Les Musées d’Europe (1),


Par M. Louis VIARDOT. — 2e édition très-augmentée.


(1er article.)




LES MUSÉES D’ITALIE ET LES MUSÉES D’ESPAGNE.


La réputation de cet ouvrage est faite. Il est devenu le manuel indispensable de tous les voyageurs, pour peu qu’ils s’intéressent aux arts ; c’est un excellent guide pour ceux qui désirent voir et étudier; c’est un utile et agréable ré
pertoire pour ceux qui ont vu et veulent mettre de l’ordre dans leurs souvenirs. Aucun autre ouvrage, publié en France ou à l’étranger, ne pouvait suppléer à celui-ci, et s’il n’était déjà fait il faudrait le faire. Les livres sur l’histoire de la peinture et de la sculpture, les descriptions de tableaux et de statues, ne manquent pas, ils abondent au contraire ; l’indication en formerait seule une bibliographie volumi
neuse. Mais ces livres, écrits dans· toutes les langues, il est difficile de se les procurer, et, sans parler des dépenses, il faut tenir compte, à une époque où on vit si vite, du temps considérable nécessaire pour les lire et les dépouiller. Peu de gens ont ce loisir. D’un autre côté, les catalogues des divers musées ne sont, quand il en existe, que de sèches no
menclatures. Quelques Guides, tels que les Hand-tiook de Murray, contiennent quelquefois de bons renseignements, mais insuffisants, et présentés d’une manière secondaire et confuse, sans ordre historique et isolément, ensuivant l’ordre, tel quel, des numéros de classement de chaque gale
rie. Dans ses Musées, au contraire, M. Viardot groupe les tableaux par école, et s’attache, autant que possible, à pré
senter l’histoire de l’art au fur et à mesure qu’il avance dans son catalogue descriptif. Un autre mérite de sa petite collection, c’est l’unité de vues et d’appréciations. Les diverses publications dont nous parlions tout à l’heure, pro
venant de divers écrivains, offrent nécessairement entre elles des opinions tout à fait disparates et opposées. De sorte que le lecteur est obligé de faire une critique de ces criti
ques, et de chercher péniblement à travers leurs contradictions une mesure commune à appliquer à tant de pein


tures de différentes écoles soumises à l’examen. M. Viardot,


au contraiie, a eu le précieux avantage de visiter à loisir les principaux musées et les collections les plus renommées de l’Europe; et comme il a porté dans cette longue compa
raison un goût éclairé et un jugement sain et sûr, appuyé sur l’étude des meilleurs ouvrages écrits sur l’histoire de
l’art, la série de ses Musées réalise un ensemble descriptif où les jugements critiques s’enchaînent d’une manière logi
que, et s’éclairent mutuellement. On peut le suivre avec confiance, soit qu’il discute un point d’érudition artistique, soit qu’il raconte la vie des artistes ou qu’il apprécie leurs œuvres. Les Musées ont été publiés pour la première fois il y a dix ans. M. Viardot publie aujourd’hui une. nouvelle édition, enrichie d’additions importantes. Nous allons donner l’analyse des différentes parties qui composent cet ouvrage.
Les Musées d’Italie ouvrent la collection. Cette heureuse terre est la seconde grande étape de l’art ; la première avait été la Grèce antique. La barbarie et les ténèbres séparent l’art hellénique de celui de la renaissance en Italie. Entre eux la chaîne a-t-elle été complètement brisée? M. Viardot examine cette question dans une Dissertation sur tes ori
gines traditionnelles de la peinture moderne, placée en tête du volume; c’est un rapide tableau de l’histoire de l’art, de sa décadence et de son renouvellement, et des di
vers procédés matériels, mosaïque, peinture en miniature sur manuscrits, à fresque, en détrempe et à l’huile. La question tant débattue de l’invention de la peinture à l’huile est discutée avec soin. Les conclusions générales de l’auteur sont que la peinture moderne est liée à la peinture des anciens par une chaîne traditionnelle, en ce qui touche sim
plement la pratique et les procédés, mais que l expression ne s’est pas transmise des artistes grecs à ceux de la renaissance. Morte avec les premiers, elle a dû renaître véri
tablement avec les seconds. En effet, la peinture byzantine, qui remplit l’époque intermédiaire, devient toute symboli
que et s’immobilise sous les prescriptions du dogme.
