de plus de cent cartouches semblables aux plus forts serpenteaux, et capables de résister, par l épaisseur des cartans, à la violence d’une explosion générale. Au milieu de ces tuyaux étaient deux pièces en fonte, destinées à lancer des, biscaïens. Un des hommes surpris dans leurs criminel
les opérations a réussi à s’évader. L’autre a été arrêté et se trouve en ce moment sous la main de la justice.
« La machine infernale a été, dit-on, déposée à la préfecture. C’est une des personnes qui l’ont vue, avant son trans
fert, qui nous a donné la description repportée plus haut. » On lit encore dans la Gazette du Midi:
u La machine consiste en deux rangs de cartouches semblables ii celles des artificiers, superposées comme des tuyaux d’orgue ; c’est l’idée de Fieschi, mais perfectionnée par une main habile. Pour prévenir toute déviation dans le tir, l’auteur de, cet instrument de mort avait eu soin d’assujettir fortement les cartouches entre deux planches.
«Les pièces de conviction sont déposées chez qui de droit.» L’article 5Zi de la constitution du 14 janvier dernier est ainsi conçu :
«Une haute cour de justice juge, sans appel ni recours en cassation, toutes personnes qui auront été renvoyées devant elle comme prévenues de crimes, attentats ou complots contre le Président de la République et contre la sûreté intérieure ou extérieure de l’Etat.
« Elle ne peut être saisie qu’en vertu d’un décret du Président de la République.
« Art. 55. Un sénatus-consulte déterminera l’organisation de cette haute cour. »
Ce sera donc probablement, dit le Pays, devant la haute cour de justice créée par les articles précités de la constitu
tion que les auteurs du complot de Marseille vont être traduits.
Parmi les décrets publiés cette semaine, nous en signalons deux, dont le premier mérite l’approbation du monde commercial. Il est daté de Roanne, le 17 septembre 1852 :
Louis-Napoléon, etc.,
Sur te rapport du ministre de l’intérieur, de l’agriculture et du commerce ;
Yu le décret du 21 mars 1848, concernant les magasins généraux pour dépôt (le marchandises;
Considérant que le commerce doit retirer une très-grande utilité de l’établissement de docks ou magasins destinés à recevoir en dé
pôt les marchandises dont on veut mobiliser la valeur au moyen de warrants, ou récépissés négociables par voie de simple endosse
ment, et qui, sans cette faculté, restent souvent stériles dans les mains du producteur ;
Considérant que ces docks ou magasins profiteront non-seulement au commerce, mais encore àl’ouvrîer travaillant à son compte, qui, en cas de mévente, pourra déposer là ses produits, et continuer son travail au moyen des fonds qu’il se procurera sur le récépissé délivré par la compagnie ;
Considérant que l’expérience qui se fera à Paris d’un établissement analogue à ceux qui fonctionnent si utilement en Angleterre et en Hollande est de nature à encourager la création de semblables établissements dans nos grands centres commerciaux, décrète :
Art. P . MM. Cusin, Legendre et Duchesnede Yère sont autorisés à établir à Paris, sur les terrains qui leur appartiennent près
la place de l’Europe, des magasins dans lesquels les négociants et industriels pourront, conformément au décret du 21 mars 1848, déposer les matières premières, les marchandises et objets fabriqués dont ils sont propriétaires.
Art. 2. Les marchandises déposées dans lesdits magasins seront considérées comme appartenant à des sujets neutres, quelle qu’en soit la provenance, et quelles que soient les éventualités qui pourraient survenir.
Art. 3. Un règlement d’administration publique déterminera les obligations de la compagnie en ce qui concerne la surveillance de ses magasins par l’Etat, les garanties qu’elle devra offrir au com
merce et le mode de délivrance des récépissés transmissibles par voie d’endossement.
