Photo Baron (New-York], FÊTE OFFERTE, A NEW-YORK, A Mme RÉJANE PAR M. JAMES H. HYDE. — mme réjane, costume de Sylvie
Ce fut une fête inoubliable et pare e que celle dont Madame Réjane fut l’héroïne au cours de sa dernière tournée transatlantique et qu’offrit à la haute société new-yorkaise M. James Hyde.
M. James Hyde est l’une des physionomies
les plus sympathiques et les plus distinguées du Nouveau Monde, l’une de celles qui expriment le plus heureuse
ment la grâce, l’énergie, la belle franchise et la triomphante jeunesse d’une civilisation qui nous doit beaucoup mais qui ne tardera pas peut-être à nous donner des leçons. Il est de ceux, trop rares, que la fortune et le souci des grandes entreprises industrielles n’ont pas éloigné du goût, de la beauté et de l’art.
Au contraire, ils semblent l’en avoir rapproché et lui fournir le moyen de servir avec éclat et générosité la bonne cause des belles-lettres. Président de l’Alliance française, M. James Hyde, depuis bien des années déjà, s’est efforcé, avec un zèle charmant et désintéressé, de faire pénétrer dans le Nouveau Monde, notre littérature, notre théâtre, notre musique. Pour atteindre ce but, il eut recours aux procédés les plus ingénieux et, délibérément,
il prit les plus utiles initiatives. C’est lui qui eut l’idée d’organiser en Amérique ces séries de conférences où quelques-uns de nos
écrivains des plus autorisés connurent l’heureuse aventure d’aller enseigner aux plus importantes cités transatlantiques, l’évangile
de nos beaux-arts. C’est ainsi que MM. Brunetière, Gaston Deschamps, Hugues Le Roux, Henri de Régnier, Funck-Brentano, portèrent la bonne parole dans le nouveau continent et contri
buèrent de la plus agréable façon à développer notre influence. Jamais auditoires, d’ailleurs, ne furent plus attentifs ni plus zélés. Il est curieux de remarquer, en effet, avec quelle rapidité prodigieuse ces peuples si neufs se sont assimilé l’expérience artistique de vieilles nations telles que la nôtre. Ils ont accueilli,
avec cette faveur qui est bien d’origine anglo-saxonne et que nous appelons le snobisme, nos peintres d’aujourd’hui et nos peintres de naguère. Tableaux, portraits, meubles, boiseries, tapisseries, gravures, ils se sont arraché les plus pures mer
veilles du xvme siècle et, du jour au lendemain, ils ont réalisé le trust de la grâce et de la beauté et se sont improvisé une tradition.
***
M. James Hyde, qui ne laisse jamais passer une occasion de saluer le génie et le charme de la France dans toutes leurs manifestations, a profité du passage à New-York de Madame Réjane, qui vient de triompher dans une longue et fructueuse tournée, pour lui dédier une des fêtes les plus somp
tueuses et les plus galantes que l’on puisse imaginer. Et ce fut un enchantement que celui de cette soirée, harmonieuse et
MADAME RÉJANE
OUTRE MER
Ce fut une fête inoubliable et pare e que celle dont Madame Réjane fut l’héroïne au cours de sa dernière tournée transatlantique et qu’offrit à la haute société new-yorkaise M. James Hyde.
M. James Hyde est l’une des physionomies
les plus sympathiques et les plus distinguées du Nouveau Monde, l’une de celles qui expriment le plus heureuse
ment la grâce, l’énergie, la belle franchise et la triomphante jeunesse d’une civilisation qui nous doit beaucoup mais qui ne tardera pas peut-être à nous donner des leçons. Il est de ceux, trop rares, que la fortune et le souci des grandes entreprises industrielles n’ont pas éloigné du goût, de la beauté et de l’art.
Au contraire, ils semblent l’en avoir rapproché et lui fournir le moyen de servir avec éclat et générosité la bonne cause des belles-lettres. Président de l’Alliance française, M. James Hyde, depuis bien des années déjà, s’est efforcé, avec un zèle charmant et désintéressé, de faire pénétrer dans le Nouveau Monde, notre littérature, notre théâtre, notre musique. Pour atteindre ce but, il eut recours aux procédés les plus ingénieux et, délibérément,
il prit les plus utiles initiatives. C’est lui qui eut l’idée d’organiser en Amérique ces séries de conférences où quelques-uns de nos
écrivains des plus autorisés connurent l’heureuse aventure d’aller enseigner aux plus importantes cités transatlantiques, l’évangile
de nos beaux-arts. C’est ainsi que MM. Brunetière, Gaston Deschamps, Hugues Le Roux, Henri de Régnier, Funck-Brentano, portèrent la bonne parole dans le nouveau continent et contri
buèrent de la plus agréable façon à développer notre influence. Jamais auditoires, d’ailleurs, ne furent plus attentifs ni plus zélés. Il est curieux de remarquer, en effet, avec quelle rapidité prodigieuse ces peuples si neufs se sont assimilé l’expérience artistique de vieilles nations telles que la nôtre. Ils ont accueilli,
avec cette faveur qui est bien d’origine anglo-saxonne et que nous appelons le snobisme, nos peintres d’aujourd’hui et nos peintres de naguère. Tableaux, portraits, meubles, boiseries, tapisseries, gravures, ils se sont arraché les plus pures mer
veilles du xvme siècle et, du jour au lendemain, ils ont réalisé le trust de la grâce et de la beauté et se sont improvisé une tradition.
***
M. James Hyde, qui ne laisse jamais passer une occasion de saluer le génie et le charme de la France dans toutes leurs manifestations, a profité du passage à New-York de Madame Réjane, qui vient de triompher dans une longue et fructueuse tournée, pour lui dédier une des fêtes les plus somp
tueuses et les plus galantes que l’on puisse imaginer. Et ce fut un enchantement que celui de cette soirée, harmonieuse et