ciels, il ne pouvait donner d’explications détaillées à la chambre.
Les journaux anglais parvenus depuis nous apprennent que ces troubles sont apaisés, ou du moins que l’ordre n’a­
vait plus été troublé à partir du mercredi. Mais l’autorité n’en continuait pas moins à prendre de grandes précau
tions, parce qu elle avait appris que les Irlandais catholi
ques des villes voisines paraissaient disposés à venir prêter aide et appui à leurs coreligionnaires de Stockport.
— Les dernières nouvelles reçues des Etats-Unis n’offrent qu’un seul intérêt, les résolutions et les votes préparatoires sur les candidatures à la présidence de la Répu
blique. La discipline des partis dans ces premières épreuves est un exemple qu’on admirera longtemps ailleurs avant de le suivre.
— Le vaisseau mixte le Charlemagne a pris la mer mardi dernier, 6, pour se rendre à Constantinople, où il va conduire l’ambassadeur de France, M. le marquis de Lavalette. On se rappelle que te Charlemagne, qui s’était mis en route, il y a trois semaines, pour Constantinople, d’accord avec le gouvernement et dans l’intérêt d’une étude que lui-même avait sollicitée au profit de sa marine, s’était vu tout à coup refuser l’entrée du Bosphore. Le nouveau voyage du Charlemagne est le résultat d’une, réclamation, qui a été à la veille de devenir une demande de réparation.
— M. le général comte de Thiard, ancien ministre plénipotentiaire en Suisse, ancien député de Saône-et-Loire, est mort la semaine dernière à Paris, à i’àge de quatre-vingts ans. Le général de Thiard avait émigré pendant la pre
mière Révolution ; rentré en France sous le Consulat avec les idées libérales que la noblesse partageait presque uni
versellement à la tin du siècle dernier, il ne se crut pas obligé de renier les sentiments de sa jeunesse. 11 ne cessa au contraire de les défendre de ses discours et de ses votes dans les assemblées législatives depuis 181 à. Il y avait dans sa personne une distinction extérieure qui répondait à celle d’un esprit cultivé et passionné pour les arts.
Paulin.
ENSEIGNEMENT AGRICOLE.
Le compte rendu publié par le ministre de l’agriculture et du commerce pour l’exercice 1850, contient les détails suivants sur rensei
gnement professionnel de l’agriculture dans les écoles des différents degrés :
.Les ?ervices administratifs de l Institut national agronomique de Versa’l es ont fonctionné pendant toute l’année 1850 ; les cours ont
commencé en novembre ; sept bourses de 1,000 fr. et dix demibourses de 500 fr. ont été accordées.
Le nombre des élèves réguliers admis à l’Instilut agronomique a été de quarante-sept, sur lesquels sept avaient obtenu la bourse en
tière de 1,000 fr., et dix une demi-bourse de 500 fr.; de plus, cent cinquante-neuf personnes ont été autorisées à suivre les cours à titre d’auditeurs libres.
Les Irais de culture se sont élevés à un peu plus de 188,000 fr. ; des achats de bestiaux y figurent pour 34 à 35,000 fr. ; une partie importante de cette somme a été employée à l’acquisition de moutons maigres, qui, après avoir été engraissés et avoir fourni du fumier, oat été revendus au profit de l’État.
Le nombre des élèves des écoles régionales d’agriculfure a été de 121; savoir : 84 à celle de Grignon et 37 à celle de Grandjouan ; 15 élèves, dont 10 à Grignon et 5 à Grandjouan, ont obtenu le certifi
cat d’études. Cette faiblesse numérique relative des élèves sortis avec le certificat d’études doit être attribuée à ce que les établisse
ments étaient à leur début ; leur installation définitive et complète leur permettra assurément de fournir chaque année à l’agriculture française un bien plus grand nombre de sujets.
Les produits réalisés au prolit de l’Etat par les écoles régionales d’agriculture ont été de 108,196 fr. 81 c. Ces écoles n’ont pas donné toutes les recettes qu’elles rendront à l’avenir, parce qu’étant au début de leur exploitation, les unes ont dû abandonner tout ou partie de leurs récoltes au fermier sortant, suivant l’usage; les au
tres n’ont pas eu à leur disposition la totalité de leurs terres à mettre en culture.
