A deux heures, dans le bassin compris entre le Pont-Royal et celui de la Concorde, auront lieu des régates.
Dans l’après-midi aura lieu, entre les ponts d’Iéna et des Invalides, un simulacre de combat naval entre le vaisseau-école, des bateaux à vapeur et des chaloupes armées en guerre.


Le combat se prolongera jusqu’à l’entrée de la nuit.


Des tentes èt des estrades seront dressées pour les spectateurs. Le soir, les embarcations seront illuminées.
Tuileries. — Derrière la grille du Pont-Tournant, des appareils électriques, des ifs et des bannières orneront les alentours du grand bassin. Le jet d’eau sera lumineux et coloré.
Un orchestre sera dressé à l’angle de la terrasse des Feuillants.
Place Vendôme. — La colonne sera illuminée en spirale, depuis su base jusqu’au sommet, par des appareils de gaz qui en reprodui
ront l architecture et suivront les côntoprs de l’hélice. Aux angles de la cornichfi supérieure figureront quatre aigles illuminés de la même maniççe, et supportant des couronnes impériales dont les pierreries seront imitées par des feux de diverses couleurs.
La place sera entourée d ’écussons dans lesquels seront inscrits les noms de huit grandes victoires de l Empire.
Depuis le boulevard jusqu’à l’entrée de la place, et depuis la sortie jusqu’à la rue de Rivoli, les rues de la Paix et Castigljone seront illuminées au moyen d’appareils semblables à ceux du boulevard. La rue de Rivoli le sera également depuis les Tuileries jusqu’à la place de la Concorde.
Boulevards: — Depuis la place de la pastille jusqu’à celle de la Madeleine, 150 des 300 candélabres consacrés de chaque côté du boulevard à l’éclairage uunccipul, am ofit repu, au lieu des réver
bères qui les surmontent, des appareils en zinc, découpés et en fer creux, imitant les branches d’un palmier, formant une gerbe de feuillage de deux métrés de diamètre, illuminés chacun de nom


breux becs de gaz et portant aux extrémités des tiges des globes de couleur.


Bercy. — Dans le bassin de la Seine compris entre le pont d’Austerlitz et celui de la Râpée, auront lieu des joutes et un divertissement nautique.
Dans l’avenue et (levant la place du boulevard de l’Hôpilal seront établis un théâtre, deux mâts de cogague et divers jeux. Sur ta place Mazas, un corps de musique iqilîtaire ; jeux et marchands.
Le soir, ces localités seront illuminées, et un l’eu d’artiiice sera tiré à l’une des extrémités du jiont d’Austerlitz.
Barrière du Trône. — il sera également tiré un feu d artifice à la barrière du Trône.
Feu d artifice de la pince de la Concorde. — A neuf heures sera tiré devant le palais du corps législatif un feu d artifice. dont les salves de l’arli ierie placée sur le quai d’Orsay annonceront le commencement. U réjirésenters e passage du moût Saint-Bernard, épi
sode composé de diverses scènes militaires et simulacre de combat. Des feux nouveaux imiteront des (lots de neigé tombant sur les ac
teurs. Après plusieurs pièces de pyrotechnie, upe image colossale de l empereur à cheVail ihiiichissapt le mont Saint-Bernard, et rôpi odujsàjit le tatjleau dé David, apparaîtra dessinée en feux de lance
(pii s’éteindront pour la laisser ensuite ressortir sur le fond lumineux du bouquet
Enfin un ballon enlèvera un feu d’artifice d’un genre nouveau et au dernier bouquet qui éclatera flairs jes airs.


Des estrades pour les spectateurs seront établies sur la berge de la rive droite de la Seine.


musique, militaire. —Dans le courant de la journée, des corps de musique militaire exécuteront des symphonies sur les placés de la Bastille, dq Château-d Eau, Vendôme, devant la Madeleine et au carré Mariguy, eu face l’Elysée.
Illumination générale des édifices et monuments publics, terreplein du pout-Hélif, etc.
Bal du marche des Innocents.—Un bal sera offert sur remplacement du marche des Innocents aux (lamés de la Halle.
A cet effet, cet emplacement sera transformé en une salle débat immense pouvant p uftffijjir vingt mille spectateurs, avec plancher, tapis, décorations, éfç.


