flcation du ministère, que le Moniteur dp 30 juillet a complétée par la nomination de M. Fould au ministère d’Etat, en remplacement deM. Casablanca, nommé sénateur, ainsi que M. Lefèvre-Duruflé et M. Turgot. Ce remaniement ne pouvait être blâmé de personne ; mais il a eu la haute ap
probation du docteur Véron, dans des termes qui ont paru fort plaisants à tout le monde. Le conseil d’Etat, par suite de la nomination de M. Magne au ministère des travaux publics, est devenu, à son tour, le théâtre d’une petite ré
volution qui a été remarquée, et qui doit être consignée à la date du l août. Le général Allard, conseiller d’Etat, est nommé président de la section de la guerre, en remplacement de M. le vice-amiral Leblanc, qui rentre dans les ca
dres d’activité de la marine. —M. Boudet, conseiller d’Etat, est nommé président de la section du contentieux, en rem


placement de M.Maillart, dont la démission est acceptée.—


M. Vuillefroy, conseiller d’Etat, est nommé président de la section des travaux publics, de l’agriculture et du com
merce, en remplacenient de M. Magne. — Puis viennent des nominations nouvelles : M. Persil remplace M. Cornudet; M. de Cormenin reniplace M. Gjraud, qui succède à feu Eugène Burnouf en qualité d’inspecteur général de rensei
gnement supérieur pour l’ordre des lettres; M. Cochelet, consul général de France en Angleterre, succède au géné
ral Allart, nommé président de section; M. Edmond Maigne, maître des requêtes de première classe, remplace M. Itnudct, nommé président de section; M. Arrighi de Padoue succède, comme conseiller, à M. Vuillefroy. — Sui
vent des nominations de maîtres des requêtes : MM. Pagès, Eugène Dubois, de Xavenay, passent de la deuxième à ia première classe, en remplacement de MM. Maigne et Arrighi, nommés conseillers, et de M. Reverchon, dont la re
traite, comme celle de M- Cornudet, n’est pas motivée dans le décret. Sont nommés maîtres des requêtes de deuxième classe : MM. de Misiessy, Napoléon Camerata, Léopold Lehon, de Chamblain, en remplacement de MAL Pagès,
Dubois et de Lavenay, passés à la première, et de M. Gavini, nommé préfet du Lot.
Tels sont les actes les plus considérables dus à l’initiative de M. le Président de la République. Le Moniteur, dans sa partie officielle, n’a pas eu de plus grand intérêt; dans sa partie non officielle, il a répondu simplement et di
gnement à un bruit que les saints avaient fait courir au sujet des candidats à 1 Ecole normale, à savoir que ceux de ces candidats qui ne professent pas la religion catholique ne seraient pas admis à l’examen. Voici la réponse :
« Les examens pour l’admission à l’Ecole normale commenceront le lundi 2 août. 163 jeunes gens ont demandé à concourir pour les 25 places d’élèves qui devront être données cette année; ldi candidats ont été admis au concours.
« Parmi les 22 candidats qui n onj. pas été admis, il y a 18 catholiques, 3 israélites et 1 protestant. Au nombre des candidats admis, 135 appartiennent à la religion catholique, Zi sont proteslants et 2 israélites. »
C’est donc le ministère de l’instruction publique qui fournit, ce qui est assez ordinaire à cette époque de l’année, matière aux enregistrements de l’iiistoire administrative.
On a encore remarqué, cette semaine, un document d’une haute importance ainsi résumé par le Journal des Débats.
fl s’agit du rapport de la commission chargée de préparer les nouveaux programmes de Renseignement scientifique des lycées, pour les mettre en harmonie avec ceux des écoles spéciales du gouvernement.
« La commission, en partant du principe consacré par Je décret du 10 avrij, c est-à-dire ia division des élèves en deux sections, l’ime pour les lettres, l’autre pour les sciences, a décidé qu’il y aurait dix classes par semaine, de deux heures chacune, le jeudi demeurant libre.
« Cinq de ces classes seront réservées à l’enseignement des lettres ; les cinq autres, à celui des sciepces.
<• Les études et les exercices des cinq classes réservées aux lettres seront communes aux élèves de la division scientifique.
« La commission, en accordant à chaque enseignement son importance, place celui des lettres au premier rang, même pour les élèves de la division scientifique. Elle attribue le second aux mathémati
ques; le troisième, à la physique et à la mécanique ; ie dernier, à la chimie et aux sciences naturelles.
« Elle a pensé que l’examen sur le grec fait à Rentrée de ia classe de troisième constaterait, pour les élèves de la division scientifique, une connaissance suffisante de la langue grecque. C’est à l’étude du français, du latin, de l’allemand ou de l’anglais, de l’histoire et de la géographie, que seront réservées en conséquence les études lit