Nous publierons prochainement le plan des docks, d’a­ près le dessin de M. Horeau, l’habile et ingénieux archi
tecte de la compagnie. Complétons toutefois la désignation de l’emplacement d’après le résumé des considérations four
nies par les concessionnaires à l’appui delà demande de con
cession, considérations qui, pour le dire en passant, exposent, avec une grande intelligence du mécanisme industriel et iinancier, les avantages économiques de cette inslilution :
« Ces terrains, dit le résumé, sont situés dans le périmètre qu’entourent la place de l’Europe, les rues de Saint- Pétersbourg et de Constantinople, c’est-à-dire qu’ils sont placés à la tête des chemins de fer de Rouen, du Havre et de Dieppe, dans la posilion la plus favorable, soit pour les produits d’outre-mer qui doivent se consommer à l’inté
rieur, soit pour ceux de ces produits qui doivent transiter vers l’Allemagne, la Belgique et la Suisse. »
—-L’autre décret, daté de Roanne aussi le 17 septembre, n’obtiendra peut-être pas auprès des agriculteurs la même faveur que le premier auprès des négociants. Il a pour ob
jet la suppression de l’Institut agronomique de Versailles ; depuis longtemps, notre collaborateur, M. Saint-Germain
Leduc, avait prévu, en le déplorant par anticipation, le coup qui frappe cet établissement.
L’institut agronomique de Versailles avait pour directeur général M. le comte de Gasparin.
Le service des études était réparti entre MM. Souhart, directeur des études ; Duchartre, professeur de botanique et de physiologie végétales; Doyère, professeur de zoologie ; YVurtz, professeur de chimie générale; Ville, professeur de chimie appliquée; E. Becquerel, professeur de physique terrestre et de météorologie ; Boitel, professeur d’agricullure ; Baudement, professeur de zootechnie ; Tassy, profes
seur de sylviculture ; Barré de Saint-Venant, professeur de génie rural ; de Lavergne, professeur d’économie et de législation rurales.
Le service des cultures était partagé entre MM. Lecoutcux, directeur des cultures ; Lesénéchal et Ghazely, régis
seurs; Hardy, jardinier en chef; Marsault, garde général des forêts ; Maréchal, vétérinaire.
Les élections qui viennent d’avoir lieu à Paris pour remplacer le général Cavaignac et M, Carnot, démissionnaires
par refus de serment, ont fait triompher les candidats du gouvernement. Les électeurs qui ont pris part au vote re
présentent à peu près la moitié des électeurs inscrits, il en a été de même à Lyon pour le remplacement de M. Hénon, et dans les départements de l’Hérault, du Puy-de-Dôme et de la Lozère, qui avaient également des députés à remplacer.
Le Moniteur du 28 a publié une note explicative de ta rupture des négociations commerciales entre la France et la Belgique. Les chambres belges avaient ouvert leur session le 27. Le prince de Ligne a été réélu président du sé
nat ; la présidence de la chambre des représentants offrait un champ à la lutte de l’opposition et du ministère. M. Delahayea obtenu 5/i voix, et a été nommé président. M. Verhaegen, candidat du gouvernement, n’en a obtenu que û6.
M. Delahaye n’ayant pas accepté, un nouveau vote a donné la majorité à M. Verhaegen, qui a lui-même refusé par des molifs d’une extrême délicatesse parlementaire. Les minis
tres ont envoyé leur démission su roi. Les chambres sont ajournées au 26 octobre.
— Par les nouvelles des Etats-Unis, on apprend que le choléra a éclaté dans la vallée du Mississipi, et qu’il y fait de nombreuses victimes. Le Mexique et le Nicaragua sont tou
jours en proie à des désordres dont l’issue est impossible à prévoir. Mais ce qu’on lit de plus intéressant dans ces journaux se rapporte aux détails du désastre qui a frappé, le mois dernier, la ville de Santiago de Cuba. C’est le 20 août que les premières secousses du tremblement de terre se sont fait sentir. La ville est en partie détruite.
Paulin.
Revue scientifique.
ASTRONOMIE-PHYSIQUE : Décroissement des intensités calorifiques du. soleil. — PHOTOGRAPHIE : Lithographie photographique. — MÉCANIQUE : Chemin de 1er hydraulique. — METEOROLOGIE: Nouvelles observations de foudre globulaire. — PHYSIOLOGIE : Par
tie nutritive du blanc d’œuf. — MEDECINE : Ethérisation par injestion de l’éther. — Prix d astronomie à l’Institut.