Lafontaine, ornée d’une illumination splendide, sera le point central de celte fête. Danses, juillets et rafraîchissements.


La veille, 14 août, à deux heures de l après-midi, il y aura spectacle gratqit à l Opéra, à l Opéra-comique et au Théâtre-Français, et le 15, jour de fa fête, à l’Mippodromë, aux Arëués-îvationales et au cirque des Champs-Élyséés.


Courrier de Paris.


Ce n’est pas qu’aujourd’hui les informations nous manquent absolument, et même en dépit de la saison qui n’est plus, — tant s’en faut, — celle des primeurs, voici une se
maine aussi mémorable que ses aînées, à très-pmi de chose près. Cependant elle n’afirâ pas eu d’hisiorien ; de tous les côtés, sous lous les formats, on sè récuse et on s’excuse.
Home n’est plus dans jiqipe, et sur çè beau prétexte nos Hachaumont s’en vont faire leur Cote rier de Paris hors de Paris, f)’attires encore, mieux avises, mettent la clef sotis la porte et affichent relâche comme un théâtre subventionné. Car, au nom des dieux, je pans prie, quel ji vit de ce la
beur pouvez-vous recueillir ? Ët là citation en dit plus long qu’on ne saurait croire. Venons aux faits.
D’une statistique récente que rien ne vous oblige à accepter comme parole d’Evangile, il résulte qu’à Paris le plaisir en juillet a été en baisse de trois cent mille francs sur le mois précédent. Ainsi s’expliquerait le déficit dont se plaignent nos entrepreneurs de divertissements. Dans les domaines de ces princes de la spéculation, prompts à s’abu
ser comme lès autres, eq né sont que sàllés fraîches, boca
ges (out neufs, chanteurs et décors tout frais, et... ou ne fait pas ses frais. Voilà ou cela mène de se dire aux ides d’aofil : Je ne laisserai pas dans toute a ville un seul pouce de terrain disponible sans y planter une fête, et il y viendra
des Parisiens. Quand donc la spéculation comprendra-t-elle que, l’été venu, il ne reste guère à Paris qu’un public d’été,
lequel connaît trop bien le prix de son dimanche pour le dépenser htira-murus. Ce jour-là, jour de barbe et de fo
lie, notre public passe la frontière des forts détachés et s’en va chercher son bonheur champêtre un peu à la grâce de Dieu et des trains de plaisirs. Des routes assez lointaines se couvrent d’excursionnistes dominicaux qui bénissent la lo
comotive de favoriser à peu de frais leur ardeur centrifuge.
Dieppe, le Ilavre, Trouville et Boulogne, les quatre points cardinaux de.cette villégiature maritime, semblent avoir été creusés uniquement pour servir de baignoires aux Pari
siens. Indépendamment de cette population flottante, Dieppe et Trouville ont conquis un surcroît de population fixe, à ce point que si le pêcheur de la légende s’avisait de promener ses filets de ce côté dé la Manche, il les retirerait tout char
gés d’une belle collection d’hommes politiques ou littéraires et de femmes vaporeuses, item de joueurs innocents desti
nés à servir de proie aux experts, à peu près comme les petits poissons sont mangés par les gros. Figurez-vous le boulevard des Italiens en vue de la mer, tel est l’aspect de Trouville et de sa plage.
Quant à Dieppe, les bains, la société, les plaisirs, c’est une restauration complète. Adopté autrefois par M“e la du
chesse de Berry, et protégé par la reine Amélie, l’établisment des bains de Dieppe vient de trouver une patronne encore plus puissante, la mode. Ecoutez d’ailleurs ce qu’en
publie déjà la renommée par la voix d un de ses interprètes (es plus répandus : « Un square de verdure, arbres en
ileurs, fait face à l’antique porte de la ville, et sert de cour d’honneur à l’établissement. Celui-ci se compose d’une très-longue galerie, vitrée du côté de la mer, et divisée en deux parties égales par des pavillons d’une architecture élégante. Bains chauds ou froids, d’eau de mer ou d’eau douce, bains spéciaux irjveulés par la science et pratiqués dans tous les pays, logements pour les baigneurs, restau
