pas des plus régulières. Notre Castel-Guyon, qui est, paraît-il, un diplomate des plus distingués, — c’est bizarre, mais c’est comme ça ! — est sur le point d’être accrédité auprès de la cour de Portugal, comme ministre plénipotentiaire. Le ministre desÀffaires étrangères lui dit alors, dans le tuyau de l’oreille : « Mon cher, les Portugais sont toujours gais, assurément, mais aussi très formalistes..., donc, régularisez au plus vite ! » Il est bon, le ministre, «régulariser», c’est facile à dire; pour cela,
il faudrait d’abord, puisque Pivert est encore de ce monde, que Denise pùtdivorcer avec lui. Mais, qu’à cela ne tienne ! On recher
chera Pivert, et on le retrouvera, perché à Fontainebleau, où il tient l’auberge du Faisan couronné, avec la belle Annette. On s’imagine alors que ça va aller tout seul...; pas du tout, ledit Pivert a son idée fixe, dont il ne démordra ni pour or, ni pour argent : on s’est moqué de lui, à Serquigny, on l’a chansonné, il a dû quitter le pays, accablé sous le ridicule, il lui faut sa ven


geance ; donc, il ne consentira à divorcer qu’à la condition, comme il le dit crûment, qu’il aura sa « nuit de noces ». Voilà :


Denise viendra passer vingt-quatre heures dans son auberge, où, pendant un jour et une nuit, elle sera Madame Pivert, avec toutes les conséquences de l’emploi. Après quoi elle redeviendra, si bon lui semble, la comtesse de Castel-Guyon. Et ainsi se passeraient les choses, si la jalouse Annette n’intervenait fort à propos, pour remettre tout en place, en se substituant à Denise dans la chambre nuptiale, et en accommodant la logique, de quelques belles gifles, que Pivert encaisse sans rien dire. Il est vrai qu’il n’encaisse pas moins une soixantaine de mille francs,
que lui donne le comte de Castel-Guyon, qui estime que sa Denise intacte vaut bien ce léger sacrifice. Moyennant quoi, tout le monde est content : Pivert épousera Annette après avoir divorcé avec Denise, et celle-ci pourra aller cueillir de la fleur d’oranger légitime sur les arbustes odorants du Portugal.
Max Dearly, retour des music-halls et de la féerie, faisait sa rentrée dans le giron de la comédie, par le rôle de Pivert, qu’il a joué à sa manière. Celle-ci détonne un peu sur la scène du Vaudeville. Il joue clair, avec beaucoup d’action, appuyant ses effets, mais n’en laissant guère aux autres. Il a besoin de se modérer et de se mettre au diapason de la comédie. C’est, d’ail
leurs, un excellent artiste, qui a des défauts qui ne sont que l’exagération de ses qualités.
Au Palais-Royal, c’est la Grimpette, une comédie-vaudeville en trois actes, de MM. Georges Berr et Marcel Guillemaud, qui a succédé à la Revue, laquelle n’a pas tenu ce qu’elle promettait. Dame, les Revues n’ont pas la vie facile, la concurrence
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COLETTE WILLY
Mma RUSSELL
Mlle ANNE BORROWDALEM11« INÈS DEVRIES
MATHURINS. — LE DÉSIR, LA CHIMÈRE ET L’AMOUR, pantomime