Ab. pour Paris, 3 mois, 9 fr. — 6 mois, 18 fr. — Un an, 36 fr. Prix de chaque N°, 75 c. — La collection mensuelle, br., 3 £r.


SOMMAIRE.


Le Napoléon, vaisseau à hélice. — Histoire de la semaine. — Courrier de Paris. — Une émeute dans le feuilleton du lundi. — La France pit
toresque; la ville de Morlaix.—Joseph Patania, peintre sicilien.— Banquet à l école régionale de Grignon. —Politique et économie sociale. — Souvenir d un voyage en Chine. — Beaux arts : collection de tableaux de M. Adolphe Moreau. — Critique littéraire. — Chronique musicale.— Histoire d un château.—Beelzebub ou la journée d un possédé. — Modes d’automne à la campagne. — Bibliographie. — Correspondance.
Gravures : Le Napoléon. — Costumes de Morlaix ; la ville; fontaine miraculeuse à Morlaix.— Joseph Patania, portrait.— Banquet à Grignon.— Collection dé M. À. Moreau ; un tableau de C. Roqueplan ; de D. Papety ; de P. Rousseau ; d E. Wattier. — Histoire d’un château et de ses transformations du onzième au dix-neuvième siècle: huit dessins. — Dessin de modes par Yalentin. —Rébus.
Le Napoléon.
Le vaisseau le Napoléon, dont, on a beaucoup parlé dans ces derniers temps, à l’occasion des expériences dont il a été l’objet, présentait à résoudre lè problème suivant :


Construire un vaisseau ayant pour la guerre toutes les


propriétés des anciens vaisseaux de ligne, et filant onze. nœuds et demi et douze nœuds à l’heure, soit à l’aide de la vapeur seule, soit par la puissance combinée de la vapeur et de la voile.
Ce problème est complètement, triomphalement résolu ! Le Napoléon, à peine encore installé, a pris la mer, et par. sa marche comme par la facilité de ses évolutions, il a rem
pli, dépassé même toutes les promesses des ingénieurs. La coque, la mâture, la voilure, le gréement, la machine, l’hé
lice, atteignent ce degré qu’il est permis d’appeler perfec
tion dans les œuvres humaines. Et ce n’est pas nous, comme on le pense bien, qui nous permettons de formuler un tel jugement : nous ne sommes ici que l’écho des officiers na
tionaux et étrangers du plus haut rang, à qui nous avons entendu déclarer que la France possède aujourd’hui le plus beau, le plus rapide, le plus redoutable des vaisseaux de guerre.
Le Napoléon a 80 mètres de longueur, 29 de plus que les anciens vaisseaux du même rang ; il porte 92 canons, à savoir : 36 du calibre de 30 et de 80 à sa batterie basse, 30
du même calibre à sa seconde batterie, et sur son pont et ses gaillards, 26 obusiers de 30 lançant le projectile plein et creux. Sa machine, véritable merveille, est d’une force nominale de 950 chevaux, et développe une force effective de 12 à 1300; sa mâture lui laisse l’aspect d’un vaisseau or
dinaire à voiles, et quand il combine la puissance de ses deux moteurs, on croirait, d’un peu loin, qu’il marche par la seule, impulsion du vent.
Le mille marin vaut 186A mètres ; le Napoléon, en filant douze nœuds, a donc une vitesse de plus de 22 kilomètres et demi à l’heure. C’est presque la vitesse des convois-om
nibus de nos chemins de fer. On a remarqué, il est vrai, qu’à douze nœuds le navire fatiguait un peu à l’arrière ; mais à 11 nœuds 5/10, et même 6/10, son allure ne trahit aucune souffrance. Or, cette marche un peu réduite est en
core supérieure d’un dixième au moins à celle des vaisseaux mixtes qu’on armerait d’une machine non pas de 450 che
vaux, comme celle du Charlemagne, mais de 650 chevaux, telles que l’on projette, nous assure-t-on, d’en construire pour nos anciens vaisseaux de 100 canons.


Longueur à la flottaison, 71m,46. — Id. de tête entête, 80m,00. — Largeur, 16m16. — Hauteur d’eulro-ponts, 2m,05. — Id. du grand mât au-dessus du plabord, 54m,00. — Id. de misaine au-dessus


du plabord, 48m,00. — Id. d’artimon, 40m,00. — Hauteur de la batterie, 2m,20. — Creux du premier pont au-dessus de la quille, 8m,50.


L’ILLUSTRATION,




JOURNAL UNIVERSEL.




11 SEPT.- 1852.


N° 498. — Vol. XX. — Bureaux : rue Eicteelieu, 60.
Âb. pour les dép. — 3 mois, 9 fr. — 6 mois, 18 fr. — Un an, 36fr. Ab. pour l’étranger, — 10 fr. — 20 fr. — 40 fr.