rant, salon de conversation et de jeu, salle de lecture èt salle de bal, là tout est centralisé. L’enceinte de l’établissement contient en outre une foule de divertissements gym
nastiques, et il y a un manège dans le voisinage. >> il y a plus : aux bains de Dieppe, vous trouverez encore l’Opéra- Comique, ainsi que des professeurs de tous les arts d’agré
ment; par exemple, un professeur de billard, c’est peu; et un professeur de littérature, c’est trop.
Les bains de mer ne sont pas moins en vogue que les bains d’eau minérales, ou, pour mieux dire, l’eau de mer n’est pas autre chose qu’une eau minérale : ainsi, du moins, le proclame un jeune et savant médecin, M. Constantin
James, dans son excellent Guide aux eaux de tous les pays, livre élégant, instructif et tout à fait de.saison, où l on trouve à chaque page le précepte utilement mêlé à l’a­
necdote. Bade, Spa, Vichy, Ems, Mûris, le mont d’Or et les Pyrénées, tel est l’agréable itinéraire qu’à la plus prochaine
occasion le Court fer se propose de suivre, à son tour, sur les traces de Fauteur.
Cependant, à Paris où nous sommes toujours, ou s’est décidé à prendre en patience le présent été, en considéra
tion des i ètes qui vont l’illustrer; car enfin notre heureuse capitale n’a pas cessé d’être cette terre privilégiée où les cé
rémonies fleurissent. Vous aurez pu tire à peu près partout le brillant programme qui relève les mâts de cocagne et rallume tous les lampions des Champs-Elysées. Pantomi
mes militaires, combat naval, grands et petits feux d’arliiice ; si vous en voulez, en voilà. Le programme ajoute qu’un bal sera offert aux dame? de la Italie sur l’emplacejnentdu marché des Innocents. Offert par qui?voilàla question
Un acte de bon goût, et qu’il faut louer sans réserve, c’est l’exhumation du monument funèbre du duc de Berry et son admission, comme monument historique, dans les galeries de Versailles. D’un autre côté on assure, — et bien
entendu nous n’en croyons rien, — qu’une main officieuse aurait effacé du tombeau de Napoléon les bas-reliefs qui consacraient le souvenir de la translation de ces restes il
lustres, nobles images, — disait l’ami d’un grand prince en
pareille circonstance, — que désormais t’on verra d’autant mieux qu’elles n’y seront plus.
On a fait peut-être un peu trop de bruit d’une erreur assurément très-excusable de l’Académie française, qui se trouve avoir couronné la vertu dans la personne d’un forçat; ail surplus, ce n’est pas la première fois que l’aréopage laisse
égarer le laurier Montyon sur un front indigne, et l’aven- Ilire de ce Caillet n’est qu un chapitre de plus à ajouter à la longue histoire des bévues académiques.
Un autre événement dont s’indigne un peu la morale publique et quj émeut les chancelleries, c’est l’affaire encore ténébreuse du faux prince de Mantoue. Ce malheu
reux, obligé de faire argent de tout pour soutenir le rang qu i! avait usurpé, tripotait sur les ordres de chevalerie comme d’aufres tripotent sur la rente et le trois-six; il y a de quoi frémir en songeant à l’abus que cet usurpateur d’un nouveau genre a l ait de tant de belles distinctions honori
fiques; car, on n’en saurait plus clouter, il a attaché toutes sortes de rubans à toutes sortes de boutonnières, et donné lieu à un débordement de dignitaires.
Quant aux autres primeurs parisiennes, il faut bien, s’il vout plaît, que vous vous en passiez , comme dit Alceste, tant il est vrai que leur morte saison est venue, si bien que tout ce que la semaine a offert de plus original, c’est un suicide par amour, après quoi viennent les prix du Conservatoire, la vente Pradier, l apparition d’une nouvelle Co


