... Je gagne et je me trouve - Phénomèneadmirableautam qu’inattendulbus perdre, ayant gag né, que si j’avais perdu.
Enfin Célimène, la chaste épouse, le trompe avec le fidèle ami Philinte. Les deux amants ne se contentent pas de trahir le mari ; ils lui découvrent mille défauts. Célimène déplore qu’Alceste ait cessé d’être farouche ; elle le traite comme un animal familier ou comme un esclave : Le mari n’est jamais qu’un laquais ou qu un


[maître.


Elle oblige Philinte à reconnaître qu’Al
ceste est un ennuyeux animal, un triste compagnon. Mais Alceste a surpris l’entretien des deux complices et il gémit: Mon seul amour et ma seule amitié !
Cette fois, Alceste a de plus justes motifs de haïr le genre humain. Il lui est permis d’aller
Traîner aufond des bois latristesse de vivre, En tâchant à savoir, dans leur rivalité,
Qui, de l’homme ou du loup, l’emporte en [cruauté.
Alceste a renoncé à son vêtement noir et à ses rubans verts. Il n’a pas fui dans un désert. Il a épousé Célimène. Il est heureux et souriant, et il proclame la nécessité de la mansuétude :
Au pardon qui sourit la sagesse commence ;
Il n’est pas d’équité sans un peu de clémence.
Depuis qu’il se montre plus doux, il sent autour de lui une atmosphère de sympathie. Oronte a oublié la scène fâcheuse de jadis; les tribunaux viennent de se prononcer en faveur d’Alceste, et il a gagné un second procès; enfin Célimène l’adore.
Mais Oronte ne s’est réconciliéavec Alceste que pour lui lire un second sonnet plus ridi
cule que le premier. Alceste, fidèle à scs nou
veaux principes, le couvre d’éloges. Le poète lui demande aussitôt de l’appuyer auprès d’un éditeur. Alceste refuse, et, sur-le-champ, Oronte l’insulte :
Vous êtes habile homme et pratiquez fort bien L’art de risquer des mots qui n’engagent à rien.
La cause d’Alceste a triomphé en justice. Mais l’huissier, Me Loyal, lui réclame des frais exagérés et Alceste s’écrie :
Photo Mathieu-Deroche.
oronte (M. Brunot)
COMÉDIE-FRANÇAISE. — LA CONVERSION D’ALCESTE
Me LOYAL (M. Croué)
COMÉDIE-FRANÇAISE. — L I CONVERSION D’ALCESTE
M. Henri Mayer a joué, avec une douloureuse conviction, ce dénouement.
On l’a chaleureusement applaudi, ainsi que ses jeunes camarades, MM. Des


sonnes et Croué; car Georges Courtcline a tenu à être interprété par les pension


naires de la Comédie-Française. Ils l’ont servi avec talent et avec joie. Dans le rôle d’Oronte, M. Brunot a été acclamé pour sa gaieté naturelle, pour sa finesse, pour sa diction nette et mordante. Ma
dame Lara a voulu nous montrer que Célimène n’est pas nécessairement une coquette majestueuse, mais une petite femme qui s’est plu à mener par le nez le fougueux Alceste,
A sentir sous son pied cette bête matée Se débattre, à la fois soumise et révoltée.
Cette pièce amère et farce, d’une irréprochable tenue, suffirait à apprendre à ceux qui ne s’en douteraient pas encore, que Courteline appartient à l’école de nos
classiques et qu’il est un petit-neveu de Molière.
NOZ1ÈRE.
Photos Malhieu-Derothe.
alceste (M. Mayer)
COMÉDIE-FRANÇAISE. — LA CONVERSION D’ALCESTE