M. Viardot aurait pu citer ici comme exemple le Manuel d iconographie chrétienne , publié postérieurement à la première édition de son musée d’Italie, ce manuscrit du moine Denys, servant de guide ou plutôt de code aux pein
tres du mont Athos. Singulière discipline de la forme et de la couleur, où tout est prévu et prescrit, et à laquelle obéit encore de nos jours une école hiératique qui depuis des siècles a compté un grand nombre d’obscurs ouvriers. Parmi eux brille un seul nom illustre, celui de Pansélinos,
ce Giotto byzantin, qui, au douzième siècle, orna de fresques les églises de la montagne sainte. — Les quatre premiers tableaux placés à l’entrée du musée degé Uffizi, à Florence, « semblent contenir en abrégé, dit M. Viardot, toute l’his
toire des origines de la peinture moderne ; le premier et le plus ancien est du Candiote Andréa Rico; les trois autres, des Florentins Cimabuë, Giotto et Fra Angelico. 11 y a là sous quatre noms propres l’origine traditionnelle; le dernier terme de l’imitation, le premier essai d’affranchisse
ment, de renaissance, et la première peinture de haut style. Après eux l’art est complet, et n’attend plus pour atteindre ses derniers développements que les efforts du génie indi
viduel des artistes : Verocchio va former Léonard de Vinci; Ghirlandajo, Michel-Ange; et le Pérugin, Raphaël. »
Muni de ces notices préliminaires sur les temps qui précèdent la renaissance de la peinture en Italie, le lecteur est en mesure d’aborder avec fruit l’étude des divers musées.
L’auteur le mène d’abord aux deux musées de Milan, celui de la bibliothèque Ambrosienne, peu important, et celui de
Bréra. Dans le premier, un carton de l Ecole d Athènes, par Raphaël, attire principalement la curiosité des voyageurs, plus fortement excitée encore par les raretés biblio
graphiques, telles que le Virgile annoté de Pétrarque et orné de miniatures de Simon Memmi, ou par les dix lettres manuscrites de Lucrèce Borgia au cardinal Bembo, dont l’une renferme une mèche de ses cheveux. — La merveille du musée Bréra est le Spoza/izio de Raphaël, cette naïve et gracieuse composition où le divin jeune homme réflé


chit encore la manière du Pérugin, son maître, mais mani


feste déjà une élégance et un charme tout personnels. Un chef-d’œuvre plus grand, la Cène, de L. de Vinci, appelle, malgré son extrême dégradation, la visite pieuse des ama
teurs au couvent de Santa-Maria délia l’ace. Enfin, avant de quitter Milan, M. Viardot apprécie avec une juste sévérité le style hybride de la cathédrale, le Duomo.
Généralement, en Italie, chaque ville conserve de préférence les œuvres des peintres appartenant à son école par
ticulière. « Ainsi, veut-on étudier les Bolonais, il faut aller à Bologne : on y verra réunis Francesco Francia, les Carraches, Dominiquin, Guide, Guerchin, Albane; à Florence, on trouvera Giotto, Masaccio, Fra Bartolommeo, Andrea del Sarto, les Allori, Carlo Dolci et le peu de peintures à l’huile qu’a laissées Michel-Ange; à Rome, Raphaël et ses disci
ples. A Venise, Bellini, Giorgion, Titien, Tintoret, Véronèse, les Bassano, les Palma; à Naples, le Zingaro, Ribera, Salvator Rosa, l.uca Giordano. » C’est ainsi qu’à Parme on trouve Corrége et les gigantesques peintures aux raccour
cis hardis des coupoles de l’église San-Giovanni, qu’il exécuta à l’âge de vingt-six ans, et de la cathédrale, qu’il acheva en 1530, onze ans avant que Michel-Ange ne termi
nât le Jugement dernier. — Du musée de Parme on passe
à la pinacothèque de Pologne, remarquable musée, qui ne contient que deux cent quatre-vingt six ouvrages, mais parmi eux des chefs-d’œuvre de premier ordre que M. Viardot a analysés avec soin.