téraires de la section scientifique pendant les années.de troisième, de seconde et de rhétorique.
« Les classes de latin seront exclusivement, consacrées à des exercices de version, partie par écrit, partie à livre ouvert. Les exercices sur le thème et les vers latins sont supprimés.
« Les exercices relatifs à l’étude de l’allemand ou de l’anglais consistant, au contraire, plus particulièrement en thèmes écrits ou parlés, la commission pense qu’ils suffiront pour accoutumer les élèves à traduire leur pensée dans une langue étrangère.
« Le rapport fait ressortir avec une insistance très-marquée l’utilité de i’étüde des langues et des lettres pour développer l’intelli
gence et pour fortifier l’esprit dès élèves, eii les mettant en rapport avec les plus beaux génies de l’antiquité et des temps modernes.
« En conséquence, la commission veut que les élèves de la section scientifique partagent, pendant les années de la troisième, de la seconde et de la rhétorique, toutes les leçons et tous les exercices de la section littéraire qui sont relatifs à l’analyse des auteurs fran
çais, à la version latine, à l’histoire, h la géographie et à Rétude des langues. Comme on l’a dit tout à l’heure, le thème, les vers latins et l’étude (lu grec sont seuls retranchés du programme. Ces trois points exceptés, là commission entend non-seulement que les programmes d’études seront les taêmes pour la section littéraire et la section scientifique, niais encore que les classes seront communes ainsi que es compositions, et qu’à Paris, en particulier, les élèves de la sec
tion scientifique seront confondus avec les élèves de la section littéraire dans les épreuves du concours général.
« L’étude des mathématiques sera répartie et échelonnée sur plusieurs années, depuis la cinquième jusqu à la rhétorique inclusive
ment. L’année de logique sera consacrée à la révision de toutes ces études.
L’étude de la physique ef de la mécanique est également par
— Nous publions plus loin le programme de la fête du 15 août, pour laquelle le conseil municipal de la Seine a voté une somme importante :
Le conseil municipal de Paris vient de voter une somme de 90.000 lr pour la part de la ville de Paris dans les dépenses de la lète du 15 août. Cette somme servira à payer les petits feux d’ar
tifice fie la barrière du Trône et du pont d’Austerlitz, les joutes sur la Seine, les théâtres de pantomimes militaires aux Champs-Elysées, et les illuminations secondaires.
Le reste delà fête, c’est-à-dire le bal offert aux dames de la Halle sur Remplacement du marché des Innocents, le combat naval entre la frégate-école et de petits bateaux à vapeur montés par des marins arrivés de Cherbourg, le grand feu d’artifice au-devant du Palais- Législatif, l’illumination nouvelle de l’avenue des Champs-Elysées, le Te Deum à Notre-Dame, etc., seront payés par l’Etat.
Les pauvres ne seront pas non plus oubliés, et la ville, outre ces 90.000 fr., consacre encore une somme importante en distributions faites aux indigents.
— Les flots et les grands-ducs sont changeants. Nous avons cru, la semaine dernière, au triomphe de M. Boccelia, ministre des cultes, à Florence. Il faut croire le contraire aujourd’hui. On sait que la crise ministérielle, qui durait depuis plusieurs mois en Toscane, par suite de la lutte intime dans le sein du cabinet entre M. Baldasseroni, président du conseil, et ses collègues, d’une part, et M. Boc
celia, ministre de l’instruction publique, d’autre part, vient de sé terminer par la démission de M. Boccelia, que le grand-duc a acceptée.
Ce résultat paraît avoir été très favorablement accueilli par l’opinion publique, qui voit avec raison dans le maintien de M. Baldasseroni le maintien des lois Léopoldioes, tandis que la direction des affaires confiée à M. Boccelia était la révocation de ces lois, auxquelles les Toscans attachent une grande importance.
— On écrit de Vienne- le 30 juillet :
« Hier, à quatre heures et demie de l’après-midi, S. Al. le roi Othon est arrivé ici avec sa suite. S. M. est descendue au palais de S. A. I. l’archiduc Albert. Au débarcadère S. M. a été reçue par les archiducs, les généraux et les auto
rités civiles et militaires: Devant le palais de l’archidue Albert, le roi a été reçu, au son de la musique militaire, par une compagnie de grenadiers. S. AI. paraît souffrante. Après-demain elle partira pour Carlsbad.