Soixante-huit fermes-écoles ont fonctionné pendant l’année 1850; deux ont été instituées pour entrer en exercice à partir du 1 l r mars 1851. Le nombre des apprentis admis en 1850 a été de 660, et celui des apprentis présents à la fin de l’année s’élevait à 1,135.
Onze chaires d’agriculture ont été subventionnées par le ministère de l’agriculture, et sept colonies agricoles en ont obtenu des allocations a titre d’encouragements.
Les bergeries ont rapporté à l’Etat 57,972 fr.
STATISTIQUE NATIONALE.
Le Moniteur du 7 juillet a publié un long rapport, adressé à M. le Président de la République par M. le ministre de l’intérieur,
sur les avantages et la nécessité de la statistique. Après avoir tracé un rapide tableau des efforts tentés en France depuis onze siècles pour obtenir des documents complets et précis sur les différentes sources de la richesse nationale, le ministre rappelle que l’empereur Napoléon créaune division tout entière chargée de diriger la forma
tion parles préfets et la publication par leurs soins d’une statistique complète pour chaque département. Ce projet ne reçut qu’un com
mencement d’exécution. La Bestauraution et le gouvernement de Juillet donnèrent une vive (impulsion à ce genre de recherches ; des travaux importants furent publiés par leurs soins ; mais les faits nouveaux qui se produisent chaque jour, les changements si rapi
des opérés par l’industrie et par le mouvement de Ja propriété, ont déjà vieilli ces utiles documents.
Le gouvernement actuel se propose de donner aux études statistiques un caractère de permanence qu’elles n’ont pas eu jusqu’ici, et qui permettra de suivre pas à pas tous les progrès, tous les déve
loppements moraux, industriels, agricoles, etc., etc., de notre pays. Pour atteindre ce résultat, indispensable « sous un régime de publi
cité et de discussion, « le ministre pense qu’il convient d’associer les efforts des particuliers à ceux de l’administration; car les parti
culiers peuvent seuls éclairer le gouvernement sur l’état des forces productives, la valeur des matières premières, celle des produits, sur le nombre des ouvriers attachés aux diverses fabrications, sur le nombre et la nature des moteurs, sur le rapport de la consomma
tion intérieure aux exportations, sur tous les faits, en un moi, que l’Etat ne peut connaître officiellement.
A cet effet, M. le Président de la République décrète, à la suite du rapport dont nous parions, qu’il sera formé une commission de statistique permanente au chef-lieu de chaque canton, et que les mem
bres de cette commission seront nommés par le préfet. A Paris et à Lyon, il sera formé une société de statistique pour chaque arrondissement communal, sous la présidence du maire de l’arrondissement.
Chacune de ces commissions sera chargée de remplir et de tenir à jour, pour toutes les communes de la circonscription cantonale, deux registres contenant une série de questions : le premier sur les faits statistiques dont il importe que le gouvernement ait la connaissance annuelle : celui-là sera dos à la fin de chaque année; le se
cond sur les données qui, par leur nature, ne peuvent être utilement recueillies que tous les cinq ans. A l’expiration de chaque année et de chaque période quinquennale, ces registres ou tableaux, arrêtés provisoirement par le président de la commission, seront déposés pendant un mois dans une salle de la mairie, et ouverts au public, qui pourra venir en prendre connaissance et y consigner ses observations.
Ces travaux des commissions cantonales seront centralisés au ministère de l’intérieur.
Affaires de l’Algérie.
Nous avons dit. qpe l’insurrection du cercle de Gueima paraissait aujourd’hui réprimée; Iç Moniteur de l armée résume ainsi les dernières opérations de nos troupes :
“ Le colonel de Tourville devait être rendu le 21 à Mzezfa, dans le pays des Beni-Saiah. Le général d’Autemare, après avoir imposé aux Haractas de sévères conditions, sè portait vers M’daourouch, pour appuyer le colonel ileTouniUe.
