Cliché P. Boyer.
le sacristain (M. Dclvoye)
Acte !*«•


Décor de M. Carpezat. Théâtre National de l’Opéra=Comique




C’est une chose remarquable que ce goût que montre, depuis quelques années, la nouvelle Ecole italienne de musique pour les produc




tions de notre théâtre, et son inclination con




stante à y puiser les sujets de ses oeuvres lyriques. Mais il est plus remarquable encore que les pièces qui la tentent dans notre réper




toire soient justement les dernières auxquelles nous aurions pensé, celles qui nous paraissent le moins capables d’une transposition musicale. La Vie de Bohème, deux fois traitée, et avec une satisfaction évidente, l’Ami Frit\, Za^a, les Rantzau, la Tosca, d’autres encore, prouvent cependant que ces musi




ciens y voient une matière d’art intéressante, bien que sans doute elle échappe à notre conception coutumière d’un drame




ou d’une comédie lyrique. Le mélange des deux genres est peut être ce qui les séduit, mais surtout la vie, la vie à toute force, fiévreuse, emportée de gaieté ou de terreur, violente et rapide.




Ils y voient une conception plus vraie, plus exacte, de la vérité scénique, et sans doute elle est ainsi plus conforme à leur tem




pérament, dont l’expression lyrique a varié avec le temps, mais est restée toujours si prestigieuse.




Pour nous, la musique est surtout l’interprète de la vie intime des âmes, l’expression féconde des passions et des sentiments. Nous trouvons que là où elle ne rencontre que des évé




nements, des faits, l’extérieur de la vie, elle reste impuissante, artificielle, dangereuse parfois... Je crois qu’il est indispensable d’établir cette différence de point de vue toutes les fois qu’il s’agit d’étudier l’essor de cette nouvelle école, héritière des




LA TOSCA




Opéra en trois actes, d’après le drame de M. Y. SARDOU, de MM. ILLICA & GIACOSA, musique de M. PUCCINI


Traduction de M. PAUL FERRIER