Photo Larcher.
CHARLES JULIEN
(M. Matrat) (M. Grand)
MmeLAFARGE LOUISE
(Mlle Grumbach) (MlloDenége) Acte Ier
GEORGETTE
Mlle Andrée Méry)
GUILLAUME Décor de M. Jttsseaumc. (M. Antoine)
Pièce en quatre actes de MM. MAURICE DONNAY & LUCIEN DESCAYES
Daudet dans son Tartarin sur les Alpes. Le héros méridional s’éprend de la nihiliste Sonia. Ainsi le jeune médecin français Julien Lafarge rencontre, en Suisse, Vera Levanof et veut qu’elle devienne sa femme. Mais Donnay et Descaves ne se sont pas seulement proposé de nous faire entrevoir les apôtres simples et étranges qui veulent libérer la pensée russe. Certes, ils se sont plu à dessiner la figure du vieux Grigoriew, théoricien
impitoyable, naïf et bon. Ils ont placé à côté de Vera Levanof l’ardente Tatiana, qui réchauffe le zèle de son amie et la regagne à la cause qu’elle semblait abandonner. Ils nous ont montré le iaux frère Zakharine, qui n’est qu’un agent de la police internationale. Ils ont dit, avec une simplicité douloureuse, les horribles souffrances dont meurent lentement les condamnés poli
tiques, là-bas, en Sibérie. Mais ce qui fait la profonde originalité de leur œuvre, c’est qu’ils nous ont montré des bourgeois fran
çais de ce temps en présence d’idées qui les séduisent et qui, pourtant, doivent les détruire.
Les oiseaux de passage dnt inspiré souvent les poètes de la fin du xixe siècle Des vers de Jean
Richepin et de Guy de Maupassant célèbrent le vol des oies ou des canards sauvages qui passent dans les nuées tandis que vers eux s’élève l’appel plaintif de leurs frères et sœurs
domestiqués et captifs en des basses-cours. C’est un symbole facile et saisissant. Il a permis d’opposer à la quiétude familiale l’esprit aventureux des artistes, et ceci se passait aux temps déjà lointains où le rapin Cabrion mystifiait encore M. Pipelet, concierge vénérable, où M. Joseph Prudhomme n’était pas tout à fait mort, où les bourgeois se défiaient des peintres, des sculpteurs et des gens de lettres. Aujourd’hui, ils les invitent à leur table, et ce n’est pas cet antagonisme apaisé, cette lutte dis
parue que MM. Donnay et Lucien Descaves songèrent à évoquer sur la scène du Théâtre Antoine.
Les auteurs ont repris, en quelque sorte, l’aventure qu’imagina
CHARLES JULIEN
(M. Matrat) (M. Grand)
MmeLAFARGE LOUISE
(Mlle Grumbach) (MlloDenége) Acte Ier
GEORGETTE
Mlle Andrée Méry)
GUILLAUME Décor de M. Jttsseaumc. (M. Antoine)
OISEAUX DE PASSAGE
Pièce en quatre actes de MM. MAURICE DONNAY & LUCIEN DESCAYES
Daudet dans son Tartarin sur les Alpes. Le héros méridional s’éprend de la nihiliste Sonia. Ainsi le jeune médecin français Julien Lafarge rencontre, en Suisse, Vera Levanof et veut qu’elle devienne sa femme. Mais Donnay et Descaves ne se sont pas seulement proposé de nous faire entrevoir les apôtres simples et étranges qui veulent libérer la pensée russe. Certes, ils se sont plu à dessiner la figure du vieux Grigoriew, théoricien
impitoyable, naïf et bon. Ils ont placé à côté de Vera Levanof l’ardente Tatiana, qui réchauffe le zèle de son amie et la regagne à la cause qu’elle semblait abandonner. Ils nous ont montré le iaux frère Zakharine, qui n’est qu’un agent de la police internationale. Ils ont dit, avec une simplicité douloureuse, les horribles souffrances dont meurent lentement les condamnés poli
tiques, là-bas, en Sibérie. Mais ce qui fait la profonde originalité de leur œuvre, c’est qu’ils nous ont montré des bourgeois fran
çais de ce temps en présence d’idées qui les séduisent et qui, pourtant, doivent les détruire.
Le sujet de leur pièce, c’est la fascination que subissent des
Les oiseaux de passage dnt inspiré souvent les poètes de la fin du xixe siècle Des vers de Jean
Richepin et de Guy de Maupassant célèbrent le vol des oies ou des canards sauvages qui passent dans les nuées tandis que vers eux s’élève l’appel plaintif de leurs frères et sœurs
domestiqués et captifs en des basses-cours. C’est un symbole facile et saisissant. Il a permis d’opposer à la quiétude familiale l’esprit aventureux des artistes, et ceci se passait aux temps déjà lointains où le rapin Cabrion mystifiait encore M. Pipelet, concierge vénérable, où M. Joseph Prudhomme n’était pas tout à fait mort, où les bourgeois se défiaient des peintres, des sculpteurs et des gens de lettres. Aujourd’hui, ils les invitent à leur table, et ce n’est pas cet antagonisme apaisé, cette lutte dis
parue que MM. Donnay et Lucien Descaves songèrent à évoquer sur la scène du Théâtre Antoine.
Leurs Oiseaux de passage sont des révolutionnaires russes.
Les auteurs ont repris, en quelque sorte, l’aventure qu’imagina