COMÉDIE-FRANÇAISE
LES MOUETTES, pièce en trois actes, en prose, de M. PAUL ADAM
Mm DARNOT
(M11® Renée du Minil)
ADRIENNE DARNOT (M11® R. Cerny)
YVONNE KERV1L (Mme Lara)
CIIAMBALOT
(M. R. Duflos)
jean kervil (M. Henry Mayer)
Jean Kervil, médecin-major de la marine, a contracté aux colonies de méchantes fièvres.
Ne pouvant plus naviguer, il s’est établi dans la maison de sa femme Yvonne, vieille demeure familiale remplie de pieux souve
nirs, située au bord de la mer, en Bretagne, à quelques kilomètres de Pont-l’Abbé. Yvonne Kervil est pour Jean mieux qu’une compagne aimante et dévouée, c’est la collabora
trice de ses pensées, la confidente de scs travaux, en un mot sa femme non pas seulement au sens légal ni même social du terme, maisavec tout ce que l’expression comporte d’intimité délicieuse et d’humanité pro
fonde. Kervil partage son temps entre les soins donnés aux paysans et la recherche de la solution définitive d’un problème, la découverte d’un sérum qui doit sauver un nombre incalculable d’existences et dont il n’est plus séparé que par quelques essais. Malheureusement, les expé
Photo II. Manuel.
riences coûtent très cher et le ménage est pauvre : la clientèle des Bretons rapporte peu, surtout à un médecin aussi désintéressé; sa solde d’officier est souvent dépensée avant même d’avoir été touchée; la maison est grevée d’hypothèques ; pour faire face à de redoutables échéances, les Kervil en sont réduits à héberger des pensionnaires pendant la saison d’été. Adrienne Dar
not, jeune Parisienne élégante et très riche, veuve d’un député dont Kervil a prolongé et adouci les der
niers moments, est installée depuis plusieurs mois chez le docteur avec sa belle-mère et sa fille Gilberte, une enfant de treize ans. Soudain, se présente un nouvel hôte, Chambalot, ancien camarade d’internat de Ker
vil. Au lieu de se consacrer à la science, il préfère vivre aux dépens des savants. Devenu l’agent princi
pal d’une-importante société pour le lancement de produits pharmaceutiques, ce n’est ni le hasard des villé
M. PAUL ADAM
Acte Ier
Décor de M. Jambon.
Photo P. Payer.