L’e‘trade des musiciens, élevée au milieu de la jilace de la Comédie, sera également entourée de hampes, de guirlandes, de bande
roles et de trophées. Dans la soirée, cette estrade sera éclairée par des verres de couleur.
La fa jade du théâtre sera couverte de tentures et ornée de drapeaux et de guirlandes. Dimanche et lundi soir on placera des lam
pions dans toute la hauteur de la lace postérieure des colonnes, de façon à détacher toute la colonnade en noir sur un fond lumineux qui fera ressortir les tentures et les décorations du mur intérieur. Il est question de placer entre les colonnes des transparents aux chif
frés du Président et les écussons armoriés de Strasbourg, de Paris et de tontes les villes principales qui se trouvent sur le parcours du chemin.de fer. L’éd iiçe sera illuminé extraordinairement et surmonté d’un grand transparent figurant une icgle.
La place située entre le théâtre et te bâtiment de.s archives sera en partie couverte et servira dé buffet pendant le bal du lundi soir.
La halle couverte et la place du bazar, situées à côté, seront décorées de hampes, de trophées avec écussons et de banderoles.
Sur la place Kléber, deux énormes mâts aux couleurs nationales seront dressés dans l’axe du pavillon de l’état-major. Le monument rie Kléber sera éclairé par des pots à feu.
La place Gutenberg sera pavoisée de mâts et de trophées ; la statue sera illuminée le soir par des pots à feu, et les deux foniainés seront entourées d’obélisquès ornementés et couverts de lampions.
Pendant les deux soirées, la ilèche de la cathédrale sera éclairée par 700 globes de couleur.
Le premier sot, à un signal donné à la préfecture, des flammes de Bengale blanches, suivies, à quatre reprises, de flammes de cou
leur, s’allumeront tout à coup, et seront suivies par une pluie de ,1,000 étoiles de couleur, qui relatera aux quatre tourelles. Outre eéla, dans la même soirée, des flammes de Bengale seront allumées, à six reprises différentes, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur de la (lèche.
Lundi soir des flammes de Bengale brilleront, à douze reprises, an haut de la cathédrale.
(es illuminât pus seront, en général, d’un aspect plus brillant et d’un effet plus yarié que celles qu’on a vues à Strasbourg, lors des fêles précédentes
Des secours seront distribués aux indigents à l’occasion des fêtés.
Statistique des chemins de fer


en France.


Voici quelle est maintenant la statistique générale des chemins de fer qui doivent sillonner notre sol, répandant le mouvement et la vie du nord .au midi et de l’est à l’ouest; rayonnant de Paris, ce rentre vers lequel converge toutel’activité commerciale de la France, aux frontières de felgique, de Suisse, d’Allemagne, d’Italie et d Espagne, et aux côtés de l’Océan ét de la Méditerranée.
La longueur totale (les lignés concédées est de 0,983 kil. Au 31 décembre 18ô 1, on exploitait sur ce nombre 3,0G8
Au 1er janvier 1852, il resta11 à construire 3,315 On a mis depuis, ou on va mettre en exploitation 311
Il rie reste plus à construire (pie 3,004
Toutes les lignes actuellement concédées seront entièrement achevées au moyen d une dépense à la charge de l’Etat, qui sera encore, au 1 Janvier 1853, de 215 millions. Mais comme le trésor recevra, de son côté, dans le même espace de temps, une somme de 144 millions qui lui est due par (Efférentes compagnies, il n’aura, en réalité, à débourser que 71 millions. C’est donc à l’aide d’une modeste subvention annuelle d’environ 10 millions que le gouvernement aura complètement terminé, dans six ou sept ans, cette im
portante et gigantesque entreprise des chemins de fer, qui esf appelée à exercer une influence si considérable sur l’accroissement de la prospérité publique.
En quelques mois, 2,921 kilomètres ont été. concédés. La concession de ces 2,921 kilomètres se divise en deux périodes distinctes, la période dictatoriale, qui a liai le 29 mars, et la période législative, qui a fini le 29 juin.