— La crise ministérielle continue en Belgique, et lès ef


forts tentés par le Boi pour la reconstitution du cabinet ont été jusqu’ici sans résultat. C’est sans doute afin de consul


ter l’opinion des représentants sur la situation, et de cher


cher une force à l’appui d’une des combinaisons essayées,
qu’une session extraordinaire de la chambre est annoncée pour le courant de la semaine prochaine. Les employés at
tachés au greffe de la chambre ont été avertis, dit-on, de se trouver à leur poste le 10 août.
— On a, depuis, plusieurs jours, la nouvelle de l’arrivée à Taïti de la corvelte TArtém-Ue, partie de Cherbourg le 1 k décembre, avec M. le capitaine Page, nommé commandant de la station de l’Océanie. t ArtémUe avait relâché à Rio, puis à Valparaiso, après avoir doublé le cap Horn ; elle, voya
geait de conserve avec le bâtiment qui conduit à Nouka- Hiva trois condamnés du procès de Lyon. L’arrivée de CArtémise à Taïti est le sujet d’un dessin que nous publions sur la page précédente ; l’autre est line vue de Papo-Iloua.
On saura bientôt à quoi s’en tenir sur le bruit répandu par les journaux des États-Unis d’une révolution républicaine dans ce pays, et de la déchéance de la reine Pomaré, réfu
giée, dit-ori, à bord d’un bâtiment français. Provisoirement nous n’en croyons rien.
— Les arts payent depuis quelques semaines un large tribut à mort. Dans la nuit du 3 au i août, M. Tony Johannot est mort d’une attaque d’apoplexie foudroyante.
M. le comte d’Orsay, qui venait d’être nommé surintendant des beaux-arts à l’Elysée, mourait presque à la même heure, à la suite d’une maladie de quelques jours.
Paulin.


Fête du 15 août.


Voici le programme complet et officiel de la fête du 15 août, tel qu’il vient d’être approuvé par le Prince-Président :
Le matin, le Prince-Président entendra une messe de Te Deum dans l’église delà Madeleine.
Champs-Elysées. — L’avenue sera bordée de soixante-deux fontaines de 7 mètres de haut, ornées de statues, de fleurs, de feuillages et d’appareils destinés à faire jaillir l’eau, et à porter des illuminations diverses.
Ces deux lignes seront entrecoupées par des appareils à gaz, au nombre de 165, ajustés surles candélabres existants et représentant des aigles et des N couronnés, qui se dessineront le soir en jets de lumière. Les fontaines, les aigles et lés N seront reliés par des guirlandes de verres de couleur.
La statue équestre en bronze de l’Empereur, par M. de Kieuwerkerque, sera placée au rond-point des Champs-Elyséés, sur Remplacement du bassin.
Beux théâtres et deux mâts de cocagne seront édifiés sur te grand carré des fêtes.
Le soir, les quatre fontaines des pelits carrés, le grand carré, l’allée d’Antin, le Cours - la - Reine et les autres allées seront illuminées.
Arc fie triomphe de T Etoile. —Un aigle colossal, dessiné par M. Barye, surmontera le couronnement de Rare de triomphe de l’E­
toile. Le jour, cet aigle sera figuré en bronze, au moyen d’une toile de décor peinte; le soir, il apparaîtra dessiné en lignes de feu,
qui reproduiront les contours, les ailes, et tous tes détails de sa structure.
Le monument sera éclairé par les reflets de la lumière électrique. Place lie la Concorde. — L’Qbélisque, les doux fontaines, les candélabres, les colonnes rostrales, les statues des r illes de France, les balustrades des anciens fossés seront décorés d’attributs, de fleurs et d appareils d’éetairage pour te soif; dès arcades lumineuses enceiudroiit la place.