rinne, et autres canards dont Ira vit mal, y compris celui


du choléra, dont, grâce à Dieu, personne ne meurt. Tel est nôtre fond du sac, après quoi il ést trop juste de vous laisser rêvèr le resté.
Au théâtre des Variétés vous avez eu la rentrée de M. Frédérirh-Lèmajlre clans le Roi des Drôles, une pièce faite tout expias pour cette rentrée, et faite d’après le Neru u de hameau, de Diderot; de sorte que la hardiesse des auteurs n’en est que plus grande, et celle du comédien aussi.
De ce monologué à deux, satire et pamphlet, où Diderot s’entretient avec soi-même et avec fougue, de politique,


d’art et de philosophie, où il abandonne son esprit à tout son libertinage, MM. Ouvert et Lausanne, ceux-là qui font si bien parler Arnal, ont voulu détacher la silhouette de Ra


meau. Jugez de l’entreprise d’après l’homme, ce neveu de Bameau, c’est à-dire un composé de hauteur et de bas
sesse, de bon sens et de déraison; montrant ses bonnes qualités (si par hasard il en avait) sans ostentation, et dé
couvrant ses plus mauvais penchants sans pudeur. « Venez, mes pensées, et montrez-vous, disait cet homme de bien, puisque vous êtes mes... complaisantes. » Certes, la comé
die, avec ou sans ariettes, pouvait bien s’en prendre à ce personnage si enclin à s’affranchir de toute cohtrainte. Au
jourd’hui en linge sale, couvert de lambeaux, l’oreille basse, sentencieux comme une élégie; demain poudré, frisé, bien vêtu et la voix sonore, tout à fait digne enfin d’être pris pour un honnête homme. C’est alors et tant que dure ce demain qu’il a des bouffées de morale. « Acceptons donc les choses comme elles sont. » Tel est le fond de la sienne.
Mais aux Variétés, il faut descendre un peft et même beaucoup de ces hauteurs ; il ne s’y agit plus du roi des sophistes, mais du roi des drôles, dp Rameau Fimperlinept,
le paresseux, le gourmand, l’ivrogne et le bouffon, Rameau le fou d’office du fermier général Bouret; non, vous n’aurez pas pour aujourd’hui d’autre neveu de Rameau. J’avais une femme, dit celui du pamphlet, mais je l’ai perdue, et Dieu veuille avoir son câme ! En sa qualité de roi des drôles, le nôtre en a deux, c’est un bigame séparé de ses colombes par la force des événements. Ces charmantes créatures, l’infidèle sait vaguement qu’elles existent, l’iiije c’est Doro
thée de n’importe quoi, l’autre s’appelle Cécile ou la Sàint
Huberti, et il vient de les retrouver à la fois sur le grapd chemin, à l’auberge. Mais qu’on vous raconte jci la pièce en détail, n’y comptez pas, d’autant mieux que tout se borne à cette situation unique : le mari entre deux femmes, et qui s’en tire à peu près comme la femme aux deux maris. On attendait l’intérêt, on comptait sur je ne sais quoi d’imprévu, bref, ou se croyait en droit d’espérer quelque sur
prise, et rien n’est venu, ou du moins fort peu de chose. Au surplus, ce n’est pas en vain que M. Frédéripk-Lemaltre a lancé les éclairs et les tempêtes de son talent au beau mi
lieu de ces lambeaux de dialogue emprunté à don César, à Beaumarchais, à Diderot lui-même, puisque jamais le mer
veilleux chique de l’étonnant comédien ne fut récompensé par de plus énergiques bravos. Même Ruy-Blas semblait un peu
surpris de ces excès d’enthousiasme, et l’on a pu voir Robert-Macaire essuyer une larme à la dérobée. Quant à MUe Clarisse Miroy, en la voyant si justement applaudie à son tour, nous songions aux éloges que le véritable neveu de Rameau prodigue à sa Dorothée. « Quand j’étais de quel
que fête, je l’emmenais avec moi, c’était mon indispensable. Allons, madame, lui disais-je, déployez vos grâces, enle
vez, renversez, et elle renversait. Outre son talent, c’est qu’elle avait une bouche à recevoir à peine ie petit doigt;
