le diâblè y a peu perdu. En tout cas elle a une conscience des devoirs conjugaux très large pour autrui. Tout en souhaitant, bien entendu, de voir le foyer de sa fille exempt d’orages, elle trouve son gendre un tantinet ridicule d’être aussi sage qu’il l’est et elle ne se gêne pas pour lui faire sentir. Et cela dès son arrivée, car justement elle vient de débarquer pour trois mois chez ses enfants, le temps qu’il faut aux belles-mères pour troubler un conjungo. Et Cartier se trouve être à point pour se laisser troubler. Il vient précisément de recevoir en pleine figure la déclaration de la petite des Arromanches. Et comme, de son côté, sa femme, à l’unisson de sa mère, plaisante douce
ment ses mœurs pot-au-feu, peu à peu il se crête, son amourpropre se pique au jeu des railleries, tant et si bien — ou si mal — que, sur un dernier sarcasme ironique de belle-maman,
sur une idylle de famille. Sous un grand arbre devant une table de jardin, la belle-mère et Paulette font de la broderie, pendant que le vieux des Arromanches se livre à une patience mûremént méditée. A gauche Cartier fait mine d’achever un buste, et Madame des Arromanches se balance dans un rocking-chair, tout en envoyant une bouffée d e cigarette vers ce ciel qu’elle
Décor de M. Amable.Photo P. Boyer.
GEORGES CARTI ER
(M. Brasseur;
THÉATRE DES VARIÉTÉS. — LE BOM1EUB, MESDAMES! — Acte III
offense gravement, attendu qu’à peine les gêneurs et gêneuses ont-ils le dos tourné qu’elle se précipite sur son amant pour l’em
brasser goulûment. Et celui-ci rendra tendresse pour tendresse avec usure et sans le moindre remords. Puis tous deux iront jusqu’à concerter ensemble un plan machiavélique. Tout haut, ils diront à la compagnie qu’ils vont en automobile rendre
ter la visite. Malheureusement pour eux, la bonne dame qu’ils sont censés aller voir leur a fait le déplorable tour de mourir, la veille, ce que Paulette apprend des lèvres d’un couple ami en visite. Si bien que, lorsque les deux complices revenus de leur
ment ses mœurs pot-au-feu, peu à peu il se crête, son amourpropre se pique au jeu des railleries, tant et si bien — ou si mal — que, sur un dernier sarcasme ironique de belle-maman,
dont sourit Paulette, il serre ses poings et prend son chapeau : « Où vas-tu? demande Paulette. — Te tromper. — Ne rentre pas trop tard », riposte en souriant la jeune femme.
Georges rentre trop tard. Tous les jours pendant une saison il rentre trop tard mais, aveuglément tendre, Paulette ne fait
nulle attention à ces stations prolongées loin du foyer. Elle est si sûre de son Georges ! A la campagne, où ils se trouvent au second acte hôtes du ménage des Arromanches, le rideau se lève
sur une idylle de famille. Sous un grand arbre devant une table de jardin, la belle-mère et Paulette font de la broderie, pendant que le vieux des Arromanches se livre à une patience mûremént méditée. A gauche Cartier fait mine d’achever un buste, et Madame des Arromanches se balance dans un rocking-chair, tout en envoyant une bouffée d e cigarette vers ce ciel qu’elle
Décor de M. Amable.Photo P. Boyer.
GEORGES CARTI ER
(M. Brasseur;
THÉATRE DES VARIÉTÉS. — LE BOM1EUB, MESDAMES! — Acte III
offense gravement, attendu qu’à peine les gêneurs et gêneuses ont-ils le dos tourné qu’elle se précipite sur son amant pour l’em
brasser goulûment. Et celui-ci rendra tendresse pour tendresse avec usure et sans le moindre remords. Puis tous deux iront jusqu’à concerter ensemble un plan machiavélique. Tout haut, ils diront à la compagnie qu’ils vont en automobile rendre
visite à une vieille voisine, et tout bas, les deux coupables tourtereaux se seront, au préalable, promis résolument d’écour
ter la visite. Malheureusement pour eux, la bonne dame qu’ils sont censés aller voir leur a fait le déplorable tour de mourir, la veille, ce que Paulette apprend des lèvres d’un couple ami en visite. Si bien que, lorsque les deux complices revenus de leur