La première comprend :
Le chemin de 1er de ceinture, destiné à relier entre elles les gares de Houe.i, (lu fiord, de Strasbourg, de Lyon et d’Orléans, Concédé le Î0 décembre iS5t ;
Les chemins de Lyon à Avignon et de Paris à Lyon, qui doivent mettre en communication le port de ( alais et la frontière (Sri nord avec la Méditerranée, concédés l’un le 3 et l’autre le 5 janv iter i 852 ;
La première seetini du chemin de fer de Dijon à Mulhouse S arrêtant à Besancon, ainsi que deux embranchements, t’mi d’Ai x mue sur Gray, et l’autre (le pôle sur Salins, concédés le 12 février 1852;
On embranchement se dirigeant de Saint-Quentin v ers la frontière belge, au-delà de Madbeuge, oh il doit se relier, à Érqheliiies, au chemin de fer de (.harleroi; un second embranchement se dirigeant,
au bateau du chemin (le fer de Saint-Quentin, pour se relier, à Somain, au chemin de fer du Nord ; un troisième enibranctieinejit partant de la Père et se détachant de la ligne de Ow à Saint-nileu
tin, à Terguier, pour se porter, par Laon, sur Reims, où il se r,el cra au chemin de 1er qui met celte ville eu communication âv ce Lpernay, et enfin un quatrième embranchement deNoyellê à Sàiht-Valéry, concédés le 19 février 1852.
Le chemin de 1er destine à rattacher la ville de Strasbourg à celle de Wissembourg, sur la frontière bavaroise, concédé le Ü5 février 1852 ;
Un embranchement de Metz sur Thionville, devant se prolonger dans la direction du Luxembourg, jusqu’à la frontière prussienne, et le chemin de fer de Blesnie à Gray, concédés le 26 mars 1852 ;
Le prolongement de Chàteauroux à Limoges, et celui du beç (l’Ailier à Clermont, avec embranchement de Sariit-Geniiato-les-Fossés
sur Roanne; un embranchement de Poitiers sur la Rochelle et ttocliefbrt, concédés lè 27 mars 1852, et devant serv ir à l achèvement du réseau spécial du centre et du sud-ouest. La seconde période comprend :
Le chemin de fer de Paris à Cherbourg, destiné à desservir les villes d’Eweux, de Bernay, (le Lisieux et de ( aen, avec deux embranchements, l’un se dirigeant de Mézidon sur le Mans, par Argen
tan et Alençon, et l’autre partant de Serquigny pour aboutir à ÎAHifville, voté le 27 juin dernier ;
I.e chemin de 1er de Bordeaux à Cette, destiné à desservir Agen, Toulouse, çastelnaudary, Carcassonne, Narbonne et Béziers, voté le 28 juin 1852;
Les embranchements de Kognac à Aix et de Marseille à Toulon, également votés le 28 juin 1852.
Courrier de Paris.
Les lamentations continuent, le c:el est trop pur et le soleil-trop radieux; faute de quelques nuages, cette belle
saison va manquer son effet. H n’est plus question des plaisirs de l été, on ne parle que de ses supplices. Les journaux quotidiens sont gais comme un martyrologe ; ils sont rem
plis de variétés peu amusantes : coups de soleil foudroyants, accès de fièvre chaude, cas d’hydrophobie, et il en résulte que toule promenade est une imprudence ; mais la plus grande, c’est de se baigner. La Seine châitie des noyés. Ensuite, ajoutent les connaisseurs, tenez-vous tranquille
ment au logis et buvez irais le jlioins possible, ou bien la Faculté ne répfoni de rien. A 1’Ohservatoirë on ne saurait prévoir encore la fin de celle température ; riotis aurons donc probablement le Sénégal à Paris pendant deux mois,
tout le présagé; et l’arrivée des hirondelles du cap de Bonne- Espérance, et ce phénomène inouï de detix pleines lunes dans le mois de juillet.