Nous voici à Florence , l’Athènes de la renaissance en Italie! Passons devant le dôme de Brunelleschi, le campanile de Giolto, les portes du baptistère de Ghiberti; tra
versons celte place du Grand-Duc, ornée des statues de Michel-Ange, de Bandinelli, de Donatello, de Benvenulo Cellini, de Jean Bologne, de l’Ammanato, et, laissant â gauche l’ancien palais des Médicis, élevé par Arnolfo di
Lapo, et à droite le portique des Lanzi, construit par Orcagna, dirigeons-nous vers celte cour paisible, fermée au fond par des arcades communiquant avec les bords de l’Arno; entrons enfin dans l’édifice degl UJ fizi, dessiné par Yasari, où est le musée public. 11 contient un grand nombre de statues très-célèbres : la Vénus de Médicis, le Faune, le Rotateur, Niobé et ses enfants, la belle figure en bronze de VOrateur ; et, parmi les modernes, le nacchus, de Michel-Ange, près duquel nous avons élé heureux de voir rétablir, au mois de septembre 1830, son Adonis, que nous avions gémi, la veille, de voir abandonné près de la loge du concierge, sous un vestibule du poggio impé
riale. Mais c’est â la chapelle des Médicis, à l’église San- Lorenzo, qu’il faut aller pour admirer Michel-Ange dans toule la force de son talent ; c’est là que se trouvent ses fa
meuses statues : le Pensiero, le Jour, la Nuit, Y Aurore, le Crépuscule. L’auteur consacre principalement son atten
tion à la collection de peintures du musée des hffizi, si précieuse pour l’étude des origines de l’école florentine. Une autre collection unique est celle des portraits des pein
tres, exécutés la plupart par les maîtres eux-mêmes. La salle la plus importante du musée est la célèbre Tribune, pièce octogone, où sont rassemblés des chefs-d’œuvre de tous les âges : à côté de la / ènus de Médicis, celles du Titien ; XApotlino vis-à-vis d’une Sainte Famille de Mi
chel-Ange, un des tableaux de chevalet si rares de ce grand artiste; près du Faune, ia Vierge au Chardonneret de Ra
phaël, et celte, têle si puissante et si belle, désignée sous le nom de la Fornarina, et dans laquelle il nous est impossible, pour notre part, de reconnaître le type de. la maî
tresse de Raphaël, telle qu’on la voit à Rome, dans le palais Barberini, à moitié nue. et portant au bras un bracelet où se lit le nom de Raphaël d’Urbin. Après avoir passé en re
vue les différents tableaux de la Tribune, M. Viardot fait justement remarquer l’infériorité d’un certain nombre de ceux qui y sont admis.
De l’autre côté de l’Arno, au pied des collines où s’étend le jardin de Boboli, est le palais Pitti, sévère forteresse construite par Brunelleschi et habitée par le grand-duc, qui ouvre libéralement au public les salons de son palais, où sont distribués quatre cent vingt tableaux formant une des galeries les mieux choisies et les plus belles de l’Europe. On y distingue entre autres de magnifiques compositions d’André del Sarto, de Fra Bartolommeo, et particulièrement la gigantesque et puissante, figure de Saint Marc, par ce dernier; des peintures des Allori, de Daniel de Volterre ; un Martyre de Sainte Agathe, par Sébastien del Piombo; les fameuses Parques, de Michel-Ange et de Raphaël; plu
sieurs beaux portraits; la Vierge a la Chaise, dont M. Viardot parle avec un chaleureux enthousiasme ; la Vierge du grand-duc, si suave et si pure, placée dans les appartements inférieurs, et que l’on n’a pas toujours la permission de voir; enfin la Vision d’Ezéchiel, la com
position la plus grandiose dans une petite toile que l’art puisse ci tei·.
