en frais de mise en scène, de costumes et de décors, pour encadrer une comédie-mélo, intitulée l Epave, ce dont personnellement je ne saurais me plaindre, puisque cela rompt avec la monotonie des habits noirs maus
sades, comme le temps où nous vivons, et avec la théorie des pièces ultra modernes, toujours les mêmes, ce qui, à la longue, devient mono
tone. La comédie nouvelle évolue sous le règne de Louis XVIII, et nous présente une action très dramatique, si dramatique, qu’on s’est cru à l’Ambigu, parce que sur la scène du feu Théâtre de Madame, on nous fait assister à deux meurtres, l’un à coup de pistolet, l’autre par strangulation.
L’aventure du général Faverney, qui rappelle celle du colonel Chabert, de Balzacienne mémoire, est, d’ailleurs, curieuse et mouvementée. Elle se développe dans le milieu des « demisoldes » de 1820 et autres « bri
gands de la Loire », et nous donne, entre autres, le spectacle très pitto
resque du café Lemblin, le rendezvous de ces héroïques débris, qui rêvaient, tout éveillés, la restauration du « Petit Tondu ».
Je souhaite de bon cœur, d’autant mieux, le succès de l Épave que la pièce est bien jouée du côté masculin, par deux comédiens, Dumény, distingué, discret et diplomatique dans le personnage de Châtelard, le directeur de la police, où il montre beaucoup de finesse raisonneuse, par Calmettes, qui a ciselé de main
d’artiste le personnage de Faverney, auquel il prête des colères sourdes, des fureurs et des enthousiasmes qui le font vivre, et annoncent le retour proche d’une folie furieuse qui a été mal guérie; et du côté féminin, par Mesdames Nelly Cormon, la débutante, une jolie per
sonne qui a de l’émotion, Marthe Ryter, vive et enjouée, et Suzanne Behr séduisante et accorte, comme on disait en 1820, toutes les trois d’aimable pittoresque dans leurs toilettes « Restauration » qu’elles portent avec élégance.
Maintenant, les théâtres font feu des quatre pieds,la saison commence, et voici à l’horizon, les grandes premières. C’a été, d’abord, au Vaude
ville, Antoinette Sabrier, pièce en trois actes de Romain Coolus, pour la rentrée de Réjane, retour de son excursion dans l’Amérique du Sud, et les débuts de Tarride, qui vient, lui, de moins loin, des Capucines, simple
ment, où il a été remplacé, dans la Peur, par Maury, un comédien char
mant, le seul qui pouvait reprendre le rôle, après Tarride; et ensuite à la Renaissance, pour la réouverture du théâtre, VAdversaire, quatre actes d’Alfred Capus, en colla
boration avec mon confrère en critique, Emmanuel Arène, succès, des deux parts, nous vous en parlerons à la prochaine quinzaine.
FÉLIX DUQUESNEL.
Cliché Du Guy.
M. TRUFFIER
Cliché t?u ritolo-Sludio.
COMÉDIE-FRANÇAISE. —BLANCHETTE. — Acte III
SOCIÉTAIRE DE LA COMÉDIE-FRANÇAISE
Mme ROUSSKT (Mm* Th. Koib)
ÉLISE
(M11* Picrat)
ROUSSET