Dans le numéro AeY Illustration du 10 juillet dernier, nous avons longuement exposé les expériences du P. Secclii de l’Observatoire romain, relatives au décroissement des intensités calorifiques du Soleil. Nous résumions les résultats de ces expériences de la manière suivante : tout d’abord il fut, parfaitement constaté (pie la chaleur près des bords du disque était presque la moitié de celle du centre, et que, par conséquent, on pouvait rapporter au rayonnement calorifique ce qu’on soutenait déjà sur les intensités optiques et photo
géniques ; mais, en cherchant à établir d une manière exacte la loi de cette diminution, le père Secclii remarqua que la chaleur n’était pas la même sur tous les points à égale distance du disque, et que le point le plus chaud était situé à trois minutes environ au-dessus.
Ce dernier phénomène était tout à la fois le plus curieux et le plus difficile à expliquer. Nous finies alors connaître l’opinion du père Secclii, et que les observations ultérieures ont pleinement confirmée. Le père Secclii, disions-nous dans le même article, émet une hypo
thèse qu’il ne faut accepter que sous bénéfice d’inventaire, et qu’il faut bien séparer du fait en lui-même, malgré sa probabilité. L’as
tronome romain ayant remarqué qu à l’époque où il a opéré, du 20 au 23 mars, l’équàteur solaire a été vu à près de trois minutes audessus du centre, a été frappé de ce rapprochement, et il en a con
clu que les régions équatoriales sont, comme ici bas, plus chaudes que les régions polaires.
Les premières expériences du père Seechi, et celles qui ont été poursuivies depuis lors, en constatant le décroissement calorifique du centre vers les bords et le déplacement successif du point le plus chaud dans la direction de l’équateur du soleil aperçu de la terre sous différents points de vue aux différentes époques (le l’an
née, ont surabondamment prouvé, i° l’existence d’une troisième atmosphère solaire, enveloppant la photosphère, et déjà soupçonnée dans les observations des dernières éclipses du soleil et dans les phénomènes de la photographie ; 2° l’existence à la surface de l’astre d’une zone équatoriale plus échauffée que le reste.
Cependant une difficulté se présente : pourquoi ce surcroît de chaleur ne se poursuit-il pas dans toute l’étendue v isible de la bande équatoriale jusqu’aux points où elle atteint le bord du soleil? Nous allons peut-être trop loin en disant que c’est là une difficulté, car nous partageons l’opinion de notre confrère M. Léon Foucault, qui dit : « Pour nous, la difficulté n existerait peut-être même pas : nous ad
mettrions volontiers que la bande suréchauftée se maintient dans toute son étendue, mais qu’elle est plus difficile à discerner dans les parties où l’influence des bords implique d’ailleurs une variation rapide de température, tandis que vers le centre, où cette influence s’annule, la variation équatoriale apparaîtrait plus facilement dégagée de toute complication. »
Quoi qu’il ea soit, M. Melloni a tenté d’expliquer expérimentalement le fait, et voici le procédé dont il s’est servi : il a pris comme écran ou comme couclie absorbante une lame d’eau comprise entre deux glaces d’Allemagne, et, opérant comparativement avec le rayonnement solaire à midi et à sept heures du soir (en juillet), il recon
nut qu’à midi l’écran transmettait 60 p. 100 de chaleur rayonnante, et à sept heures 32 p. loo seulement.
La même expérience fut faite aux mêmes heures et à la même époque avec une plaque de cristal de roche enfumée ; les résultats furent tout différents des premiers, c’est-à-dire qu’a sept heures la transmission calorifique donna 62 p. 100, et à mini 30 p. 100 seulement.
De ces expériences on peut tirer cette loi générale, qu’un corps donné transmet une chaleur dont l’intensité varie avec les différen
tes épaisseurs atmosphériques, et que cette variation suit des lois tellement différentes en passant d un corps à un antre qu’elle peut changer de sens dans les mêmes circonstances; par conséquent, en
appliquant cette loi au phénomène qui note occupe, on reconnaît (lue celte sorte d’interversion suffit à elle seule pour démontrer que là chaleur projetée sur la terre par le soleil change non-seulement d’intensité, mais encore de qualité, à mesure que l’astre s’éloigne ou s’approche de l’horizon.