Le ministère de la marine,, le Carde-Meuble, la rue Rovale et la


Madeleine seront illuminés le soir,
fagée entre les trois années de troisième, de seconde et de rhétorique.
“ L’étude de la chimie marchera concurremment avec celle de la physique pendant ces trois mêmes années.
« L’enseignement de l’histoire naturelle est placé dans l’année de rhétorique pour la partie théorique, et en troisième pour l’exposé des méthodes de classification.
« La cosmographie, la géographie, le dessin proprement dit et le dessin linéaire occupent aussi leur place dans le programme.
« Quant à l’année de logique, ie rapport se borne à nous apprendre qu’elle sera consacrée à la révision méthodique des cours qui auront occupé les trois années précédentes. 11 ne fournit absolu
ment aucune lumière sur ce qu’on entend par Renseignement même de la logique séparée de la philosophie.
« La commission veut qu’il n’y ait plus qu’un seul programme pour l’admission à l’Ecole normale (division des sciences) et pour l’admission à l’Ecole polytechnique. En outre, toutes les matières qui seront l’objet de ce programme commun n’étant pas comprises dans les cours des trois années consacrés à Renseignement des sciences, la commission veut qu’un enseignement particulier de mathématiques spéciales soit conservé dans un certain qombre de lycéeâ, choisis ef répartis sur te territoire, uiie cinquième année sprâ consacrée à cet enseignement, qui aura pour objet de complé
ter la préparation des candidats pour l’Eco e polytechnique et pour l’Ecole normale.
< Le projet de la commission ne contient aucune disposition spéciale sdi l’étude de la médecine, au sujet de laquelle on reçomiâit pourtant que le décret du 10 avril à soulevé des oîtjectlons graves.
L’étude de la médecine restera donc sous l’application du décret organique interprété comme on vient de le voir.
« L. Alloury.››
Le Moniteur du Zt août annonce que les conclusions de la commission ont reçu l assentiment du conseil supérieur de l’instruction publique, dans sa séance du 3 :
« Le conseil supérieur de l’instruction publique a adopté le projet de règlement sur Renseignement religieux des lycées.
« Dans la même séance, il a terminé l’examen des mesures et des programmes proposés par la commission mixte.
«Après avoir donné son assentiment aux douze résolutions qui servent de base à ia convention conclue entre les délégués des ministères de la guerre, de la marine, des finances et de l’instruction publique, le conseil a successi
vement adapté, 1“ les programmes scientifiques qui seront particuliers aux élèves des sciences ; 2” les programmes littéraires qui, communs aux élèves et des sciences et des lettres, règlent Renseignement de l’histoire, de la géographie, des langues vivantes et des littératures latine et française.
« Déjà le ministre de l’instruction publique avait, dans les précédentes séances, déposé sur le bureau du conseil le projet de règlement des études littéraires et scientifiques de l’école normale supérieure, et les nouveaux programmes du baccalauréat ès lettres ; aujourd’hui il a communiqué le projet de règlement du baccalauréat ès sciences et les der
nières propositions de la commission mixte, contenant les mesures transitoires qui doivent amener graduellement à
Rentière exécution du décret du 10 avril, et concilier ainsi les intérêts des familles avec les réformes imposées par les besoins des services publics.
« Le conseil supérieur de l’instruction publique ne se séparera pas, nous en avons l’assurance, sans avoir accompli la haulè et délicate mission qui lui a été confiée. »
— Les élections pour la nomination des conseillers généraux des départements pt des conseillers d’arrondissements sont tertninës. L empressement des électeurs parait avoir été généralement assez tiède. Faut-il s’en prendre aux tra
vaux de la saison, ou bien à la croyance des électeurs que rien ne pouvait empêcher le triomphe des candidats de l’ad
ministration ? fl est certain, en effet, que ces candidats ont triomphé presque partout; mais, dans la plupart des cir
conscriptions, c’est à grand’peine qu’ils ont pu réunir le nombre légal des voix (le quart des électeurs inscrits). Dans quelques-unes, les élections n’ont pas abouti, par suite de l’absence des électeurs.
— Nos journaux enregistrent, sans en critiquer l’objet, les pétitions qui circulent dans quelques dépariemenis pour le rétablissement dé l’Empire. Si les pétitionnaires avaient appris leur catéchisme de 1806 à 181A, ils ne prendraient pas tant de peine. Nous les renvoyons à ce catéchisme, au titre du quatrième commandement de Dieu : « Père et mère honoreras. » Les avertissements aux journaux, dans les départements n’ont] pas trait aux encourage


ments donnés par la presse à ces appels, protégés, au con


traire, par les préfets contre le zèle crédule de ceux qui le regardent comme un vœu séditieux, sans tenir compte des réserves exprimées dans la proclamation du 28 mal, à l’ou


verture de la session. On s’étonne de tout aujourd’hui, et peii de personnes se rappellent l’histoire d’hier.


— Un journal anglais avait publié, la semaine dernière, le texte d’un prétendu traité entré les trois puissances du Nord, en vue de l’éventualité d’une restauration impériale en France. Ce document, inventé par je Morning-Çhronicle, a été reproduit par le plus grand nombre’ de nos journaux, mais contesté également par la plupart d’entre eux . Il se trouve aujourd’hui en effet que le journal anglais avait voulu mystifier ses lecteurs.
— Les chefs du clergé ne sont pas d’accord entre eux sur la question des études classiques. Néanmoins il faut reconnaître que les plus nombreux, les plus savants, les plus autorisés, ep un mot, suivent le parti du temps et du pro
grès, sans lequel le christianisme ne serait jamais venu au momie, et beaucoup de nos évêques ne seraient que de très-petits clercs. En voici un, Monseigneur l’évêque dè Gap, qui vient au secours du Fer rongeur de Ai. l’abbé Gaüme, dans une lettre qui débute ainsi : « Je crois en Dieu, créateur de l’univers, mais je ne crois pas à la bonne foi de ceux qui veulent détruire l Univers (le journal), » Si ce ton prévaut dans la polémique des évêques, M. Grassût peut prétendre à tout,