THÉATRE NATIONAL DE L’ODÊON




Les Ventres Dorés


Pièce en cinq, actes, de M. ÉMILE FABRE La pièce de M. Émile Fabre met en scène des financiers.
Ils ne sont pas ridicules comme le Turcaret de Lesage;
ce ne sont pas, comme le Mercadet de Balzac, de simples faiseurs. Ce sont des hommes d’affaires de ce temps. Ils ne réclament pas du public des sommes considérables pour mettre en valeur des terres imaginaires ou de vagues inventions. Ils ont réellement des concessions en un pays d’Afrique; ils se proposent de les exploiter, d’ouvrir des routes, de construire des cheminsde fer. Leur action est féconde et civilisatrice. Mais, avant
d’atteindre l’ère de rapport et de prospérité, ils doivent faire face à leurs besoins qui sont immenses. Ils ont hâte de jouir. Ils tuent la poule aux œufs d’or et s’efforcent de persuader à la foule que son cadavre a une grande valeur.
Ces êtres instinctifs sont des conquérants lâchés dans une société timide et policée. Il leur arrive quotidiennement d’être en désaccord avec la loi. Ils sont amenés ainsi à la tourner. Leur premier souci est d’avoir de solides appuis dans les ministères et dans le parlement. Corrupteurs par nécessité, ils n’hésitent pas
PRINCESSE DE HOLSBEK BARON DE T H AU
(M11» Félicia Mallet) (M. Gémier;
ODÉON. — LES VENTRES DORÉS. — Acte l
Photo P. Boyer