— Malgré les immenses progrès que fait tous tes jours la photographie, cet art merveilleux n’aura complètement réalisé les espérances qu’il donne que lorsqu’il sera possible de reproduire à l’in
fini les dessins photographiques par les procédés, soit du graveur,
soit du lithographe. Des essais nombreux ont déjà été tentés pour arrivera l’un et à l’autre do ces résultats, et les succès que l’on avait obtenus pour la gravure font regretter que ta découverte de la photographie sur papier ait arrêté, ou tout an moins refroidi l’élan des travailleurs. Cependant, (lisons-le bien vite, nous sommes peutêtre sortis aujourd hui de cette inaction, et le problème de la pho
tographie sur pierre lithographique paraît avoir été résolu par trois hommes que leurs antécédents recommandent, MM. Lerebours, I.e- mercier et iiarresvvil,
Mais av ant do parler de cette découverte qui produira une profonde sensation dans le monde des artistes et parmi les amis des arts et des sciences, disons rapidement les essais tentes jusqu’ici tant pour la gravure que pour la lithographie.
L’idée de transformer la plaque daguerrienne en planche de graveur se présenta naturellement à beaucoup d’esprils dès le début de la découverte de Daguerre. M. Donné essaya le premier de résoudre le problème. Ayant reconnu que l’acide nitrique (eau forte), étendu de quatre parties d’eau, attaque l’argent sans réagir sur le mer
cure, il entoura la plaque daguerrienne d’une marge de vernis de graveur, et versa sur le dessin le liquide corrosif. Au bout de quel
ques minutes, l’argent était fouillé; on lavait alors à grande eau, on enlevait la marge de vernis, et la planche pouvait être livrée à l’impression. Malheureusement l’argent pur était trop mou pour servir à un grand tirage; après quarante épreuves la planche était épuisée.
Le procédé inventé par M. Fizeau est des plus ingénieux : avec l’acide nitrique très-étendu, il commence par attaquer les parties noires de l’image, formées par l’argent; les parties blanches, re
couvertes par le mercure, restent intactes. Les creux ainsi produits sont peu profonds et seraient insuffisants pour la gravure. Afin de les creuser plus avant, on frotte la planche avec une huile grasse qui s’incruste dans les cavités et ne s’attache pas aux saillies. On dore ensuite la plaque à l’aide de la pile ; l’or s’arrête aux saillies et ne peut pénétrer dans les cavités protégées par l’huile grasse; On verse alors sur la plaque l’acide nitrique concentré, qui, n’ayant au
cune action sur l’or, creuse les parties qui en sont privées, c’est-à-
dire les creux. On produit ainsi des cavités aussi profondes que l’on veut. Enfin, pour obvier à la mollesse de l’argent, on recouvre la planche d’une couche de cuivre par les procédés galvanoptastiques,
de telle façon que le cuivre, métal très-dur, supporte seul l’usure qui résulte du travail de l’impression.
En Angleterre, dédaignant les préparatifs ordinaires des graveurs, on a eu simplement recours à l’électricité; le procédé, proposé par AI. Grave, est des plus hardis : au pôle négatif d’une pile voltaïque chargéed’un liquide faiblement acide, il suspend une image daguer
rienne, tandis qu’il place au pôle positif une lame de platine ; la pile mise en action, il arrive que l’acide attaque l’argent de la plaque et grave en creux le dessin. Quelle merveille ! un dessin tracé par la lumière est gravé par l’électricité !
Cependant la gravure photographique est presque aujourd’hui abandonnée; on lui préfère communément les clichés négatifs. Sans doute elle ne donnait pas des épreuves irréprochables, mais pour
quoi délaisser une voie qui pouvait conduire à de beaux résultats? Néanmoins on assure que M. Plant vient de reprendre en sous-œuvre les expériences de M. Fizeau, et qu’il est sur le point de produire des dessins où les plus difficiles n’auront rien à reprocher.
La lithographie photographique est encore moins avancée que la gravure. Il y a onze ans, en 1841, l’Académie des sciences fut appelée à juger les images d’Orion et d’Andromède que lui avait envoyées de Rome le P. de Vico, lequel les tenait d’un lithographe ap
pelé Ilondoni, qui les av ait obtenues, disait-il, par la photographie et à l’aide de procédés qu’il se refusait à faire connaître. 1 es épreu
ves étaient parfaites sous tous les rapports, et à cause même de cette perfection on mit en doute l’authenticité de leur origine. Le silence obstiné que M. Rondoni a gardé depuis cette époque justifie, ce nous semble, l’incrédulité avec laquelle on accueillit alors sa communication.
