Photo biudio.
LA STATUE D ALFRED DE MUSSET, par MERCIER
INAUGURÉE DEVANT LE THEATRE-FRANÇAIS


Nous recevons au sujet de l’inauguration de la statue de Musset, la lettre suivante :


Les vieux Parisiens sont demeurés en stupeur devant la statue de Musset. Que la statue soit mauvaise, que le sculpteur qui l’a taillée ait pris pour son modèle un acteur de la Comédie, quand vingt portraits de Musset étaient à ses ordres, il n’importe. — Le marbre durera peu
surtout à cette hauteur. Mais que dire de la pose du poète, que dire
du geste de la prétendue muse, étant donné l’emplacement choisi par l’Administration? Personne, pas même M. Claretie, ne s’est avisé que, cet endroit même que la muse montre du doigt et où elle paraît vouloir entraîner le poète déjà si fatigué qu’il a dû se laisser aller en une
pose singulièrement lasse sur le premier banc venu, à cet endroit, cinquante années durant, fut installé, jusqu’au dernier incendie, le Café du Théâtre-Français, où Musset venait se finir. Qu’on interroge les survivants : ils sont peu nombreux, mais indignés de cette muse verte
qui provoque à l’alcoolisme et dit au poète des Nuits : Viens prendre un verre! En vérité, Monsieur le Directeur, si vous parlez dans un des numéros du Théâtre de la statue de Musset, insérez cette protes
tation du bon goût, des convenances, de la décence qui se trouvent également offensés.
F. M.
Monsieur le Directeur,