. — Acte II
dures, Chabreloche. Héritier d’une petite fortune, il l’a perdue au jeu. Il a gagné sa vie comme il a pu, s’étant juré de redeve
nir riche. Il a été ouvreur de portières, ramasseur de bouts de cigares, cycliste. Il est maintenant secrétaire de « l’Irrésolu », chargé de prendre en son lieu et place toutes ses résolutions. Pour le moment, va-t-il lui prendre sa fiancée? Il n hésite pas, lui. Il accepte la main tendue.
Cependant le hasard — la vente d’un terrain contigu à leurs propriétés — amène la jolie Madame Flamand chez Pierre. On cause, on jabote. Pierre s’emballe. «On sera amis? On se verra? — Et pourquoi pas? — Je viens précisément d’acheter un petit hôtel... etc., etc. »
Et Pierre se décide à acheter l’hôtel ; et il ne se mariera point; et Madamede Fontvannes estdésolée. M. Desclavelles est loin, lui aussi, d’être content. Chabreloche se présente. « Vous n’avez pas le sou, pas de profession ! — Je serai député. — Où ? — A votre place. — Vous êtes radical, socialiste, athée, et je suis royaliste. — J’étais tout ce que vous dites avant d’être candidat, mais maintenant... — N’importe, vous n’aurez pas ma fille. — Si ! — Non ! »
Le rideau baisse sur un acte rempli, varié, gai, tout à fait amusant.
Naturellement, nous retrouvons Pierre dans le petit hôtel
de la rue de la Faisanderie. Il y reçoit de temps en temps la