Alais voici trois hommes que tout le monde connaît, supérieurs dans leur spécialité, et en la parole de qui on doit avoir pleine con
fiance; M. Lerebours, opticien et un de nos meilleurs photographes; Al. Lèmercier, lithographe, et Al. Barreswil, chimiste,qui déposent sur le bureau de l’Académie des sciences deux épreuves qu’ils assu
rent avoir obtenu par la lithographie photographique. L’une de ces épreuv es représente un fragment du plafond du grand sa on de l’é­
cole française au Louv re, avec ses cariatides, ses arabesque? et ses portraits de David, de Gros et de Girodet ; l’autre reproduit une vue du Pont-Neuf.
Sans doute ce premier essai n’est pas à l’ahri de la critique, mais on peut dire qu’il est supérieur à ce qu’on pouvait attendre. Les im
perfections qn’il présente ont précisément empêché les inventeurs de faire connaître le procédé dont ils se sont servis; mais ils ont promis par la bouche de M. Arago de divulguer leur secret alors que leur découverte serait entièrement digne du public.
Nous ne voulons faire aucune supposition d’avance; nous attendrons que les inventeurs aient parlé; seulement nous n’avons pas v oulu laisser passer une communication aussi importante, sans en donner la bonne nouvelle à nos lecteurs, et en prendre note pour y revenir en temps opportun.
— Au nombre des inventions qui marqueront dans l’histoire du dix-neuvième siècle, les chemins de fer occuperont à coup sur une grande place. Cependant, si l’on considère sans prévention le mo
teur, l’agent vital pour ainsi dire de cette locomotion, on arrive à déplorer la présence de la locomotive. I,a locomotive, en effet, est la cause principale des accidents qui affligent trop souvent l’atten
tion publique; elle est la source de dépenses considérables, et, fautil l’avouer, le seul obstacle réel à une accélération croissante du service des chemins (le fer.
Ce n’est pas d’aujourd’hui que datent les reproches que l’on adresse à la locomotive. Depuis longtemps on avait senti les inconvénients qu’elle présente; et l’idée des chemins de 1er atmosphériques n’avait pas d’autre but que de parer à quelques-uns de ces désavantages.
Nous n’avons pas à faire ressortir ici les motifs qui ont empêché les chemins de fer atmosphériques de s’établir; nous devons sim
plement constater leur impuissance à détrôner la locomotive, et reconnaître, par conséquent, que le problème restait encore à résoudre.
Un de nos ingénieurs les plus distingués, AI. Girard, propose aujourd’hui les chemins (1e fer hydrauliques ; et l’on doit souhaiter que l’expérience vienne confirmer sa théorie, qui, ainsi qu on va le voir, est des plus ingénieuses.
Tout le long de la voie, comme dans les chemins atmosphériques, règne un long tuyau en foute destiné à contenir de l’eau soumise à une haute pression, telle que serait celle exercée par un ré
servoir situé à 80 mètres au-dessus. Ce tuyau est percé de distance en distance, 100 mètres au plus, et laisse échapper, par cette ou
verture, des courants d’eau dont la vitesse, que l’on peut calculer avec certitude, est de 40 mètres par seconde. C’est cette vitesse de l’eau que l’on utilise pour la marche des wagons.
A cet effet, on fixe sons la ligne des wagons deux séries rectilignes d’aubes courbes, l’une qui sert pour la marche en avant, et l’autre pour la marche en arrière. De son côté, l’ouverture du tuyau a deux becs dirigés on sens opposés. On comprend très-bien que si la direction du jet d’eau s’accorde avec la courbe de l’aube, le wagon sera mis en mouvement ; et que si ee principe d’action se re
nouvelle de distance en distance et agit sur chaque wagon d’un convoi, la marche pourra être indéfinie et le convoi composé d’autant de wagons que Von voudra.
Il serait impossible, surtout dans les pays qui manquent de rivières, de pouvoir suffire à une telle dépense d’eau si les injecteurs restaient constamment ouverts ; il fallait de toute nécessité que leur action fut intermittente, c est-à-dire qu’elle ne s exerçât qu’au moment du passage du convoi. Aussi les injecteurs sont-ils habituelle