Il a plu à notre peintre , M. Jacque, de placer la chasse parmi les travaux agricoles. Il a agi en habitant des villes, qui aime la chas
se comme une occasion de se promener en plaine le fusil sous le bras, et de rapporter quelque proie de chair exquise. S’il avait consulté les agronomes , ceux-ci lui auraient probablement répondu qu’ils te
naient la chasse pour une calamité, et regardaient le chasseur comme plus malfaisant encore que le gibier.
Je lis dans Mathieu de Dombasle : « Le gibier est un très-grand mal, non-seule
ment par le dégât qu’il commet, mais bien plus encore par les dégâts qui résultent de l’exercice de la chasse ; et il n’y a pas d’année, pas de commune, où les dommages ainsi causés aux récoltes ne dépas
sent infiniment la valeur du gibier livré à la consommation... Sous notre régime soci 1, la loi doit régler l’exercice du droit de chasse, tant que ce goût se rencontre dans la société ; mais il ne se perpétue que tant qu’il existe du gi
bier: est-il vraiment raisonnable que la loi s’occupe de perpétuer ce goût par la conservation du gibier?... Le gibier, de même que les mauvaises herbes de nos champs, est un reste de cet état de nature contre lequel l’industrie de la
civilisation doit sans cesse lutter. » Ecoutez encore cet autre anathème lancé par M. Lefour, qui fut longtemps
un habile fermier avant d’être un de nos inspecteurs généraux de l’agri
culture : « La chasse est l’arbre de l’abus que la féodalité a planté, que la propriété foncière a recepé, et sur lequel le fisc est venu se greffer avec ses brevets. »
C’est un usage introduit, dans les environs de Paris surtout, de réserver la chasse au propriétaire, à 1 exclusion du fermier. Soit incurie, soit igno
rance, soit déférence peutêtre, la plupart des fer
miers subissent presque toujours cette clause, et toujours ils s’en repen
tent. Malheur au fermier qui a laissé glisser dans son bail cette petite phrase tout innocente : « Le droit de chasse est expressément ré
servé par le bailleur. » Il n’est plus le maître chez lui, même en payant son terme; il ne pourra plus dire mes champs, car le propriétaire dira ma chasse, etpl faut avoir été fer
se comme une occasion de se promener en plaine le fusil sous le bras, et de rapporter quelque proie de chair exquise. S’il avait consulté les agronomes , ceux-ci lui auraient probablement répondu qu’ils te
naient la chasse pour une calamité, et regardaient le chasseur comme plus malfaisant encore que le gibier.
Je lis dans Mathieu de Dombasle : « Le gibier est un très-grand mal, non-seule
ment par le dégât qu’il commet, mais bien plus encore par les dégâts qui résultent de l’exercice de la chasse ; et il n’y a pas d’année, pas de commune, où les dommages ainsi causés aux récoltes ne dépas
sent infiniment la valeur du gibier livré à la consommation... Sous notre régime soci 1, la loi doit régler l’exercice du droit de chasse, tant que ce goût se rencontre dans la société ; mais il ne se perpétue que tant qu’il existe du gi
bier: est-il vraiment raisonnable que la loi s’occupe de perpétuer ce goût par la conservation du gibier?... Le gibier, de même que les mauvaises herbes de nos champs, est un reste de cet état de nature contre lequel l’industrie de la
civilisation doit sans cesse lutter. » Ecoutez encore cet autre anathème lancé par M. Lefour, qui fut longtemps
un habile fermier avant d’être un de nos inspecteurs généraux de l’agri
culture : « La chasse est l’arbre de l’abus que la féodalité a planté, que la propriété foncière a recepé, et sur lequel le fisc est venu se greffer avec ses brevets. »
C’est un usage introduit, dans les environs de Paris surtout, de réserver la chasse au propriétaire, à 1 exclusion du fermier. Soit incurie, soit igno
rance, soit déférence peutêtre, la plupart des fer
miers subissent presque toujours cette clause, et toujours ils s’en repen
tent. Malheur au fermier qui a laissé glisser dans son bail cette petite phrase tout innocente : « Le droit de chasse est expressément ré
servé par le bailleur. » Il n’est plus le maître chez lui, même en payant son terme; il ne pourra plus dire mes champs, car le propriétaire dira ma chasse, etpl faut avoir été fer