Photo P. Boyer. marcel (M. Alberthal) musette (Mlle Saulier)
VARIÉTÉS. — LA PETITE BOHEME. — Acte Ier


Théâtre des Variétés




LA PETITE BOHÈME


Opérette en trois actes de M. PAUL FERRIER


Musique de M. HENRI HIRSCHMANN I


l faut admirer vraiment l’étrange force de vitalité, la vertu procréatrice, pour mieux dire, de cette Bohème imaginée
jadis par Murger pour l’ébaubissement des bourgeois, et dont
la fortune fut telle qu’elle réussit successivement par tous les modes de publicité : le livre, le théâtre, la musique... Jamais création ne fut plus féconde! Ce furent d’abord ces Scènes de la Bohème, pas tout à fait roman, pas tout à fait recueil de nouvelles, pas tout à fait souvenirs, livre élastique et décousu, qu’on lit toujours, sans doute, puisqu’on l’édite toujours, et au meilleur marché possible. Puis, tout de suite, cette Vie de Bohème de Théodore Barrière, qui a fait plus encore que le livre pour la gloire de Murger, et qui est un des rares et des plus éclatants exemples du succès d’une pièce tirée d’un roman. Et, comme le
roman voyait les éditions succéder aux éditions, la pièce voyait les reprises s’ajouter aux reprises. N’a-t-elle pas fini môme, au bout d’un demi-siècle, par forcer les portes de la Comédie- Française? Plus d’un critique, à vrai dire, se voila la face. Mais quoi? Ce qu’on peut avancer de plus amer contre l’œuvre est ce qui en fait la force.
Tout l’effet est dans le contre-coup produit sur l’imagination du public ordinaire de nos théâtres. Toute la sympathie que Schaunard et Colline, Rodolphe et Marcel, sont toujours sûrs
Décor de M. Berlin.
Décor de l’Acte Ier
Photo P. Boyer.