lieu devant le Roi, aux Tuileries, le 16 du même mois. Voici comment Robinet en rend compte, dans ses « Lettres à Madame » :
Lundi, chez le nonpareil Sire, Digne d’étendre son empire Dessus toutes les nations,
On vit les deux Amphitryons, Ou si l’on veut les deux Sosies Qu’on trouve dans les poésies Du sieur Plaute, franc-latin,
Et que dans un français très fin, Son digne successeur Molière A travestis d’une manière
A faire esbaudir les esprits
Durant longtemps, de tout Paris. Car, depuis un fort beau prologue, Qui s’y fait par un dialogue
De Mercure avecque la Nuit Jusqu’à la fin de ce déduit,
L’aimable enjouement du comique
Et les beautés de l’héroïque, Les intrigues et les passions, Et bref les décorations,
Avec les machines volantes
Plus que les astres éclatantes, Font un spectacle si charmant. Que je ne doute nullement
Que l’on y coure, en foule extrême, Bien par delà la mi-carême...
En effet, le succès d Amphitryon fut grand. Ce fut Molière, lui-même, qui créa le rôle de Sosie. On dit qu’il y fut de très haut comique. De 1668 à 1900, Amphitryon a eu 867 représen
tations. Certes, le nombre est imposant. Il ne peut cependant se comparer à celui de l’Avare, qui est de i,5o3, ni à celui de Tar
tuffe, qui atteint 2,o58. —Cette dernière pièce est, dans le réper
toire de Molière, celle qui a réalisé le plus grand nombre de représentations.
Photo P. Boyer.
sosie (M. de Féraudy)
COMÉDIE-FRANÇAISE. — AMPHITRYON. — Acte III
AMPHITRYON (M. Fenoux)
ARGATIPHONTIDAS
(M. Ravet)