•< D’après les rapports de M. le colonel Desvaux, à la date du 15 juin, la subdivision de Batna n’avait pris aucune part à l’insur
rection. L’arrivée des colonnes françaises avait maintenu l’Aurès, et leurs diverses opérations avaient été conduites avec autant de v i­
gueur que d’ensemble. M. le général de Mac-Mahon, à son retour de Folio, sera d’ailleurs prochainement en mesuré d’en prendre la direction en personne.
« Tebessa n’avait point été inquiété depuis le. 10, et le chérit d’Ouarglaest encore sur l’oued Ithel.
“. Laps laKabylie de Collo, 1rs Beni-Ferguen ont payé presque en entier l’impôt. Quinze de leurs chefs, retenus en otages, ont été em
barqués sur le Titan. L’impôt était également payé par les Beui- Bei-Aïd et les Beiii-Meslem. Il ne reste plus d’insoumis sur la rive droite de i’oued El-Kébir que les Djehala, les M’cjiàt, et la fraction (les Oulad Aïdoun appelés Nefedria, à laquelle nos troupes out lait essuyer des pertes considérables.
« M. le génétal do Mac-Mahon, prochainement attendu à Constantine, se proposait de laisser le général Bosquet, avec, trois batail
lons, une section d’artillerie et deux détachements de cavalerie, sur la rive droite de i’oue.d Guebii, vers Talamour, aune journée de Phiiippeville.
« Le 23, la colonne, en descendant la vallée de l’oued El-Kébir, pour bivouaquer à Merhouah sur l’oued El-Adjoul, a rencontré l’ennemi, et, après une action assez vive, lui a enlevé un immense troupeau. Parmi ceux de nos soldats qui se sont distingués, on cite le chasseur Murat, qui a montré un entrain digne de son nom.
« La tranquilité continue à régner dans la subdivision de Sétif.
« A la date du 22 juin, le général Maissiat écrit de Taourirt des Barbaeha, que deux bataillons, appuyés au caravansérail de Boutebaou-Irden, auront dans douze jours achevé, sur la route de Bougie à Sétif, 00 kiiom. de vbufe que les voitures pourront parcourir.
« La nouvelle de la blessure de Bou-Barghla se propageait et jetait le découragement parmi ses partisans.
« Sur la frontière du Maroc, des hostilités sérieuses ont encore eu lieu depuis le 15 juin. A la suite de son dernier combat, sous la zaouïa de Sidi-Ramdam, le générai de Montauban s’attendait à voir El-Hadj-Mimoun venir terminer nos différends, En effet, le 22 juin,
après la soumission des Onlad-Mansour ét des Beni-Mengoucii, ce chef fit demander d’Agrbal une conférence à nos aghas. Le lende
main, prétextant une maladie grave, il faisait dire que si le général
voulait lui parler, il pourrait le rencontrer dans la plaine. Cependant les hauteurs d’Agrbal se couvraient de masses considérables de Kabyles.
» Le général répondit que si, au coucher du soleil, Ef-Hadj-Mimoun n’était pas venu au camp français, nos troupes recommenceraient à fourrager dans la plaine.
« L’effet suivit de près la menace. Le 24, à cinq heures du matin, six bataillons, six escadrons, six pièces d’artillerie et un convoi de fourrageurs se portèrent vers les moissons. L’opération était à peine commencée, que les Kabyles accouraient au combat, ayant, à leur tête El-Hadj-Mimoun lui-même à cheval. Pendant une demi-heure,
les Beni-Snassen tinrent sous notre l eu. Mais le général, voyant un certain flottement s’opérer dans leurs rangs, donna l’ordre de charger. Aussitôt le goum commandé par M. de Cliauzy, et les chas
seurs, avec les spahis, sous les ordres du lieutenant-colonel Tallet,
enlevèrent ie village de Targîvet. Le 2e bataillon du régiment de la légion étrangère et deux bataillons du 7 léger soutinrent la cavalerie. L’action a été brillante et décisive. Mis en déroute, l’en
nemi fret de toutes parts, et nous restons maîtres de ses villages et de ses douars.
« La retraite de nos troupes s’est ensuite effectuée en bon ordre ; elles sont rentrées au camp à deux heures du soir.
