introduit un nouveau chiffre entrelacé AL, et qui, cette fois, peut s’avouer hautement, car sans doute c’est celui d’Anne d’Autriche, qui fit décorer les appartements de cette portion du Louvre avec tant de magnificence, et de son fils Louis XIV.
Ces chiffres seré
pètent sur lagrille, surle pavé de marbre et sur les lambris. Ce n’est pas une épigraphie très-intelli
gible à première vue que ees différents chiffresAL,
H, IIG et même HD, rappelant la faiblesse d’un au
tre roi, de Henri II , pour Diane de Poitiers, in
tes par deux rois à leurs femmes, Catherine et Ma
rie de Médicis, qui leur ont sur
pas après eux fait effacer ces traces offensantes.
La République, moins intéressée dans la question, a été aussi tolé
rante qu’elles; de pluselle a misai) haut d’un fron
ton, bien loin, à l’écart, son pro
pre chiffre R. F., et elle a bien fait, car, le temps aidant et les hom
mes aussi, on finirait peut-être par attribuer à d’autres le mé
rite de cétte res
tauration qui lui appartient , de même qu’on a at
tribué au balcon de la galerie des antiques la mé
moire d’un crime qui ne lui appartient pas.
La fenêtre de ta galerie des antiques présente une baie pro
fonde ouverie à l’air et fermée en avant du côté du balcon par une simple gril
le. L’intérieur de cette baie a été décoré de
marbres,depeinl lires et de doru
res. Au fond et
au-dessus de la croisée , porté par des génies, est le double écu
dé France et de Navarre ; le pre
mier , d’azur à trois fleurs défis; le second , de gueules à la chaî
ne d’or. Toute cette décoration, quoique mainte
nue dans des Ions, sobres e{ tranquilles, ou
tre qu’elle est disparate avec la façade extérieu
res fatiguées par le temps de l’arcade qui l’encadre, avec les re
nommées roides et frustes, sculptées par Barthé
lemy Prieur, dans les tympans , a quelque chose de singulier au mi
lieu de cette lon
gue façade, où elle est un accident isolé.
Une décoration moins motivée encore est le soleil d’or mis à l’angle aigu du faîtage du pavillon. A-t-on voulu par cette richesse extérieure et par cet emblème orgueilleux de Louis XI? marquer remplacement de la magnifique galerie
d’Apollon, créée par lui? Toujours est-il que ce soleil isolé est d’un aspect bizarre ; il faudrait, pour le justifier, que toute la crête en plomb du toit fût dorée, comme elle le fut dans le voisinage à une certaine époque. Nous ignorons si
on a l’intention de le faire plus tard, et nous sommes loin de le désirer pour no
tre .part. Ce que
nous croyons bien plus im
portant , c’est, un jour, de don
ner un aspect monumental à la
longue ligne des toils de la gran
de galerie du bord de l’eau , loils déjà laids par eux-mêmes, mais tout à fait gâtés par les ouvertures rectan
gulaires très-al
longées qu’on y a faites derniè
rement pour é- cjairer les galeries.
Nous placerons ici une dernière observation re
lative à la grille, qui, partant du pavillon dont nous avons par
lé dans cet arti
cle, entoure le jardin de l’infante et va se termi
Louvre faisant face au pont des Arts. Cette grille est posée sur un
mur d’appui, qui, à cause de la dé
clivité du quai à partir du pont, atteint une hau
teur assez consi
dérable près du pavillon, et res
semble, là, plu
tôt à un mur de prison qu’à une clôturedejardin. De plus, la grille n’étant pas pa
rallèle à la faça
de du palais, mais faisant un angle avec elle, les fers de lance dorés qui la cou
obliquement, et d’une manièrefâcheuse les lignes horizontales de l’architecture.— En général, toutes les grilles dis
posées autour du Louvre nous paraissent beaucoup trop éle
vées. Comme le défaut d’espace,
borné d’un côté par les quais, de fautre par les maisons en face de la colonnade, ne permet pas un reculeme.nt suf
fisant, ces grilles masquent le tiers des façades du palais, et empê
chent de saisir les détails de l’ar
chitecture qu’on ne peut aperce
voir qu’à travers la multiplicité fatigante des li
gnes verticales des barreaux.
Une grille basse rendrait de l’air et de la gran
deur au monument.
A.-J. Du Pays.
