Costumes du vallon de la Fure et des Terres-Froides. — Dessin de Janet-Lange, d’après M. Vallier; gravure de Best, Hotelin et Cie.
Aciéries de Beaupertuis. — Dessin de Laroche, d’après M. G. Vallier; gravure de Best, Hotelin et Cie.
Manufacture de papiers de MM, Blanchet frères et Kleber, à Rives. — Dessin de Freeman, d’après M. G. Vallier; gravure de Best, Hotelin et Cie.
attachée à leur position , tombèrent en ruines. Aussi les sei
gneurs, devenus plus pacifiques,tournèrent leurs vues d’un autre côté. Possesseurs de courants d’eau nom
breux, il les albergèrent ou vendirent aux industriels, et les fa
briques s’élevèrent bientôt sous les aus
pices de la paix. Rives peut, pour sa part, revendiquer à bon droit de s’être placé à la tête du mouve
ment. L’activité de ses habitants et la renom
mée de ses produits ont étendu son com
merce au loin ; aussi fait-il plus d’affaire que bien des villes su
périeures en étendue et en population.
Le bourg de Rives, chef-lieu d’un canton populeux de l’arron
dissement de Saint- Marcellin, est situé à 27 kilom. de Grenoble, sur la route de
Lyon. En arrivant de cette dernière ville, le voyageur, fatigué par l’aridité et la monotonie de certaines parties du E
qu’il vient de parcourir, est agréaient surpris lorsque, après avoir traversé la plaine de Bièvre, il des
cend la pente rapide qui mène à Rives. En effet, tout change aux environs : le sol, devenu moins rebelle à la culture, disparaît sous de belles plantations, tandis que.les maisons et les fabriques, dispersées çà et là au milieu des en
clos, donnent l’idée d’une population plus nombreuse et surtout plus active, ii’un autre côté, la nature prend des proportions plus grandioses ; elle sem
ble vouloir, par ses horizons pleins de hardiesse et les accidents d’un terrain mouvementé, préparer le voyageur aux sublimes spectacles qu’il doit ren
contrer à chaque pas dans ces belles contrées. Rives, en effet, placé en ve
dette en face de notre •Graisivaudan, comme Berne à l’entrée de l’Oberland, offre avec cette ville plus d’un trait de ressemblance, monuments à part.
J )e la place principale, jetez les yeux au levant : la haute chaîne glacée des Alpes et les montagnes de la Grande- Chartreuse élèvent leurs cimes che
nues, comme les glaciers et les rochers du Wetterhorn et de la ïurigfrau vus de laiPlate-Forme, et à la même dis
tance. Quel plus magnifique spectacle , lorsque, par une belle soirée, le soleil darde ses rayons de pourpre sur ces grandes lignes et les colore de leurs vifs reflets !
Rives est un des bourgs les plus consi
dérables de l’Isère. Sa population, qui n’é tait que de 1,/ Z 0 ha
bitants en 1790, et de 1,520 en 1806, s’est accrue, depuis, consi
dérablement avec les développements de sonindustrie.Elleest, d’après le dernier re
censement, de 2,339 âmes. Son territoire est étendu, mais l’in
dustrie lui rend plus de services encore que la fertilité de son sol. Rives possédait, en 1835, trente métiers à tisser la soie, et
leur nombre n’a fait qu’augmenter depuis les derniers troubles de Lyon : on en compte actuellement qua
tre cent soixante. MM. Michel frères, de Lyon, entrent à eux seuls dans ce nombre pour le chiffre de trois cent soixante. Les métiers à toile sont aussi très-nombreux; presque tous les paysans en ont un. Ils cultivent leurs terres pendant la belle saison, et l’hi
ver est employé à fabriquer avec le chanvre de leur récolte les belles toi
les qu’ils vont ensuite vendre à Voiron, et qui, de là, sont exportées dans l’Amérique du Nord principalement et dans l’Espagne, où elles vont rivaliser avec celles de Hollande et de Laval.
Une grande partie de ces produits, connus dans le commerce sous le nom de tuiles de Vairon, sont fabriqués à Rives et dans les villages circonvoisins.
Mais sa principale richesse consiste dans ses aciéries et ses papeteries, auxquelles vous me permettrez de consacrer quelques lignes.
Je, vous ai déjà parlé, mon cher M..., de l’ancienneté des aciéries de Bonpertuis. Celles de Rives ne lui cèdent en rien sous le rapport de l’antiquité de la race ; et, s’il faut vous exhiber leurs parchemins de noblesse, je vous dirai que, dans une des forges établies à la Liampré, — quartier du Bas- Rives, — en opérant quelques changements dans une de ses parties, on