LUC
(>f. Ver lin)
l’abri : bourset
(M. JolTrc)
GUKRASSIN
(M. Baron fils)


THÉATRE DU VAUDEVILLE




LE BOURGEON


Comédie en trois actes, de M. GEORGES FEYDEAU
Avons-nous ri? Oui. Alors racontons.
Le rideau se lève sur un salon de manoir bas-breton. Une large fenêtre est ouverte,
d’où l’on aperçoit la vaste mer. Une longuevue, dressée sur la terrasse, permettra tout à l’heure de voir s agiter les baigneurs dans l’Océan.
Plage magique, rien de Dinard ni des raffinements d’élégance importés par
Ce monde enchanté de la saison des bains,


Qui s’en va sans poser les pieds sur les chemins.


Nous nous trouvons même dans le milieu le moins « bien parisien » qui soit, dans la Basse-Bretagne des loups-garous et des korrigans, en ce coin de France que les uns réprouvent comme l’asile dernier de la routine, que les autres exaltent comme le refuge suprême des traditions respectées, jugées saintes, bref, milieu très théâtre.
La châtelaine de l’endroit, la comtesse de Plounidec, n’est pas un enfant du siècle. De même que les Marseillais sont du
midi et demi, elle est de l’ouest trois quarts, immuablement celtique et, naturellement, c’est une imperturbable traditiona
liste. Aussi vous jugez avec quelle méthode particulière elle a élevé son fils Maurice, si elle a eu soin d’écarter de cette tête chère certaines pensées suggestives et même les « clartés de tout » dont parle Molière, de telle sorte que cet éphèbe se trouve posséder, à vingt ans, une ignorance qu’on pourrait qualifier de virginale, n’en déplaise aux jeunes filles jadis signalées par Feuillet comme tenant des propos à faire rougir les singes.
Malheureusement, Satan veillait. En prenant la voix de la nature pour truchement, il a éveillé des inquiétudes maternelles. Le régime de toutes les abstinences n’est pas hygié
nique à Maurice, qui a dû s’aliter pour un mal dont on ne soupçonnera la cause qu’au moment où un médecin-major de régiment, appelé en consultation, déclare à la comtesse que si son fils va si mal, c’est parce qu’il ne cède pas aux impulsions
Décor de .V. A mohle.
Acte Ier
Photo P. Boyer.
cloi*ô DR PLOUNIDEC (M”« A. Judic)
(M. Gaston Dtibosc) Mis DE LAROCHE-TOURNEL
KTIBNKETTE (Mlu J. Rollv!
MAURICE DE PLOUNIDEC
(M. André Brûlé)
VETILLE, MEDECIN PRINCIPAL
(M. Victor Boucher)