Restauration des fenêtre et balcon dits de Charles IX. an Louvre. — Dessin de Renard; gravure de Best, Hotelin et Cie.
Ces chiffres seré
pètent sur lagrille, surle pavé de marbre et sur les lambris. Ce n’est pas une épigraphie très-intelli
gible à première vue que ees différents chiffresAL,
H, IIG et même HD, rappelant la faiblesse d’un au
tre roi, de Henri II , pour Diane de Poitiers, in
sültesinouïes fai
tes par deux rois à leurs femmes, Catherine et Ma
rie de Médicis, qui leur ont sur
vécu , et n’ont
pas après eux fait effacer ces traces offensantes.
La République, moins intéressée dans la question, a été aussi tolé
rante qu’elles; de pluselle a misai) haut d’un fron
ton, bien loin, à l’écart, son pro
pre chiffre R. F., et elle a bien fait, car, le temps aidant et les hom
mes aussi, on finirait peut-être par attribuer à d’autres le mé
rite de cétte res
tauration qui lui appartient , de même qu’on a at
tribué au balcon de la galerie des antiques la mé
moire d’un crime qui ne lui appartient pas.
La fenêtre de ta galerie des antiques présente une baie pro
fonde ouverie à l’air et fermée en avant du côté du balcon par une simple gril
le. L’intérieur de cette baie a été décoré de
marbres,depeinl lires et de doru
res. Au fond et
au-dessus de la croisée , porté par des génies, est le double écu
dé France et de Navarre ; le pre
mier , d’azur à trois fleurs défis; le second , de gueules à la chaî
ne d’or. Toute cette décoration, quoique mainte
nue dans des Ions, sobres e{ tranquilles, ou
tre qu’elle est disparate avec la façade extérieu
re, avec les pier
res fatiguées par le temps de l’arcade qui l’encadre, avec les re
nommées roides et frustes, sculptées par Barthé
lemy Prieur, dans les tympans , a quelque chose de singulier au mi
lieu de cette lon
gue façade, où elle est un accident isolé.
Une décoration moins motivée encore est le soleil d’or mis à l’angle aigu du faîtage du pavillon. A-t-on voulu par cette richesse extérieure et par cet emblème orgueilleux de Louis XI? marquer remplacement de la magnifique galerie
d’Apollon, créée par lui? Toujours est-il que ce soleil isolé est d’un aspect bizarre ; il faudrait, pour le justifier, que toute la crête en plomb du toit fût dorée, comme elle le fut dans le voisinage à une certaine époque. Nous ignorons si
on a l’intention de le faire plus tard, et nous sommes loin de le désirer pour no
tre .part. Ce que
nous croyons bien plus im
portant , c’est, un jour, de don
ner un aspect monumental à la
longue ligne des toils de la gran
de galerie du bord de l’eau , loils déjà laids par eux-mêmes, mais tout à fait gâtés par les ouvertures rectan
gulaires très-al
longées qu’on y a faites derniè
rement pour é- cjairer les galeries.
Nous placerons ici une dernière observation re
lative à la grille, qui, partant du pavillon dont nous avons par
lé dans cet arti
cle, entoure le jardin de l’infante et va se termi
ner à la partie du
Louvre faisant face au pont des Arts. Cette grille est posée sur un
mur d’appui, qui, à cause de la dé
clivité du quai à partir du pont, atteint une hau
teur assez consi
dérable près du pavillon, et res
semble, là, plu
tôt à un mur de prison qu’à une clôturedejardin. De plus, la grille n’étant pas pa
rallèle à la faça
de du palais, mais faisant un angle avec elle, les fers de lance dorés qui la cou
ronnent coupent
obliquement, et d’une manièrefâcheuse les lignes horizontales de l’architecture.— En général, toutes les grilles dis
posées autour du Louvre nous paraissent beaucoup trop éle
vées. Comme le défaut d’espace,
borné d’un côté par les quais, de fautre par les maisons en face de la colonnade, ne permet pas un reculeme.nt suf
fisant, ces grilles masquent le tiers des façades du palais, et empê
chent de saisir les détails de l’ar
chitecture qu’on ne peut aperce
voir qu’à travers la multiplicité fatigante des li
gnes verticales des barreaux.
Une grille basse rendrait de l’air et de la gran
deur au monument.
A.-J. Du Pays.
Restauration des fenêtre et balcon dits de Charles IX. an Louvre. — Dessin de Renard; gravure de Best, Hotelin et Cie.