« 400 hommes tués, des blessés en grand nombre, huit villages et deux douars brûlés, un drapeau, beaucoup (laques, des chevaux, des mulets, etc., sont ie résultat de cette journée!
« Nous avons eu 2 officiers tués et 9 blessés; 21 hommes tués et 92 blessés. Les officiers tués sont MM. Marcille et Nouvelle, de la légion étrangère. »
Courrier de Paris.
Enfin nous y voilà, trente degrés Réaumur. C’est l’été tout entier à sa proie attaché. Aussi voyez notre Parisien, quel débraillé ! il ôte sa cravate, s’étend sur Fasphalte, et fait la sieste sous l’ombrage en coutil de ses tonnelles du boulevard : c’est là qu’il boit la fraîcheur à Ip,pgs traits dans les délices du grog et dans les brumes du cigare. Ceci est de la villégiaturé à l’usage des sédentaires ; mais qui pour
rait dire le nombre des fuyards, abandonnant la grande ville si subitement incendiée? Pour la plupart de ces sybarites, l’été est comme une maladie inflammatoire qu’il s’a­
git de combattre par les antiphlogistiques. La campagne elle-même, avec ses parcelles d’ombrage, son bout de lac et ses horizons de verdure, n’offre qu’un traitement insuffisant. Spa, Vichy, Bade, les Eaux-Bonnes ou les bains de Dieppe et de Trouville, avec leurs soupers composés de co
quillages et de fruits de mer, a la bonne heure, voilà une thérapeutique irrésistible.
Le fait est qu’hier encore on n’était pas content de la pluie, et qu’aujourd’hui on se plaint du beau temps. En
tendez-vous ce cri général : «Quelle situation! c’est into
lérable ! il fai trop chaud, on brûle au soleil, on étouffe à l’ombre ; tout bien considéré l’ancienne température m’al
lait mieux. » Ainsi nos grenouilles parisiennes demandent
déjà un autre roi, c’est-à-dire un autre soleil, quitte à l’aller chercher sous un ciel plus accommodant.
Au nombre des illustrations qui s’éloignent de Paris en masse, on peut signaler les membres du corps législatif.
Ces messieurs ont reçu leur exeat qu’ils ont célébré par un banquet d’adieu, lequel banquet fait le plus grand honneur à la maison Potel et Chabot; ainsi du moins l’atteste un journal semi-officiel, en usant d’un procédé qui rappelle beaucoup celui de l’ours dans la fable de l’Amateur des jardins. Un autre journal, rival présumé de la Patrie, le Journal de la Cour, qui se rédigeait effectivement au fond d’une cour, et dont le gérant s’appelle Delarue, a expiré au bout de son premier numéro. Ce n’est pas la faute de ses rédacteurs, célèbres dans la politique, et dans la littérature, in utraqve, c’est la faute des abonnés qui ne sont pas ve
nus, et peut-être aussi celle de ce premier numéro qui n’a pas semblé à la hauteur d’un titre aussi pompeux : la Cour. Cet essai d’un Moniteur cérémonial, imprimé sans cérémo
nie sur papier à sucre, a donc succombé, rue de Provence, au rez-de-chaussée, sur le derrière, entre ses deux rédactions : De profundis .
La nomination de M. le comte d’Orsay (et non Dorsel, selon l’orthographe à l’anglaise adoptée par plusieurs do nos gentlemen) à une surintendance de cour fait supposer que nous en verrons bien d’autres avant peu. Du moins,
parle-t-on d’un grand écuyer et d’un grand-maître des céy rémonies dont , l’entrée en charge aurait lieu prochainement.
A l’Académie, où l’on est toujours en république, la république des lettres, M. de Musset a été nommé chancelier,
titre assez pompeux pour exprimer des fonctions peut-être mal connues. Au chancelier est remis la garde du sceau académique, et il a le privilège de siéger à la gauche du di
recteur dans les occasions solennelles. Cet honneur, qui esl bien aussi une charge, revient de droit à l’élu nouveau,
et l’Académie, en cette circonstance, n’a pas dérogé à ses vieux statuts, comme on l’a dit. Suivant un autre on dit non moins téméraire, l’Académie se trouve dans un grand embarras au sujet des prix de vertu appliqués aux livres.
