C’est un saint-cyrien violent auquel on a, jusqu’ici, caché la faute de sa sœur, par crainte de sa vengeance qui redoublerait inutilement le scandale.
Et déjà l’amour profond, invincible, qui rive à son époux Fanny Armaury éclate : c’est elle, la malheureuse qu’on allait abandonner, qui reçoit le frère, souriante, affable, et désarme ses soupçons par sa belle indifférence. Bien plus! Elle remet à Marcel la clef de la chambre où Dianette est enfermée. L’auto
tement reste vide et silencieux... Marcel a fui. Et la femme abandonnée, trahie, crie son dégoût et sa détresse: « Ah! le lâche, le misérable ! »
Cette fin d’acte a soulevé d’unanimes acclamations. Elle est poignante et remarquablement conduite, sans une défaillance dans le dialogue, rapide et cependant coloré. Elle est d’un puissant dramaturge et d’un grand psychologue.
Au troisième acte, Marcel, réfugié à Londres avec sa Dianette, reçoit l’abbé Roux, qui le vient supplier au nom de la
attend en bas, à la porte. Et Marcel est libre, à cette minute, de fuiravec Diane par un escalier dérobé, ou de la laisser fuir seule. Elle tenait la destinée de ces deux êtres entre ses mains; elle tenait la sienne propre. Et voilà que bravement, noblement, de ce geste simple qui tend une clef, elle joue son avenir .. Tandis que Marcel va délivrer Dianette, elle amuse encore le frère par quelque récit frivole et dompte sa propre angoisse. L’auto, dans la rue, s’est mise en marche. Une minute, un siècle... L’appar
famille de Charance. Mais le prêtre fait appel en vain au cœur de l’avocat, à sa pitié, à sa conscience. Marcel Armaury, possédé par sa passion, objecte qu’il ne saurait quitter une jeune femme dont il est désormais le seul appui, et que son devoir est, non de la rendre, mais de la garder. Thèse spécieuse et singulière
ment égoïste, qui décèle sous de vains prétextes, sous l’étalage des théories ordinaires touchant l’amour libre, la peur de la souffrance que l’avocat redoute. Il a pris cette proie, il la conserve.
Photo Larcher.
LA DUCHESSE DE CHARANCE (Mme Juliette Darcourt)
LE DUC DE CHARANCE (M. A. Calmeltcs)
DIANE DE CHARANCE (M11 Monna Delza)
Décor de M. Amable.
GYMNASE. — LA VIERGE FOLLE. — Acte I*
Et déjà l’amour profond, invincible, qui rive à son époux Fanny Armaury éclate : c’est elle, la malheureuse qu’on allait abandonner, qui reçoit le frère, souriante, affable, et désarme ses soupçons par sa belle indifférence. Bien plus! Elle remet à Marcel la clef de la chambre où Dianette est enfermée. L’auto
tement reste vide et silencieux... Marcel a fui. Et la femme abandonnée, trahie, crie son dégoût et sa détresse: « Ah! le lâche, le misérable ! »
Cette fin d’acte a soulevé d’unanimes acclamations. Elle est poignante et remarquablement conduite, sans une défaillance dans le dialogue, rapide et cependant coloré. Elle est d’un puissant dramaturge et d’un grand psychologue.
Au troisième acte, Marcel, réfugié à Londres avec sa Dianette, reçoit l’abbé Roux, qui le vient supplier au nom de la
attend en bas, à la porte. Et Marcel est libre, à cette minute, de fuiravec Diane par un escalier dérobé, ou de la laisser fuir seule. Elle tenait la destinée de ces deux êtres entre ses mains; elle tenait la sienne propre. Et voilà que bravement, noblement, de ce geste simple qui tend une clef, elle joue son avenir .. Tandis que Marcel va délivrer Dianette, elle amuse encore le frère par quelque récit frivole et dompte sa propre angoisse. L’auto, dans la rue, s’est mise en marche. Une minute, un siècle... L’appar
famille de Charance. Mais le prêtre fait appel en vain au cœur de l’avocat, à sa pitié, à sa conscience. Marcel Armaury, possédé par sa passion, objecte qu’il ne saurait quitter une jeune femme dont il est désormais le seul appui, et que son devoir est, non de la rendre, mais de la garder. Thèse spécieuse et singulière
ment égoïste, qui décèle sous de vains prétextes, sous l’étalage des théories ordinaires touchant l’amour libre, la peur de la souffrance que l’avocat redoute. Il a pris cette proie, il la conserve.
Photo Larcher.
LA DUCHESSE DE CHARANCE (Mme Juliette Darcourt)
LE DUC DE CHARANCE (M. A. Calmeltcs)
DIANE DE CHARANCE (M11 Monna Delza)
Décor de M. Amable.
GYMNASE. — LA VIERGE FOLLE. — Acte I*