Des jardins zoologiques et de la naturalisation des animaux utiles. — Société royale de zoologie d’Anvers.
En 1843, après de longs pourparlers, plusieurs honorables ha
bitants de la ville d’Anvers se réunirent et résolurent de doter leur ville d’un jardin .zoologique.
Leur but était de « propager d’une manière agréable le goût et les connaissances de l’histoire natu
relle, d’en faciliter l’étude aux membres de la Société ainsi qu’aux artistes et élèves de l’Académie royale des beaux-arts et aux élèves de l’Ecole de médecine et de l A­ thénée d’Anvers. »
Un capital social de cent mille francs, représenté par mille ac
tions nominatives de cent francs chacune, portant un intérêt de 3 pour 100, telle fut la première base de la Société. Les premiers fonds des actionnaires furent em
ployés è l’acquisition d’un local dont l’étendue actuelle est de plus de trois hectares. La Société se compose de membres effectifs, de membres honoraires et de mem
bres correspondants. Elle se donne un conseil d’administration com
Galeries des collections.
posé de cinq membres actionnaires. Tous ses droits et actions ap
partiennent à l’assemblée générale, des membres effectifs actionnai
res, présidée par le président du conseil d’administration ; ils sont exercés activement et passivement en son nom par le conseil d’admi
nistration en vertu de délégation,
soit générale, soit spéciale. La vente, les contributions annuelles des membres effectifs, action
naires et fréquentants, la rétribution prélevée sur chaque visi
teur étranger, permettent à la So
ciété de s’agrandir tous les jours ( t d’ajouter à la richesse de ses co’- lections. Voici en quelques lignes les bases principales de son organisation ; une visite dans ses jar
dins nous prouvera qu’elle était heureusement conçue et qu’elle est habilement dirigée.


Le jardin zoologique d’Anvers est situé hors de la ville ; il est


contigu à la station du chemin de fer ; mais la distance qui le sépare des remparts est courte, le che
Loges des animaux vivants. — Dessin de Freeman ; gravure de Best, Hotelin et Cie
min est beau; il ne s’agit donc que d’une agréable promena
de. L’entrée n’a rien de majestueux : c’est une allée ombragée, à l’extrémité de laquelle on aper
çoit le gracieux chalet qui sert d’habitation à VI. le directeur Kets, un des premiers fondateurs de la Société, et à Vf. Vekemans, son neveu, directeur adjoint. A peine a-t-on fait quelques pas dans cette allée, que l’on rencontre une suite de colonnettesde fer es
pacées de chaque côté le long des arbres. Chacune d’elles, élégam
ment recourbée à son extrémité, supporte un perchoir, et c’est la que, les jours de beau temps, on expose une partie de la collection des aras, perroquets et kakatoès.
Outre le chalet dont nous avons parlé, le jardin renferme deux
batiments principaux; l’un, que l’on aperçoit à droite en sortant, est le restaurant, éléganteet nou
velle construction qui, pourbeaucoup de profanes, est une partie
essentielle du jardin : c’est là queChalet de rafraîchissement. — Dessin de Forest ; gravure de Best, Hotelin et Cie.
le soir, en été, se réunissentfles visiteurs pour causer tranquille
ment affaires ou plaisirs ; l’autre regarde le jardin dans sa plus grande étendue, c’est le muséum, vaste monument surmonté d’une coupole, offrant en son ensemble les caractères d’une belle simpli
cité; il se compose d’un rez-dechaussée et d’un premier étage. Le rez-de-chaussée sert d’habi
tation aux oiseaux dans sa partie
centrale, aux animaux féroces dans les deux ailes latérales qui font face au jardin. Cette dernière disposition n’est que provisoire. Il est certain que, vienne l’incendie , et l’on trouverait difficile
ment des pompiers assez zélés pour aller l’éteindre au milieu des lions, tigres et autres ani
maux de ce genre. Ces hôtes dangereux, disséminés dans de vastes cages de fer séparées entièrement les unes des autres, doivent être répartis sur les di
vers points du jardin. On arrive au premier étage par un vaste