MADAME MIRVALLON (MUo Van Dorcn)
THÉATRE ANTOINE. — SÉVÉRITÉ
MIRVALLON (M. Antoine)
GRAPARD
(M11® Amelie Parisei)
la clef,Nedjib n’a pas prononcé le mot convenu ; il sourit : « Tout cela n’était donc qu’un jeu? » Il reconnaît qu’il est à la discrétion de Nazié et il la conduira, comme elle le désire, dans les rues de Stamboul, en robe de Française.
Cette pièce frivole et poignante est de M. Loria ; mais M. Marsolleau lui a prêté la grâce et la fantaisie de ses vers. Mademoi
selle Andrée Méry a joué avec entrain le rôle de Nazié ; M. Capellani fut un bey très convaincu ; Mademoiselle Marley a mis en valeur le cynisme de la servante Fatirné qui naquit à Montmartre et M. Signoret nous a présenté d’une façon très pittoresque le cordonnier Hassan.
Un entr’acte suffit à nous ramener dans la banlieue parisienne, chez M. et Madame Mirvallon. Comme leur fils Albert s’est rendu coupable d’une peccadille, M. Mirvallon qui, en
matière d’éducation, est partisan de la Sévérité, déclare à l’enfant qu’il va le chasser et prendre à sa place le petit Grapard qui flâne toujours près de la gare et qui porte les paquets. Soumis à la décision paternelle, Albert s’en va non sans avoir fait des recom
mandations à Grapard qui doit lui succéder. La nuit tombe. Les parents s’inquiètent de l’absence d’Albert. Il y a là une montée de terreur qui est très adroitement graduée. Enfin les employés du chemin de fer rapportent les restes de l’enfant qu’un train a écrasé.
Ce drame violent et pédagogique a été extrait par M. Paul- Louis Garnier d’un conte de M. Léon Frapié; on sait que M. Frapié, dans ses romans et dans ses nouvelles, s’intéresse assidûment à l’éducation des humbles. M. Antoine et Mademoi
selle Van Doren ont exprimé avec simplicité et avec énergie l’épouvante que ressentent les parents. Mademoiselle Madeleine
Parisei a interprété avec adresse le rôle d’Albert et Mademoiselle Amélie Parisei a évoqué avec sincérité le petit Grapard.
Pour effacer cette impression pénible, M. Max Maurey nous introduit chez Madame Floche, qui, Depuis six mois, ne saurait conserver une cuisinière. Les domestiques ne peuvent rester plus de vingt-quatre heures en cette maison maudite. C’est en vain que Madame Floche leur prodigue les marques les plus touchantes de sympathie; il y a là un mystère que nul ne peut élucider. Or c’est M. Floche qui paye les cuisinières pour qu’elles s’éloignent sans tarder. Ainsi M. Floche va librement au restau
rant tandis que Madame Floche gémit dans son foyer. Mais M. Floche ne parvient pas à corrompre par son or une nouvelle cuisinière, la rude Gertrude. Elle fut trahie par un indigne mari :
elle ne sera pas complice des escapades de M. Floche. Elle reste au service de Madame Floche et M. Floche devra désormais diner, chaque soir, à la table conjugale.
M. Antoine a joué très joyeusement le rôle de M. Floche; Madame Jeanne Lion a fait de Madame Floche une bourgeoise aiguë et tyrannique; M. Léon Bernard a tenu avec vraisem
blance un personnage d’invité et Madame Miller a dessiné avec une inoubliable fantaisie la figure de Gertrude.
J’espère qu’en ses soirées d’indépendance M. Floche ne prenait point ses repas au restaurant Xavier qui a joui jadis d Une vieille renommée et dont M. Alfred Athis nous peint la situation lamentable. Son propriétaire a dû cesser de l’exploiter et il l’a cédé à Beaupréau qui possède l’immeuble dans lequel il est in
stallé. Beaupréau a vendu la cave et congédié le personnel. Il n’a conservé qu’un garçon et la caissière. Soudain il frissonne : un homme d’affaires qui est en pourparlers avec lui pour l’achat
Photo Larcher.
MARIE
(M11® Gabrielle Fleury)
Décor de M. Rabuteau.