Histoire
de la semaine.
Le mois de juin 1852 laissera dans les anna
les de la météorologie une renommée sinistre ;
Dieu veuille qu’on ne se souvienne pas trop de lui en automne, et qu’on
n’ait pas sujet de le maudire l’hiver pro
chain. Ce terrible mois, si vanté dans les idylles, s’est conduit comme un mois de mars révolté,
tout en conservant, par surcroît, quelques-uns des défauts de caractère qui lui sont propres, afin d’effrayer ses vic
times avant de les noyer, et de faire passer les au
tres par une succession
de chaleur humide et d’humidité glacée qui n’a de charme, dans le bain russe, qu’à la con
dition de ne pas durer si longtemps. Les cu
rieux de comparaisons atmosphériques retrouveront dans les jour
naux de cette date le récit authentique de ses ravages et de ses fantaisies foudroyantes ;
tant, par exemple, qu’elle est entrée dans la poche d’un passant, qu’elle a compté son argent et emporté sa montre. — Il eût mieux valu dire qu’elle avait pris la peine de re
monter la montre et avait volé l’argent pour en acheter
une à son usage.-—Quoi qu’il en soit, la foudre a commis assez de crimes sérieux pour méri
ter de notre part une flétrissure qui, malheureusement, ne la corrigera pas. Nous choisissons le fait de son at
tentat contre l’antique cathédrale d’Embrun , ainsi rapporté en manière d’élégie par un historien du pays, M.X.,
qui a bien voulu joindre son texte au dessin de notre eonespondant :
« ErtpwU cœlo fulmen... Est-ce à dire que sur tous les points ha
bités de notre planète
devront se dresser les tiges magiques qui ont seules le privilège de désarmer le Ciel?... Que ne s’est-on avisé au moins d’abriter contre
le terrible fluide un des « vieux monuments de notre architecture na
tionale ! L’église jadis métropolitaine d’Embrun vient d’être frap
pée de la foudre : la flè
che de son clocher a été horriblement déchirée et défigurée. Vendredi, 18 juin, vers deux heu
res de, l’après-midi, par un temps de pluie qui n’avaitaucunement l’air menaçant, tandis que ,
suivant l’ordinaire, et mieux que sous ces at
mosphères dont vos
nerfs vous dénoncent si souvent la malfaisante influence ,, chacun de nous passait en sécurité l’heure de la sieste, voilà soudain un puissant c- clair, et, sans intervalle sensible, un grand éclat de tonnerre ! — Nous nous sommes raconté mutuellement, depuis,
nos diverses impressions personnelles. -— Non,
encore ; exceptez, en passant, ces impertur
bables spéculatifs que le phénomène expliqué, prévu, et surtout évita
ble désormais, n a plus le pouvoir d’effrayer le
moins du monde ; ou ces autres amis des spécta
mais on les invite à ne recueillir ces souvenirs qu’avec un discernement critique : tout ce qu’on dit de la foudre n’est point parole d’Evangile ; il y a dans la presse des gens d’esprit qui trouvent moyen de la rendre comique, en racon
sommaire.
listoire de la semaine, — Travaux législatifs. — Courrier de Paris. — L Ascension à Jérusalem. — La Maisonnette, nouvelle. -— Mœurs et croyances populaires de la France.— Juillet; revue a- gricole. — Salon de 1852 (6e et dernier article). — Chro
nique musicale. — Revue littéraire. — Les Arpalones du Rhône. — Madame Saqui.
Gravures ; Foudroiement de la flèche de la cathédrale d Embrun. — Le lazareth de Jaffa ; mosquée de la montagne des Oliviers; messe de l’Ascension à la montagne des Oliviers ; campement sur la montagne. — Fort de Sylvéréal ; campement des Pèlerins ; les ma
lades et la châsse des Saintes-Maries. — Travaux a- gricoles du mois de juillet.
— Salon : Sapho, statue de Pradier ; le Pêcheur de co
quilles , statue de Frison ; l Histrion, statue de Mélin
gue ; Acis et Galatée, par Ottin ; Chevreuil et héron, par Mine; Aiguière modèle, par H. Hayet;un Chat vo
leur, par Fremiet; la Ville de Paris implorant Dieu pour les victimes du cholé
ra, par Etex ; — Médaille frappée avec l’or du Rhône. — Madame Saqui. — Rébus.


L’ILLUSTRATION,




JOURNAL UNIVERSEL.


3 JUILLET 1852.
Ah. pour Paris, 5 mois, 9 fr. — 6 mois, 18 fr. — Un an, 56 fr. Prix de chaque N°, 73 c. — La collection mensuelle, br., 5 fr.
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Embrun. — Dessin de Bertrand, d’après M. Guigae; gravure de Best, Hotelin et Cie.du clocher de la
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