LE MOIS FINANCIER


Les cours de la Bourse de Paris se sont alourdis légèrement à la liquidation de fin
mars, en raison des difficultés que l’on croyait devoir rencontrer pour faire établir ses re
ports. Mais cette situation n’a pas duré, et ce que l’on pensait ne pouvoir faire s’est quand même réalisé, et presque avec une certaine facilité. Cela prouve, une fois de plus, que l argent est loin de faire défaut dans notre pays. Les cours ont alors repris leur marche ascensionnelle.
Les Fonds d’Etat semblent de nouveau s’orienter vers la hausse. Les augmentations constatées sont de plus en plus importantes et l’on est en droit de supposer que cette situation va continuer. Malgré cela, est-il bon de s’engager, alors que nous voyons les fonds Russes, Serbes, Turcs, Brésiliens et Argen
tins, sur lesquels paraît principalement se porter l activité du marché, gagner encore sur leurs cours, déjà un tantinet exagérés, et cela en dépit des qualités discutables de leurs valeurs ?
Les Etablissements decrédit ont, eux aussi, leurs cours un peu haut, mais chacun d eux n’en possède pas moins une situation excel
lente. A noter, cependant, la régularité des cours de la Banque Suisse et Française, qui font du titre de ce sérieux établissement un placement des plus sûrs en même temps que très avantageux.
Les Chemins de fer français-et étrangers n’ont guere pu enregistrer d’opérations inté
ressantes sur leurs valeurs. Celles-ci n ont d’ailleurs que peu ou pas attiré l’attention des spéculateurs à la hausse. Néanmoins, les recettes de chaque .compagnie ont été et sont plus que satisfaisantes.
Les canaux, docks et transports ont donné lieu à d’actives transactions. Seul, le Nord- Sud a baissé quelque peu. Cela devait enfin arriver, car les financiers qui défendent ses cours ne pouvaient plus résister longtemps à Tardent désir des vendeurs, chaque jour plus nombreux, de se débarrasser de leurs titres.
Nous ajouterons que ce désir se trouve de mieux en mieux légitimé par l’augmentation de capital annoncée.
Les eaux, gaz et électricité n’ont eu aucune modification qui vaille la peine d être notée.
Les valeurs métallurgiques ont été un peu plus fermes que précédemment et les hausses acquises sont momentanément arrêtées.
Les valeurs minières se sont légèrement raffermies et elles n’ont amené que d’infimes transactions.
Les valeurs diverses se distinguent particulièrement, avec les pétroles et les caoutchoucs. Les premières de ces valeurs cherchent à marcher sur les traces des secondes, elles
montent de plus en plus l’échelle de la cote, et nombreux sont les spéculateurs qu’elles font monter à l échelle...
Les mines d’or transvaaliennes sont calmes, tous les acheteurs de ce genre de valeurs dirigeant leurs achats sur les mines d’orfrançaises.
LA COMPAGNIE GÉNÉRALE DE L AMÉRIQUE
CENTRALE
Cette compagnie a commencé les opérations de mise en valeur de ses concessions au Nicaragua.
Les bois pour le wharf, les bâtiments des douanes, magasins et bureaux sont en cours d’abatage et l’on établit une scierie mécanique à l’embouchure du Rio Grande pour les débiter. Il a été décidé que les services de naviga
tion sur le fleuve commenceront avec des remorqueurs et des chalands en attendant le premier navire qui sortira des chantiers James Rees & Sons.
On annonce, d autre part, la formation aux Etats-Unis de cinq sociétés fermières pour mettre en valeur tout de suite les terrains culturaux de la Compagnie générale, avec le payement d’une redevance sur les produits.
Le Banco di Rorna, 15, rue de Choiseul; MM. Amstrong &. Cie, 19, rue Scribe, et tous les banquiers et agents correspondants dans les départements continuent à livrer au pair de a5 francs, des actions de la Compagnie de l’Amérique centrale.
Le Syndicat du Nicaragua, 3, rue La Boétie, donne tous les renseignements utiles.
PHOTOGRAPHIE, PHOTOGRAVURE ET CINÉMATOGRA­ PHIE EN COULEURS THE CHROMOGRAPHY LI­ MITED .
On sait que les exigences du progrès ont donné à toutes les applications de la photographie une importance de plus en plus considérable.
La cinématographie a conquis une place prépondérante, les documents photographiques se sont peu à peu substitués à la gravure dans l’illustration des livres, des catalogues et des journaux. Chaque jour, les sciences les plus diverses trouvent dans la photographie un instrument de recherches nouvelles, un témoin dé découvertes enfin réalisées.
Cependant, la photographie actuelle, si admirable qu’elle puisse être-, ne se borne qu’à reproduire la forme des objets sans pouvoir en conserver les couleurs.
Nul n’ignore que cette impuissance fonda
mentale de la photographie a fait, depuis de I
longues années, l’objet des études de nombreux chercheurs, qui n ont, en somme, imaginé que des solutions partielles du problème.
La Chromographv limited, par ses brevets brevet allemand entre autres et ses procédés Geissler, possède enfin la solution définitive, c’est-à-dire de photographier directement en
couleurs toutes choses de la nature, telles que celle-ci les présente à nos yeux. Ceci posé, la Chromographv limited possède, en outre, la clé de cette énigme restée si longtemps introuvable qu’était l’impression en couleurs. Au
jourd’hui, par les brevets et procédés de The Chromography limited, l’imprimerie peut, de façon aussi rapide que pratique et au simple moyen de la photogravure, reproduire avec toutes ses teintes réelles et naturelles tout document et instantané photographique en couleurs. Ce qui revient à dire qu’il n’est plus besoin maintenant de travaux compliqués qui nécessitaient un cliché pour chaque teinte, travaux très coûteux et très lents qui ne pou
vaient être appliqués qu’aux rares illustrations d art.
Nous ne parlerons que pour mémoire des avantages considérables que les brevets et pro
cédés de The Chromography limited apportent à la cinématographie en couleurs. Le nombre des films qu’absorbera cette autre partie indus
trielle apparaît aux yeux de tout le monde comme des plus importants. En un mot, il est indéniable que The Chromographv limited est appelée au plus brillant des avenirs par l’essor très gros qu’elle va donner à trois des industries déjà si florissantes qui sont :
i° La Photographie; 20 L’Imprimerie ;
3° La Cinématographie,
industries qui ne peuvent plus aujourd hui se passer de ladite Société, de ses brevets et de ses procédés.
Le capital social est de 1,750,000 francs, dont la totalité a été de suite souscrite en
Angleterre. Il y a en outre 40,000 actions différées (Deferred Shares), dont la moitié a été réservée pour être destinée au marché français, en raison de l’exploitation immé
diate, tant en France qu’en Angleterre, des brevets et des procédés acquis par la Société.
Faute de place dans ce numéro, nous parlerons, dans le prochain, des résultats acquis et des perspectives d’avenir, mais, en atten
dant, nous indiquerons tout de suite que, par les commandes déjà faites par les ateliers de Londres et de Paris, un dividende de 3 francs sera, au minimum, attribué aux actions diffé
rées, que l’on peut d’ores et déjà obtenir au cours d’introduction de trente francs.
A. L. & J. C. Toutes communications et demandes de renseignements concernant le Mois Financier doivent être adressées a MM. Luscie^ Cavaillon,
56, rite Saint-Georges, Paris. — Téléphone 120.^6