Il a donné une jolie réplique dans la scène à Arlequin poli par l’Amour, avec Mademoiselle Dantès, et s’est utilement dépensé un peu partout. — AM. Palau, un comique plutôtde vaudeville, un peu gros d’effet, assez amusant. Il a dit la scène de Démocrite, rôle de Strabon, scène facile et toujours heureuse. — Enfin, à M. Lluis, élève de Féraudy — ça se voit de reste, — comédien fin, sorte de raisonneur humoristique, qui a bien détaché le rôle de Barantin, créé jadis par Arnal, dans les Idées de Madame Aubray, une des meilleures pièces de Dumas, qu’on laisse trop de côté.
Deux premiers accessits : à MM. Lafon, un financier avant l’àge, un « ventre doré » trop hâtif, genre Thiron, — révérence parler, — qui a joué le rôle de Maître André dans une scène du Chandelier, d’Alf. de Musset, et Scott, assez élégant, dans une scène, toute de détail, de l’Ami des Femmes, mauvaise scène de concours.
Les femmes étaient nombreuses, mais, à elles toutes, elles n’ont pu réussir à décro
cher un premier prix, et je me demande, en bonne foi, à qui on aurait pu le décerner ?
Une jolie blonde, Mademoiselle Provost, adroite et élégante, a eu un second prix pour la scène du Père pro
digue, qu’on reproduit souvent au concours. C’est dans ce rôle d’Albertine que Mademoiselle de Fava a obtenu son premier prix, il y a deux ou trois ans.


En outre, Mademoiselle Pro


vost a donné bonne réplique avec le rôle de Jacqueline, dans une scène du Chandelier.
Mademoiselle Barjac en a eu un autre : Mademoiselle Barjac est le type de la bonne élève à tout faire. Elle avait joué Dolorès, une figure tra
gique s’il en fut, au concours de tragédie ; elle a dit une scène comique de Tartufe — rôle de
Dorine ! — à celui de comédie : son arc est à plusieurs cordes, on dirait d’une guitare.
Mademoiselle Ludger, aussi médiocre en comédie, qu’en tragédie; Mademoiselle Frévalle, insignifiante dans le person nage de Camille, d’O/z ne badine pas avec l amour ; Mademoi
selle Schmidt, belle, mais imposante, qui a dit la Nuit de Mai, de Musset, — singulier morceau de concours, — et Mademoi
selle Bovy, avec une scène de la Marâtre, de Balzac, ont obtenu chacune un premier accessit, alors qu on en donnait deux seconds, à Mademoiselle Dantès, agréable Sylvia dans Arlequin poli par l’amour, et à Mademoiselle Peters qui, par deux fois, réitéra le personnage de Camille dans l’éternel On ne badine pas avec l’amour.
A ce propos, on a singulièrement « badiné avec l’amour, » à ce concours de comédie : quatre fois, au moins; c’est peut-être
un peu beaucoup.
D’ailleurs, il est une remarque à faire, c’est qu’on se porte trop volontiers sur le répertoire moderne, et ultramoderne, voire même sur des œuvres médiocres, au détri
ment des chefs-d’œuvre de l’ancien répertoire, qui sont cepen
dant les gammes nécessaires de l’art dramatique. Ainsi je relève cette année, au pro
gramme, une seule scène de Molière, une scène de Sedaine et une scène de Beaumarchais, c’est tout pour l’ancien répertoire, et... c’est peu, trop peu!
Les autres scènes de concours ont été choisies dans le réper
toire nouveau, souvent même dans les œuvres de certains membres du jury, ce qui est flatteur, sans doute, pour ceuxci, mais plutôt destructif d’impartialité.


FÉLIX DUQUESNEL.


CONSERVATOIRE. NATIONAL DE MUSIQUE ET DE DÉCLAMATION Photo Anthony’s.
Mn° DENYSE-MUSSAY
2e accessit de tragédie
CONSERVATOIRE NATIONAL DE MUSIQUE ET DE DÉCLAMATION
M. GRÉTILLAT
2e prix de tragédie
Photos H. Manuel.
M*10 LUDGER
2« prix de tragédie. — ler accessit de comédie