Après ces deux grandes collections, M. Viardot passe rapidement en revue la précieuse collection de peintures an
ciennes de l’Académie des beaux-arts. Il parle également des belles fresques de Masaccio à l’église del Carminé.
Nous regrettons que l’abondance et la richesse de son sujet l’aient détourné d’aller encore à quelques églises étudier des œuvres du plus haut intérêt : à Γ Annunziata, les belles fresques de. Pontormo et d’André del Sarto, entre autres sa Madona del Sacco ; à Sainle-Marie-Nouvelle, les fresques du chœur, par Ghirlandajo; au couvent de Saint-Marc,
celles de Fra Angelico, cet Apelle chrétien, dont les œuvres sont pour la nouvelle école archaïque de l’Allemagne l’apogée de l’art religieux. Suivant elle, Raphaël, né un siè
cle plus tard, l’aurait corrompu par un charme adultère, et aurait contribué à en précipiter la chute. Le Cenacolo, découvert à Florence il y a quelques années et postérieure
ment à la publication de la première édition des Musées d Italie, et qu’on lui attribue, mérite également de fixer l’attention, et pourrait fournir un intéressant sujet de comparaison avec la Cène de Ghirlandajo du réfectoire des dominicains de Saint-Marc.
Rome : Après une courte visite à Saint-Pierre, merveille de grandeur et de magnificence plus que de goût, M. Viar
dot introduit son lecteur dans le vaste palais du / atican, qui compte jusqu’à onze mille salles ou chambres de toule espèce, et passe successivement en revue avec lui les loges ou la bible de Raphaël; ses grandes compositions des Stanze; et les fresques de son rival Michel-Ange à la cha
pelle Sixtine. Le Jugement dernier est le sujet d’un examen critique étendu. Les magnifiques salles du musée du Vati
can, peuplées de statues et de bustes antiques, exigeraient, pour être décrites, un long travail spécial. L’auteur des Musées peut seulement signaler les objets les plus impor
tants. C’est là que sont ; C Apollon du Belvédère, le Laocoon, le Torse, le Mercure, le Méléagre..........Une statue
(TAthlète, découverte il y a quelques années, mérite également, à notre avis, de prendre rang parmi ces chefs-d’œu
vre de la sculpture antique. La galerie de peinture n’a qu’une cinquantaine de tableaux, mais parmi eux : la Tramfiguration, la Vierge au donataire, de Raphaël; la Communion de saint Jérome, de Dominiquin, et des œuvres capilales de Michel-Ange, Caravage, Titien, Andréa Sacchi, et de deux Français, Nicolas Poussin et Valentin.
« Les Romains modernes, qui ont en partie démoli leColysée, qui ont appelé l’ancien forum la foire aux vaches, et qui piaulent des artichauts sur la roche Tarpéienne, n’ont pas même respecté ce grand nom de Capitole; ils en ont fait un mot étrange, carnpidogtio, qui indique un champ de colza ou d’œillette. » C’est au Capitole, au palais des conservateurs, qu’est le second musée de Rome. Dans les salles basses une profusion de sculptures antiques : te Gla
diateur mourant, le plus beau des Antinous, la Junott et la Vénus dites du Capitole; des bustes, des colosses, un pied ayant deux mètres de long; les fragments du plan de Rome au temps de Caracalla. Dans la galerie de tableaux, on remarque principalement : Sainte Pétronille, ouvrage capital de. Guerchin, et sa Sibylle Persigue; plusieurs tableaux de Titien, et entre autres sa célèbre figure allé
gorique de la / anité, placée à côlé de la Fortune, de Guide, elc.......