Le fait est qüe, pour une ville en nage, et qui va brûler, notre Paris se donne beaucoup de mouvement. Il ne s’agit que de lui trouver uii prétexté à distraction gratis, par exemple la nouvelle exposition des lableaux couronnés par le jury, ou inèitie une séance de l’Institut historique, moins que rien, et, eh. dépit de la canicule, la foule y sera. On s’attend si bien à la Iroùver aussi à la nouvelle inau
guration du Panthéon, rendu au cuite de Sainte-Geneviève, sous la présidence et lés auspices de M. Romieu, directeur des benux-arls, que l’autorité se propose de prévenir le trop plein des fidèles, en distribuant des cartes d’entrée pour la cérémonie. On compte sur l’empressement delà dévotion officielle et en équipage, de sorte que les siutfiies piétons pourraient bien rester une fois de plus à là porté du temple. tJh e autre solennité, qui s’adresse encore plus à des privilégiés, c’est celle qui aura lieu demain dimanche; à Strasbourg, où Al. je President de la République doit se rendre pour rinaüguration du chemin de loi . Cinq ou six cents invitations ont èlé distribuées dans 1 adininistratioh,
la magistrature et l’armée, et le journalisme aura sa part dé cette politesse; ne faut-jl pas qu’il donne cà la fêle la bénédiction de sa publicité? Il y aura banquet, réception et bal. C’.est une trilogie complète.
Ou avait f arié d’üh ajournement motivé sur le retard apporté dans la préparation des toasts et des discours ; mais à défaut dès allocutions; le festin est prêt et il a fait passer sur le reste. On n .entend pas,— et c’est fort bieti entendu,
—• qu aucun des. illustres comités puisse dire : On m’a servi du réchauffé. Observons à l’avantage de notre pays qu’en Angleterre et en Allemagne, ces prises de possession du territoire par le railway s’effectuent sans cérémonie ;
l’essentiel pour nos voisins, c’est de terminer ces lignes de fer ; pour nous l’indispensable, c’est de les inaugurer. On croirait difficilement a leur existence sans cet accessoire. L’enlhousiasme des populations a l’aspect de la locomotive, la présence, des autorités, les félicitations, officielles, l’é­
change des toasts et leur proclamation, tout cela forme un beau spectacle qui donne confiance au pays et surtout à factionnaire.
En vertu d’une mesure généralement approuvée, le jardin des Tuileiies est mis à la disposition du public jusqu’à minuit. .Si notre public est sage, et s’il sait se montrer digne de cette concession, nul doule qu’on ne l’étende encore, en lui assurant la jouissance des quinconces réservés. La gra
cieuseté serait complète, si l’on voulait bien enfin mettre quelques fleurs de plus dans les parterres el beaucoup plus d’eau dans les bassins. Un éclairage abondant illuminant le jardin dans ses profondeurs, le bocage sera sans mystère, car il s’agit de ne pas faire ombrage à là vertu, et il faut que, la nuit comme le jour, les jeunes mères puissent jouir en toute sécurité de leur villa. Dans celte cil-constance, nous com
prenons futilité des cerbères administratifs chargés de faire obseriver la consigne et de dire aux femmes légères, s’il s’eh présente : Allez vous promener ailleurs.