des dents, une rangée de perles ; des mains et des liras à modeler, et une démarche et une croupe; ali Dieu! « quelle croupe ! »
Cependant F Ambigu était fermé, — vous en doutiez-vous? — Et F Ambigu vient de rouvrir par un drame de bonnè souche et de façon antique et solennelle. Berthe la Fla
mande vous représente un épisode de la restauration des Stuarts : c’est le galant Charles It courant après une vertu qui lui échappe, mais c’est surtout ia superbe duchesse d’Erigdale qui se cache sous le bavolet de dame Berthe pour conclure le mariage et assurer la fortune et le bonheur de sa fille Lucy.
Au premier acte vous voyez le roi d’Angleterre tenant conseil avec, son premier ministre, le iils d’un pauvr e barbier de village, ci-devant barbier lui-même et filou avéré; il s’agit, pour le roi, d’enlever miss Lucy à l’amour du jeûné Lionel Mortimer, tandis que pour son confident il s agit de devenir duc et pair en favorisant cette turpitude. Voici cepen
dant le contrat dressé sous les auspices de Berthe la fla
mande, et aussitôt l’impatient Charles II dépêche Lionel à la cour de Versailles sous le prétexte d’un subside à récla
mer ; mais à Douvres l’envoyé a reçu les cinq cent mille livres d’une main mystérieuse, de la main de Berthe la fla
mande. Lui absent, cependant l’intrigué, a fait son petit bout de chemin, et nous avons vu le roi Charles II en con
versation criminelle avec une grande dame vêtue à la façon de miss Lucy, et que le monarque peu clairvoyant ne man
que pas de prendre pour, l’héritière des Erigdales; ceci est une invention diabolique du ministre fourbe qui aspire àla
duché-pairie, et bien entendu que le traître en sera pour son invention, car ses horribles desseins, Berthe les déjoue
en usant d’une diplomatie maternelle, très-bien secondée’ par Gurth le matelot, personnage assez grotesque, qûi sauve1 l’innocence par des moyens comiques, et arrache au traître son masque, qui est une perruque.,
Le fait est que ce drame est pourvu de tous les ingrédients nécessaires : deux amants, une,mère, un traître, un niais,
et le roi d’Angleterre Charles IL L’action est vive, la pièce est bien faite, et le succès sera grand et fructueux, grâce à tout, le monde, et principalement en considération de Mme
Guyon. Voilà une comédienne qui sait se mettre à l’aise dans les situations les plus difficiles, et qui communique l’énergie ou la grâce à tout ce qu’elle touche. Au quatrième acte surtout, elle a été belle, inspirée, magnifique. Gurth le matelot, qui s’appelle M. Laurent, est un comique en
core plus fin que naturel, et qui ira loin. Èt pour que rien ne manque; à cette fête d’inauguration, qui durera bien soixante jours et plus, le spectacle commence cha
que soir par une joyeuse paradé de l’invention Clairville, Cordier et Cie. On peut prendre 1e Tibulle Gamuzat avec sa Queue du diable et sa corde de pendu, comme un symbole des futures destinées de l’Ambigu. Son directeur est un homme de talent qui en a donné plus d’unë preuve ailleurs, de sorte que sous ses auspices FAmbigu aura toujours de la corde de pendu dans sa poche, et ne tirera jamais le diable par la queue.
A la Montansier, et sous prétexte du Terrible Savoyard, il avait été question d’étaler un spectacle assez lamentable, celui d’une rencontre à poings fermés entre Arpiti, l’hercule du nord, et son compétiteur du midi; mais la Mon
tansier et ses auteurs se sont raviséà à- propos, et dans leur pièce il n’y a point d’autre lutte que celle de Sainville et de Grassot, la grande lutte des calembours et calembredaines!
L’art de la savate et du chausson mis en éclats de rire pâlies virtuoses les plus rompus à cet exercice, où pourriezvous voir un plus curieux tour dé force?
Philippe Busoni.