Les églises de Rome sont lin autre musée. Avecquëîle émotion profonde n’entre-t-on pas à celle de Saint-Pierre aux Liens, où estle Moïse de Michel-Ange ! Qui négligerait d’aller à Sanla-Maria délia Pace, pour voir les quatre Sibylles de Raphaël, à Saint-Augustin son Isaïe, à.Saint-Louis des Français les fresques du Dominiquin? M. Viardot est obligé d’en laisser plusieurs de. côté, son but n’étant pas de donner lin guide de Rome. Ses visites aux galeries particulières sont également bornées aux palais Borghèse. Doria et Sciarra. Unemaladiecontractée sous l’influence de la malaria chassa l’auteur de Rome avant qu’il eût terminé son pèlerinage artistique. Son silence sur les objets qu’il n’a pas vus, — et et il lui eût été facile de faire disparaître cette lacune, — atteste la sincérité de l’auleur, et inspire d’autant plus de confiance dans ses jugements. Il n’a parlé que de ce qu’il a vu.
Le musée de Naples est une des merveilles du monde; c’est le garde-meuble de deux villes antiques ensevelies sous les cendres du Vésuve : Herciilanum et Pompéi. « Le musée de Pompéi, dil M. Viardot, doit être dans Pompéi, ou plutôt doit être Pompéi même. » C’est un souhait naturel et qu’on forme dès l’abord en entrant dans celte nécro
pole exhumée. Il semble que ce soit une profanation d’avoir enlevé les peintures des lambris, les mosaïques des pavés, les statues des vestibules ou les figurines des jardins. .Mais la difficulté, l impossibilité même de les mettre entièrement à l’abri des outrages de l’air et des dévastations stupides des touristes a rendu nécessaire leur transport dans les ga
leries du musée. C’est ainsi qu’en 1850 nous avons vu au musée, où elle avait été placée pour la soustraire à des cau
ses d’altération, la fameuse mosaïque représentant la Hataille d issus, que M. Viardot a vue en place dans le tricli
nium de la maison du Faune, à Pompéi. Les curiosités de tout genre réunies au musée degli Studi, ou musée Bourbon, exigeraient des traités spéciaux pour l’étude de cha
cune de ses quinze collections. Elles commencent par des statues et des mosaïques, et finissent au petit pain conservé avec la marque du boulanger, sans doute comme chez nous, afin de surveiller les fraudes de poids, ou à la casserole pleine d’un ragoût desséché, et retrouvée sur le fourneau ou quelque cordon bleu de Pompéi l’aura laissée en se sau
vant. Ces curiosités ne pouvaient entrer dans le cadre adopté par M. Viardot; mais, dans l’intéressante revue qu’il a faite des diverses collections, il a indiqué les objets les plus remarquables : les peintures les plus belles tapissant les maisons de celle petite bourgade, à cinquante lieues de Rome. Les fragments de ce genre, rassemblés au musée, s’élèvent à plus de quinze cents. Il y a onze cents camées de l’ancienne collection Farnèse, et parmi eux la fameuse tasse d’agale-sardoine, dont le sujet gravé a donné lieu aux interprétations les plus diverses des antiquaires; la collec
tion des vases peints, dits improprement étrusques, en ren
ferme environ deux mille cinq cents. Le musée de Naples est également un musée hors ligne par ses statues de bronze et de marbre, ici nous n’osons même pas suivre M. Viar
dot dans son énumération rapide; nous citerons seulement les statues de la famille Ilalbus, trouvées ensemble dans le théâtre de la ville d’Herculanum, dont cette famille avait
(1) 4 vol. in-18, à 3 fr. 50 c. — Paris, Paulin et Lechevalier, rue Riche
lieu, 60.