11 y a abondance de candidats ou plutôt de bien méritants, et l’Académie sera obligée de fractionner ses récompenses, et d’établir ainsi des catégories. Dans la première figurent le poète Jasmin, un poète qui parle patois, et l’auteur d’un ouvrage intitulé : Histoire des quatre conquêtes de l’Angleterre depuis Jules-César, et où l’Académie aurait décou
vert, à ce qu’il semble, toutes sortes de choses utiles aux bonnes mœurs.
A propos de legs embarrassants, un savant praticien a laissé par testament à l’Académie de médecine une somme
considérable destinée à récompenser l’auteur du meilleur traitement de la maladie des sangsues, car les sangsues sont malades, on ne s’en doutait pas. Rien de plus respectable
que les intentions philanthropiques du docteur, et l’on voit bien que c’est la vie de ses semblables qu’il veut sauver dans la personne de eés vilaines bêtes. « Quant à moi, disait un autre praticien encore plus explicite sur ce chapitre des sangsues, je laisse toute ma fortune à celui qui apprendra aux hommes à s’en passer. »
Vous vous rappelez certainement cet infortuné et laborieux écrivain dont la misère fit naguère un suicidé, l’auteur de quatre-vingts volumes assez peu lisibles peut-être, et que
cependant beaucoup auront lu ; tout l’héritage de ses quatre entants consiste en cinq ou six lots de manuscrits, que l’on a vendus, ou plutôt que l’on a essayé de vendre aux enchè
res, comme si l’inventaire suivant n’étàit pas fait pour tenter les acquéreurs : M Généalogie et Biographie des Bonaparte depuis le douzième siècle ; 2“ Encyclopédie des dé
nis et des peines dans tous les pays et dans lous les temps ; 3e et (pour abréger) une liasse de manuscrits, piè
ces de théâtre, vaudevilles, poésies diverses ; car le pauvre homme se consolait souvent du dîner qui lui manquait par une chanson. « A mille francs les dépouilles du mort, criait la prisée, à cinq cents francs les reliques- de son métier et le sang de son cœur; mais personne ne devait venir, et per
sonne n’est venu. Cependant il s’agissait et il s’agit encore de sauver jusqu’à demain une intéressante famille. Il n’est pas impossible d’ailleurs que dans ce clinquant se trouve
un filon d’or, et la spéculation a peut-être manqué une bonne affaire, de même que la charité privée aura laissé échapper l’occasion d’une bonne action. N’est-il pas regret
table à ce sujet que les sociétés de gens de lettres, puisqu’il en existe, ne puissent faire un peu du bien qu’accomplissent tant d’autres associations, celle des artistes dramati
ques par exemple? D’un tableau en forme d’annuaire que nous avons sous les yeux, il résulte que l’Association compte ses pensionnaires par centaines ; quant aux souscripteurs, ils y figurent par milliers : ce sont tous les comédiens, depuis le plus humble jusqu’au plus glorieux. Ceux-là tiennent à honneur de secourir la veuve et l’orphelin d’un camarade, et de recueillir leurs invalides. L’Association pos
sède maintenant quarante-cinq mille livres de rentes, et l’on peut juger de ses recettes annuelles d’après la dernière, qui atteint le chiffre de 151,000 fr. Mais aussi que de dé
vouement, et même combien de sacrifices ! car il nous
semble que là, connue ailleurs, ce ne sont pas toujours les plus riches qui se montrent les plus généreux. Dans cette élite, on distingue du moins Mmes Rachel, Déjazet, Augus
tine Rrolian, ainsi que MM. Samson et Bouffé, ce qu’on pourrait appeler f état-major de la souscription. Un seul de ces-bienfaisants comédiens, M. Horace Meyer (est-ce bien un comédien?) a donné plus de vingt mille francs. Cependant, pour parler comme parle le digne rapporteur à ses camarades, « Redoublez de zèle, car il y aura toujours plus d’in
fortunes que la bienfaisance la plus généreuse n’en saurait secourir.
A l’Hippodrome, on nous signale un violoniste plus merveilleux que Batta, de Bériot ou l’incomparable Paganini, qui faisait si bien chanter la quatrième corde. M, Hengler