Quant à nos petits événements ordinaires, il faudra bien, pour celte fois, que vous vous en passiez : rien de neuf, el surtout rien de irais. Aussi voyez ce qui résulte pour Paris
de ce dêficjl extraordinaire, nouvellistes ef feuilletonistes font abandonné à l’eiivi ; ce sont alitant (l’exiles volontai
res à Spi, àCônsiaiiiiriobje, et ailleurs. «Vous accusez mon indolence, écrivait un ancien à son correspondant qui lui reprochait d’avoir manqué le dernier cqtnrier ; mais, à Paris, tout dur!, et I armée, et les Vents, et Neptune ! D ail
leurs, par cette chaleur accablante, que pourrais-je bien vous apprendre qui n’ait déjà tràitsjnrc. » (Historique, y compris le jeu de mois.) Sut- quoi, notre ancien, comme un homme de lionne Volonté qui se sent poussé dans ses der
niers retranchements, en vient tout dé suite aux choses du
théâtre, et c’est çë qu’il y a de mieux à faire quand on n’a plus rien à dire. Donc, aü théàlre de la Bourse, l’inépui
sable M. Çiairvilj! a voulu parodier l’ouvrage de M. Pons ard. La divinité, qui veille sur ce nouvel Ulysse, le com
pagnon du devoir, c’est une sage-femme. Pénélope s’appelle Pleine de loques, et Télémaque fêle ci cinq s es. C’est une parade en vers burlesques et en prosp bouffonne, qui se joue en partie double, sur la scène et dans la salle. Quelques drôleries ont fait rire, èt, entre autres,.l’enseigne de l éta
blissement d’Ulysse dans son moulin de tietae : À n pair é ligne. Mm, les derniers moments dü chien Argot, qui meurt pour épargner à son nidîtré la taxe des cinq francs. Passons au Gymnase.
Par les fenftres est une jolie pièce, qui n’a qu’un tort, celui de se faire jouer pendant l’été. Ensuite l’in
trigue est peut-être vieille, mais on lui a mis du fard. Par les fenêtres, AI. Ernest, un simple étudiant, courtise M1 Céleste, line charmante héritière; mais nous possé
dons une tante, espèce de béate mondaine, qui a fait choix d un autre fiancé pour sa nièce. Fil le vilain M. Pontaux-Bicheset la plus affreuse M”10 Paradis! Sur celte apos
trophe peu obligeante, voilà M- Erriest qui grimpe au bal


con de MUe Céleste, et alors la nièce se fâche, la lanle crie


à la garde, et quand la garde arrive, c’est pour emmener M. Pont-aux-Biches, Dès ce moment il devient certain que
les amants seront unis. Supposez un dénoûment contraire, et à coup sûr la chute eût été aussi éclatante que le succès a été complet. Cet agréable vaudeville once spirituel pro
verbe, probablement destiné au Théâtre-Français, fait beaucoup de plaisir au Gymnase. L’âuteur est VL Amédéé Achard, qui écrit ses pièces comme ses feuilletons, avec beaucoup de soin, de verve et d’esprit.
Quant à VHomme de cinquante ans , de M. G. de Montheau ( théâtre des Variétés ) , c’est la perle des célibataires, ii est galant et il est vertueux, il sait plaire et il ne veut pas pousser sa bonne fortune jusqu’au bout. Mais alors pourquoi cét honnête Duflot a-t-il entre
pris de séduire Emmcliné? Pourquoi? pour lui rendre son
jeune époux qui se dérangeait. Que si l’expédient semble bizarre, ii est certain que l’exécution en a fait quelque
chose de vraisemblable. La pièce est bien conduite, elle est intéressante et spirituelle, et tout à fait digne des applaudissements qu’on lui a donnés.
Philippe Busoni. David (d’Angers) à Athènes.
Athènes, 27 juin 1852.


Monsieur le Kédacteur,


11 y a tant de Français illustres hors de France que le public, qui n’a pas la mémoire des noms, doit en avoir déjà oublié plus de moitié. Ya-t-il quelqu’un à Paris qui sache oti vit Al. David (d’Angers)? Et cependant ce serait le moment, oü jamais, de penser à lui. Pradier est mort, et, le jour où ]a France se voit enlever 1 un de ses deux grands sculp
teurs, il est assez naturel qu’elle se demande où est l’autre.
Permettez-moi donc de donner de ses nouvelles au public d’artistes et d’hommes de goût qui lit votre journal, et de défendre contre l’oubli un homme pour qui l’oubli n’est pas fait.
