« premières » sans lendemain : « Ces opérettes sont fatiguées, elles ont besoin de quelque repos », a-t-on dit. Il est certain
qu’elles n’ont jamais quitté le répertoire. Tout le monde les fredonne et les sait par cœur. Puis, elles ont eu des reprises tellement brillantes, entre autres celles de l’Éden, il y a quelque quinze ans, qu’il est difficile de les remettre, si l’on n’a pas une distribution extraordinaire à leur donner, or celle des Variétés n’était qu’à peine suffisante.
Enfin, Audran a fourni, pour sa part, Miss Helyett, le grand succès des Bouffes, qui ne s’est pas retrouvé aux Variétés. La musique a paru encore charmante, alors qu’il a semblé que la pièce avait singulièrement vieilli.
En dehors des deux dernières opérettes nouvelles représentées, les Dragons de l’Impératrice, et l’Age d’Or, dont nous par
lerons plus longuement, tout à l’heure, puisqu’elles illustrent cette chronique, le programme des nouveautés de l’année com
prend, ainsi que nous l’avons signalé plus haut, Monsieur de La Palisse, opérette en trois actes de Robert de Fiers et
G.-A. de Caillavet, musique de Claude Terrasse, et la Petite Bohème, opérette en trois actes de Paul Ferricr, musique de Henri Hirschmann.
Le succès de Monsieur de La Palisse (première le 2 novembre 1904I fut très grand. La pièce est amusante; le personnage de Placide, naïf et rusé, est une des plus originales créations d’Albert Brasseur, qui en a fait un type très particulier. Dédai
gneux de toute volupté, contenu et méfiant, il y eut des peurs instinctives d’une étonnante vérité, et, chez lui, la symphonie du réveil s’exécutant par le regard, le geste, l’émotion, l’altération de la voix, témoignent un art des demi-nuances, qui a la préci
sion d un clavier bien accordé. Il a formé, avec Eve Lavallière, pour l’exécution de cette opérette, un duo d’une exquise origi
nalité, qui eut suffi, à lui seul, pour assurer longue existence au
sire de La Palisse, qui « un quart d heure avant sa mort, était encore bien en vie », mais qui fut assommé, tout vif, par cette fameuse « alternance » plus funeste qu’on ne saurait le dire. La partition dont Claude Terrasse avait agrémenté l’opérette de
Photo Mathieu-Deroche. AgÉNOR (M. Prince)
lucrkceDécor de MM. Mignard
Sf Chambouleron. LE COLOA EL
CAP. ST-GILDAS (M. Alberlhal;
DE CARLNTHIE
CYPRIENA E
(M«« G. Gallois)(M. Claudius)(M11® M. Sully,
VARIÉTÉS. — LES DRAGONS DE L’IMPÉRATRICE. — Acte I«r. — Le Bois de Saint-Cloud
(M. A. Simon)