Après les événements de décembre, M. David (d’Angers); qui était libre d’idler partout, hormis en France, a fait choix d’Athènes, la ville sainte et la Jérusalem des artistes; Athè
nes qu’il désirait voir depuis longtemps, et où il passerait peut-être des jours heureux s’il y était en pèlerinage et non en exil. Tous les soirs, au soleil couché, lorsque la fraîcheur permet de sortir des maisons, les Athéniens ren
contrent à la promenade un homme de soixante ans, trèsfatigué, très-souffrant, et appuyé sur le bras d’une gracieuse, jeune fille. Les personnes les mieux informées ont ouï dire que ce vieillard et cet enfant étaient exilés de France; mais M. David se bouche si scrupuleusement les oreilles au seul mot de politique, que les Grecs en sont encore à se deman
der s’il est légitimiste ou républicain. Ce qu’on a su dès les premiers jours, c’est qu’il montait souvent à l’Acropole, et qu’il fréquentait assidûment les bas-reliefs du Par thé non.
Ce que toute la ville sait d’aujourd hui, c’est qu’il vient d’achever un buste colossal de Canaris.
Depuis longtemps ce buste existait à l’état de projet dans l’esprit de M. David. Canaris manquait à sa collection. On rencontre dans ce monde des esprits appliqués et studieux qui passent leur vie à amasser des coquilles. AL David, avec
autant de passion et plus de gloire, fait collection de grands holtlinés. Ii y a peu de célébrités contemporaines qui n’aient passé par ses mains, et reçu de lui la sanction du marbre
ou du bronze. A l’affût du talent et de la gloire, il va. chercher bien loin un homme de mérite pour faire son por
trait et le lui donner. C’est ainsi qu’il a réuni, c’est-à-dire sculpté, plus de cent bustes et près de six cents médaillons, à sês et pour le plaisir de donner l’immortalité à ceux qui en sont dignes. Canaris était un des desiderata de cette grande collection. Ce corsaire intrépide, ce brûleur de (lottes, ce Jean Bart de la guerre de l’indépendance, de
vait séduire le mâle talent de Al. David, et peu s’en fallut qu’il ne fît le voyage de Grèce pour Canaris, comme il avait faille voyage de Gènes pour Byron,.le voyage d’Allemagne jidur Gajthe, pour Sclielling et pour lluiri boidt, sans parler de ses courses à travers la France. Lu jour il est allé cher
cher auprès de Derpignan, sur la frontière de l’Espagne, un vieux soldat de la Hépublique dont il avait lu un fait d’armes : il s’appelait Cassaigne. En marchant à l’assaut, d’ün bastion espagnol, Cassaigne voit son bataillon fou
droyé par line décharge d’artillerie. Ses soldats, jeûnes troupes, se jettent par terre; il reste seul debout ; « Enfants, s’écriç-t-il, n’humiliez pas devant l’ennemi les cou
leurs de. la République ! En avant, à la baïonnette ! » Et le fort est pris du premier bond. Ce héros d’un jour, comme la Révolution en a tant fait, était allé vieillir dans un petit village au bord de la mér. Mais la nier s’était retirée, les habitants l’avaient suivie, et Cassaigne vivait seul au milieu
des ruines lorsque M. David vint lui apprendre qu’il n’était pas publié dé tout le monde. Il mourut peu de temps après,
et M. David offrit de lui élever un tombeau surmonté d’une baïonnette gigantesque.
Si j’ai conté tout au long cette histoire , c’est que ce voyage, et lé choix du héros, indiquent assez bien le caractère dilhousiaste et les prédilections militaires de M. Da
vid, coihme là conception de ce monument, qui est resté d’ailleurs à l’état de projet, peut servir à caractériser son talent. N’y a-t-il pas à Montra rency un monument surmonté d’un sabre qui poignarde le ciel? C’est le tombeau d’un Po
lonais, dessiné par M. David. Sa statue de la République s’appuie fièrement sur un fusil de munition. 11 est impossi
ble de ne pas remarquer, dans la vigueur un peu crâne de ces œuvres, et de toutes celles du même maître, une cer
taine emphase inconnue des anciens, et je ne sais quoi de théâtral. Je prends ce mot dans le meilleur sens, car la sculpture de M. David n’est pas froidement théâtrale, comme les lableaux de l’école de l’Empire, qui ne sont que des